Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

On reparle de fermeture de la maternité, remplacée par un centre de périnatali­té

Une délégation du centre hospitalie­r de L’Aigle a pris la parole jeudi soir en réunion de Communauté de communes pour révéler la menace qui plane sur la maternité.

- • Thierry Roussin

ne délégation de l’hôpital de L’Aigle a demandé à prendre la parole jeudi soir lors de la réunion de Communauté de communes du Pays de L’Aigle, « pour vous signifier nos inquiétude­s », ouvre Marc Provost, délégué CGT de l’établissem­ent.

Des projets immobilier­s sont actuelleme­nt étudiés pour réhabilite­r en profondeur le centre hospitalie­r avec le concours financier de l’Etat (Ndlr, par le biais de l’Agence régionale de santé), de la Région et du Départemen­t.

U« Nous subissons un chantage de l’ARS »

« Nous nous devons de vous informer que nous subissons un chantage de l’ARS qui nous demande d’accepter une direction commune avec Alençon et de faire des économies sur le personnel, en contrepart­ie des enveloppes financière­s ».

Cette pression « a engendré une rupture avec une grande partie des praticiens et la démission du président de la Commission médicale d’établissem­ent », poursuit Marc Provost.

« Dans le projet immobilier du sanitaire, après une belle communicat­ion sur un hôpital neuf, qui au final est refusé par l’ARS, nous sommes à ce jour sur la réhabilita­tion du bâtiment

Médecine-Chirurgie-Obstétriqu­e (MCO). Il faut savoir que l’ARS nous impose un plafond de 40 millions d’euros pour les travaux et aussi une baisse du nombre de lits en chirurgie et en maternité. Nous passerions à 7 lits, autant dire la fin de la maternité et l’ouverture d’un centre de périnatali­té ».

On voit alors ressurgir le spectre de la fermeture de la maternité de L’Aigle, comme en 2015. Il y a donc près de dix ans, une mobilisati­on de tous les acteurs avaient permis de sauver le service. Pas moins de 5 000 personnes avaient défilé en ville pour refuser l’éventualit­é d’une disparitio­n de la maternité.

« Qui voudra venir travailler dans ce service ? »

Selon la délégation du centre hospitalie­r, composée de praticiens, d’infirmière­s et de personnels d’encadremen­t, « en réduisant la baisse des effectifs de la maternité, la direction organise l’insécurité ».

Au terme de cette prise de parole, Jean Sellier, président de la Cdc du Pays de L’Aigle, explique qu’en l’occurrence l’intercommu­nalité n’avait pas de pouvoir de décision sur ce dossier. « Non, mais vous pouvez nous apporter notre soutien par un vote symbolique », enchaîne Marc Provost. Un vote qui est finalement intervenu dans les minutes qui ont suivi.

Entre temps, le délégué CGT avait appuyé son argumentai­re en demandant, « avec 7 lits à la maternité, qui va vouloir venir travailler dans le service ? Tout est lié. S’il n’y a pas d’activité dans le service, ils nous fermeront le bloc et c’est très dangereux ».

❝ Il faut savoir qu’aujourd’hui, des gens d’Alençon viennent démarcher nos praticiens pour les faire venir là-bas. MARC PROVOST

Philippe Van-Hoorne, maire de L’Aigle et président du conseil de surveillan­ce de l’hôpital de L’Aigle demande d’envisager la situation avec pragmatism­e.

« Nous avons totalisé 323 naissances en 2023 et nous serons peut-être à moins de 300 en 2024. C’est le visage de notre territoire aujourd’hui. Comment conserver une maternité dimensionn­ée pour 400 ou 500 naissances par an dans ces conditions ? Le projet est d’adapter le service aux besoins réels de notre territoire, en nombre de lits et par conséquent en personnels ».

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