Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)
Avec la mue des oiseaux, le plumassier Fabien Guillotin crée des bijoux légers et colorés
Le plumassier est un oiseau rare. Né à L’Aigle, où il revient régulièrement, Fabien Guillotin a lancé sa micro-entreprise et façonne des bijoux à partir de plumes. Loin de son nid natal, l’homme s’épanouit partout en France.
❝ Je veux créer de la beauté, de la joie, de la magie. Faire plaisir et faire rêver. Cela passe aussi par des prix accessibles. FABIEN GUILLOTIN.
Un Aiglon qui travaille auprès des oiseaux. Le chemin était quasiment évident. Pourtant, la question « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » a pendant bien longtemps effrayé Fabien Guillotin.
Santé, administration, éducation, industrie… Par curiosité, l’homme s’est longtemps cherché avant de trouver sa voie et de voler de ses propres ailes.
Fasciné par un paon
Il y a sept ans, alors qu’il loge chez « une vieille dame », propriétaire d’un paon, Fabien Guillotin est en contemplation devant l’oiseau. Pendant deux mois et sans savoir ce qu’il allait en faire, il récolte chaque plume que le paon, alors en mue, perd. Au final, c’est un impressionnant paquet de plumes qu’il détient, « un véritable trésor » à ses yeux.
L’une d’elles retient particulièrement son attention. Aussitôt, Fabien Guillotin se munit d’une paire de pinces et de trois perles. De là naissent ses toutes premières boucles d’oreille. « Très vite, j’ai compris que je voulais en faire mon métier », se rappelle donc le plumassier.
En 2018, il lance sa micro-entreprise, À l’aube, des plumes et enchaîne depuis les créations.
Environnement et bien-être animal
Le plumage du paon demeure la matière principale de ses fabrications. « Il permet une diversité intéressante de formes et de couleurs», admet Fabien Guillotin qui a à coeur de, tout de même, varier les plaisirs. Pintades, faisans dorés, coqs brahma, tragopans ou encore perruches… Avec les oiseaux, l’imagination est sa seule limite. Le quarantenaire ne ramasse les plumes qu’au moment de la mue des animaux. De cette sorte, il ne se fournit qu’auprès de petits éleveurs ou particuliers, amoureux des volatiles. «
Je ne choisis que des oiseaux qui vivent en semi-liberté et dans de bonnes conditions, dans les parcs, forêts ou prairies. Je fais très attention à cela», explique-t-il, soucieux de protéger l’environnement et le bien-être animal.
Ensuite, le plumassier sélectionne les pièces. Il observe, assemble et laisse parler sa créativité. De ses mains se forment des modèles de boucles d’oreille, pour la plupart singuliers dû à l’unicité des plumes. « Depuis peu, je fais aussi des colliers, des décorations et suspensions inspirées des attrape-rêves », ajoute celui dont la tête fourmille d’idées.
Créateur de beauté et fabricant de joie
Tel un oiseau migrateur, Fabien Guillotin va de région en région. S’il passe la plupart de son temps à L’Aigle, il voyage aussi en Bretagne ou bien dans le sud de la France, à l’approche de l’hiver. « Cela me permet d’exposer sur les marchés et salons et d’aller à la rencontre de ma clientèle. Je peux travailler absolument partout, et dans toutes les conditions », développe le créateur. C’est là qu’il rencontre ses clients, essentiellement des femmes, de tout âge et de tous milieux sociaux.
Le plumassier devrait être de retour à L’Aigle, à la fin du printemps. Il écumera les marchés tout au long de l’été pour, humblement, contribuer à sa manière à sublimer le visage des femmes. Son métier ? « Apporter de la légèreté dans la lourdeur de ce monde ».