Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

A La Madeleine, certains souhaitent que cela se produise plus souvent

D’une ampleur inédite, l’opération Place nette menée par les forces de l’ordre dans un premier temps à La Madeleine a secoué tout le quartier. Mais les habitants s’en réjouissen­t.

- • Thierry Roussin

Il était 6h lundi 12 février quand l’hélicoptèr­e de la Gendarmeri­e nationale a commencé à survoler L’Aigle et plus précisémen­t le quartier de La Madeleine. Certains habitants ont été réveillés par le bruit, d’autres par la lumière du phare surpuissan­t à travers les volets. « On pensait qu’ils cherchaien­t quelqu’un, comme cela est déjà arrivé par le passé », glisse une habitante historique de la cité.

« Moi j’ai immédiatem­ent pensé que c’était le Samu qui transporta­it une personne en urgence vers le CHU et je me suis dit immédiatem­ent, ho le pauvre gars », ajoute une autre résidente de ce quartier de près de 1 000 habitants.

« Je ne sors jamais après 17h30 »

Une de ses amies raconte que « quand même ça fait drôle de se faire surprendre aussi tôt par des bruits d’hélicoptèr­e. Au moins, quand je suis sortie peu après pour aller travailler, il y avait de la lumière dans le quartier ». Le petit rire qui accompagne cette remarque n’est pas anodin. « Il y a encore des endroits à La Madeleine où il n’y a pas de lumière et ce n’est pas très rassurant », témoignent différents locataires.

Pour certains, « il est hors de question de sortir après 17h30. Je ne dis pas que l’on va se faire agresser ou quoi que ce soit, mais il peut y avoir des petits regroupeme­nts de gens qui règlent leurs comptent. Je ne veux pas être mêlé à ça ». Si l’on ne parle pas ouvertemen­t de problème de sécurité rendant la vie impossible à La Madeleine, on laisse entendre qu’une insécurité gagne du terrain.

Alors, quand 250 gendarmes avec des moyens très conséquent­s débarquent dans des immeubles ciblés par une enquête de longue haleine, dans bien des appartemen­ts on pousse un « ouf » de soulagemen­t. « Vous pouvez demander aux gens, globalemen­t on est content de cette opération, même si ça surprend un peu sur le coup. Ça permet de faire un rampante peu le ménage », respire une occupante de longue date d’une tour.

Un habitant, lui aussi présent depuis de nombreuses années, est heureux que les autorités aient donné l’ordre de faire « place nette », « mais il faudrait que cela se reproduise plus souvent. Il ne faut pas leur laisser le temps de se réinstalle­r, sinon cela revient juste à repousser le problème ».

Dans le quartier, même après le coup de semonce du lundi matin, « ils en ont encore interpellé le soir ». Une pression sur les acteurs du trafic bien perçue par une population qui espère que l’intérêt porté au quartier ne va pas s’arrêter là. « Ils en ont attrapé quelques-uns c’est très bien et on remercie la gendarmeri­e pour ça. Il y a des actes et il en faut aussi pour la rénovation du quartier. On espère vraiment que le projet de l’ANRU va aller au bout parce qu’on en a besoin ».

Le Conseil citoyen a encore beaucoup de questions

Même si une pétition circule pour encore tenter de sauver l’école maternelle de La Ribambelle, on ne se fait guère d’illusion. D’ailleurs, jeudi dernier après l’interventi­on de représenta­nt de parents en réunion de Communauté de communes (Cdc), le président Jean Sellier clôt le débat. « C’est voté il n’y a plus à y revenir ».

La messe est dite, mais il reste encore beaucoup à voir concernant les travaux à venir. Dans quelques semaines, une rencontre entre habitants et Cdc permettra d’échanger, « car », dit-on au Conseil citoyen, « on aimerait bien savoir ce qu’il y aura là où l’école devait être reconstrui­te. On nous parle d’une garderie, mais ça n’occupera pas toute la superficie ».

En attendant d’en savoir plus, ces bénévoles continuent de vouloir faire vivre le quartier. Elles se heurtent toutefois à un manque de bras.

❝ Résultat, nous allons passer de 22 animations en 2023 à seulement quelques-unes cette année. Le 20 mars au complexe sportif, nous allons participer à l’animation Tous unis contre la haine de la MJC. LE CONSEIL CITOYEN

Durant l’été, une fête de quartier devrait être mise sur pied et une autre fête serait également organisée à Noël. « Si nous trouvons des habitants bénévoles pour nous rejoindre, on fera plus, mais en attendant on va se limiter à ça. Il faut aussi que les gens comprennen­t que les choses ne se font pas par miracle ».

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