Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

L’entreprise de travaux agricoles, Prieur et Marguerite, en est à la 3e génération de Prieur

Michel Prieur, 94 ans, est installé à Vimoutiers depuis 1995 où il passe sa retraite avec son épouse, Denise. Il a fait figure de précurseur dans le secteur en lançant « en 1950 », aux balbutieme­nts de la mécanisati­on, son entreprise de travaux agricoles.

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ne entreprise qui a grandi et qui a évolué en même temps que le monde agricole s’est transformé et les machines perfection­nées. « Mon père est décédé alors que j’avais 20 ans. J’aidais ma mère à la ferme familiale de l’Église» située non loin de l’église Saint-Pierre, à Champosoul­t.

Avec l’âge, la mémoire de Michel n’est plus aussi précise. Néanmoins, il se souvient que «nous attendions la venue d’un entreprene­ur pour nous aider à faire des travaux agricoles. Il promettait, sans toutefois venir. C’est comme ça que l’histoire a commencé ».

U« Rapidement débordé de demandes »

Michel décide de faire le travail lui-même. Il achète sa première machine. « C’était un tracteur 18 chevaux avec une petite presse Rousseau pour faire des ballots », intervient son fils, Max. « Au début c’était uniquement pour faucher et presser le foin», poursuit Michel qui s’est trouvé « rapidement débordé de demandes ».

Installé un Bruyère-Fresnay, temps à la il achète une ferme avec Denise, dans le calvados, à Heurtevent « en 1965 ». C’est là que le siège de l’entreprise est basé depuis 1995, année de la reprise par son fils, Max, qui s’est associé avec leur salarié, Philippe Marguerite.

1965, c’est aussi l’année où Michel diversifie ses services en faisant l’acquisitio­n d’une ensileuse « À l’époque, on ensilait un à deux hectares par jour ». Actuelleme­nt « on fait entre trente et quarante hectares par jour, en fonction des parcelles » compare Max. L’entreprise Prieur et Marguerite compte aujourd’hui « deux ensileuses, deux moissonneu­ses-batteuses, sept tracteurs… ». Leur champ d’interventi­on se situe « de Caen au Merlerault ».

« Notre travail dépend de la météo »

Les enfants de Max l’ont également rejoint : Marc-Antoine en 2012, puis Laurie en 2017. Avec eux travaillen­t deux salariés et des saisonnier­s. « Il nous faut répondre rapidement car pour nous, c’est la météo qui commande», indique Max. Philippe constate que «les saisons changent. Il y a 25 ans, par exemple, on commençait à ensiler au moment de la foire de la Pomme, mi-octobre. Maintenant c’est mi-septembre, voire début septembre ».

On ne peut évoquer le monde agricole sans évoquer l’actualité. « Il faut qu’on arrête de marcher sur la tête, le travail des producteur­s et des éleveurs doit être rémunéré à sa juste valeur. Il faut aussi arrêter de nuire aux gens qui travaillen­t. Les normes s’empilent et nous écrasent, nous empêchant de travailler ». Marc-Antoine cite en exemple, l’élagage. « Cela reste une activité marginale pour nous. Néanmoins, la période durant laquelle nous n’avons plus le droit d’élaguer est désormais portée de cinq à six mois. On ne peut plus élaguer du 15 mars au 15 août. Chez nous en hiver, les terres sont trop humides. On ne peut pas aller dans les champs. Comment fait-on ? ».

Au-delà des tracasseri­es administra­tives, la passion les anime et tous ont plaisir «à travailler en famille » ce qui émeut particuliè­rement Michel qui continue de temps à autre à les accompagne­r. « Nous avons des clients qui nous suivent de génération en génération » . L’entreprise Prieur et Marguerite c’est bel et bien une histoire de famille(s).

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