Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)
«Nous estimons que le bâtiment de l’ancien cinéma doit être conservé»
Les Amis de L’Aigle sont inquiets pour le patrimoine bâti et la culture dans la ville. L’avenir de l’ancien cinéma L’Aiglon les préoccupe au premier chef au moment où les associations manquent de place.
e destin de l’ancien cinéma L’Aiglon, deuxième à porter ce nom, risque de ne pas être fabuleux. C’est ce que craignent les membres de l’association Les Amis de L’Aigle. À l’analyse des différents faits qui ont ponctué les derniers mois, ils se disent même très inquiets du sort réservé à cet édifice emblématique de la ville. Sans pour autant être une merveille architecturale.
L« Relayer les attentes des citoyens »
«Depuis plusieurs mois, nous nous mobilisons auprès des élus pour relayer les attentes des citoyens en matière d’attachement historique à ce bâtiment, et les besoins des associations qui demandent des salles de réunions pour échapper à la carence de salles mises à disposition. Ceci sans succès», s’alarme Catherine Hurviller, membre des Amis de L’Aigle chargée de la communication.
La municipalité et l’association ont confronté leur point de vue lors de différentes rencontres, une fois même avec l’opposition municipale. Selon nos informations, la rénovation complète de l’ancien cinéma a été étudiée et chiffrée, avant d’être très largement revue à la baisse. «Nous sommes favorables à cette rénovation, même a minima pour répondre strictement aux besoins des scolaires et des associations, d’autant que les aides financières identifiées seraient suffisantes pour mener ces travaux rapidement ».
Sauf que, selon l’association présidée par Jean-Luc Paulhe, « si les financements patrimoniaux auprès de la Fondation du Patrimoine, du club des Mécènes de l’Orne et de la Mission Bern ont été approchés, mais cela a été jugé inutile ».
Les Amis de L’Aigle redoutent que la municipalité s’en tienne à l’application de l’un des trois scénarii envisagés, «mais qui vont à l’encontre des intérêts des citoyens, des associations et même des entreprises ». Il serait question de laisser le site à l’abandon, de la vendre à un privé ou de le démolir.
« Risle en scène ? C’est trop cher pour nous »
Dans un contexte de « pénurie de salles capables d’accueillir du public», ces éventualités font bondir l’association. «On nous explique qu’il y a des salles dans le nouveau complexe Risle en scène, mais à concurrence de 1 000 euros de location par jour ce n’est pas envisageable. Des associations comme nous ne peuvent pas se le permettre ».
L’alternative la plus probable, car déjà évoquée en conseil municipal, serait la rénovation des locaux autour de la cour des Tanneurs. Un projet ancien. «S’il est tout à fait intéressant dans son intention, son aboutissement ne peut pas intervenir avant 2035 au minimum et son financement est très loin d’être accessible à la Ville de L’Aigle qui est plus mal sur ce point ».
Au plus mal, peut-être pas.
Serré, sans aucun doute d’autant que le maire se refuse à augmenter la pression fiscale et le ratio d’endettement. En attendant, la solution d’une transformation de la salle Michaux pour lui permettre de recevoir des spectacles ne retient pas les suffrages des Amis de L’Aigle.
❝ C’est trop loin du centre-ville et pas du tout adapté, même avec un toilettage. LES AMIS DE L’AIGLE
L’association n’en démord pas, elle estime qu’il faut conserver le bâtiment posé en lisière du boulevard. « Nous allons poursuivre et renforcer notre démarche en proposant de faire un projet commun avec l’ancien garage Dufay, mais entre les mains d’un privé, pour inscrire le bâtiment de L’Aiglon à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH) pour assurer sa pérennité et maintenir ce patrimoine historique dans la ville de L’Aigle ».