Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)
Le retour de la thérapie par les chevaux pour tendre la main aux lycéens en difficulté
Aux Écuries d’Am à Crulai, on s’apprête à recevoir, au début du mois de janvier, dix jeunes en difficultés scolaires. C’est tout un travail qui sera alors réalisé avec le cheval pour les apprendre aux lycéens à peu à peu à s’ouvrir.
Pour la troisième année consécutive, les jeunes en difficultés scolaires vont s’épanouir aux Écuries d’Am, à Cruai. C’est là-bas qu’ils suivront un total de dix séances d’équicoaching, la thérapie par les chevaux.
«Le but n’est pas de les faire monter à cheval, mais de les faire travailler sur la relation avec l’animal, sur l’empathie et l’observation », explique Laurence Rolus, propriétaire des Écuries d’Am.
Une aventure humaine… mais pas que
Cinq élèves du lycée Napoléon à L’Aigle et cinq élèves du lycée Monnet à Mortagne-auPerche vont donc participer, en 2024, à la troisième édition du projet « Waouh » (Ndlr, prénom d’un des chevaux).
Ces lycéens ont, pour la plupart, un problème de concentration ou d’estime de soi. Ils ont parfois des problèmes de santé ou familiaux, qui les empêchent de s’épanouir, aussi bien à la maison qu’à l’école.
Aux Écuries d’Am, les dix volontaires feront face à des situations dites délicates. «Par exemple, il arrive que le cheval n’ait pas envie de faire. On va chercher à comprendre comment le motiver, comment lui donner envie… L’idée est de faire prendre conscience de la notion de l’effort, de trouver du sens aux actions que l’on fait», développe Laurence Rolus.
C’est tout un travail personnel que chacun d’entre eux réalisera, au travers des équidés, avec qui ils devront s’appliquer à établir la communication. Le projet s’adapte donc aussi aux adolescents introvertis, à ceux qui ont du mal à communiquer et à tisser des liens avec les autres.
Frénéhard met le pied à l’étrier
Tout cela, les élèves pourront le retranscrire à leur retour à l’école, tout en conservant une dynamique d’apprentissage. Tel est l’objectif de l’équicoaching.
« Cette action intervient en prévention, avant le décrochage scolaire », explique de son côté David Landais, conseiller persévérance pour la Mission de lutte contre le décrochage scolaire.
Certains retours ont déjà montré le bénéfice de l’expérience Waouh auprès des jeunes. Peu à peu, ils se sont ouverts. « Certains ont formé des petits groupes autour de leurs séances aux Écuries d’Am. Pour quelques-uns, il y a eu une belle transformation », note David Landais.
D’autres structures cogitent autour du projet. C’est le cas de la MJC de L’Aigle, mais aussi de l’entreprise Frénéhard.
Pour la première fois, la société spécialisée dans l’enveloppe du bâtiment, se joint à l’opération et co-finance le projet à hauteur de plus de 50 %.
«Je sais tout le bien que cela apporte aux enfants. C’est un projet qui participe grandement à l’intégration des jeunes. L’objectif de notre participation est d’aider tous ces acteurs qui travaillent sur l’éducation des générations futures », commente Aurore Boisset, directrice communication de Frénéhard.
À noter que les dix séances vont s’échelonner de janvier à juin 2024. A la fin de celles-ci, une restitution sera proposée aux familles, qui bien souvent portent à nouveau un regard fier sur leurs enfants.