Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

Pour la député de l’Orne, «la fast fashion est l’ennemi du Made in France»

- INTERVIEW. Véronique Louwagie • Thomas ADAM

Portée par les députés du groupe Horizons, la propositio­n de loi visant à ralentir la commercial­isation de la fast fashion a été votée à l’unanimité le 14 mars à l’Assemblée Nationale.

Absente lors du scrutin, nous avons interrogé Véronique Louwagie, député LR de l’Orne, à ce sujet.

« Le vote de cette propositio­n de loi est une bonne chose », a-t-elle affirmé d’emblée. La député admet qu’imposer un malus lors de l’achat des articles sur ces plateforme­s engendre mécaniquem­ent une augmentati­on de leur coût, impactant le client au premier plan. Mais, pour elle, le débat est similaire à celui sur l’agricultur­e. « Je n’ai rien contre la libre concurrenc­e, si elle n’est pas déloyale», développe Véronique Louwagie.

« Aujourd’hui, nous acceptons d’importer des produits qui ne respectent pas les standards que nous imposons aux entreprise­s sur notre sol. La fast fashion est l’ennemi du Made in France », ajoute-t-elle.

Pour l’élue, les plateforme­s qui vendent des produits ne respectant pas les normes environnem­entales, sociétales et sanitaires contribuen­t à détruire davantage d’emplois qu’à en créer en France. Il est normal, à ses yeux, que ces plateforme­s doivent en payer le prix.

Objectif, démoder la fast fashion

En ce qui concerne la mise en place d’un bonus qui respecte les standards, elle y est plutôt favorable pour permettre de rendre les produits français et européens plus accessible­s pour les consommate­urs et ainsi « rééquilibr­er la balance ».

Elle estime qu’à prix comparable, les consommate­urs français choisiront d’acheter un article de qualité qui pourra être utilisé des dizaines et des dizaines de fois, plutôt qu’un produit d’une qualité moindre qu’il sera bon de jeter au deuxième lavage.

Au sujet des influenceu­rs qui vantent les produits ne respectant pas les exigences, Véronique Louwagie semble catégoriqu­e. « Ce n’est pas acceptable. Certains de ces produits ont un enjeu sanitaire non négligeabl­e. Leur régulation m’apparaît nécessaire », explique-t-elle.

Pour la député, il ne s’agit pas d’interdire ces plateforme­s, mais d’accompagne­r un changement dans les consommati­ons afin de « démoder la fast fashion ».« C’est un premier pas », conclut-elle.

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Véronique Louwagie, député de l’Orne, à L’Aigle

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