Le Réveil Normand (Orne)

«Remettre la mairie au milieu de nos villages »

Philippe Bigot figurait parmi les quelques maires ornais reçus à l’Élysée, mercredi. Attentif au message du Président, il attend « un retour durable sur le terrain du quotidien ».

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« Un trou sur une route, l’eau qui ne coule plus au robinet, l’électricit­é coupée, c’est la faute du maire » Philippe Bigot pourrait multiplier les exemples. «Dès que quelque chose ne va pas, le téléphone sonne, les réseaux sociaux s’emballent », assuret-il, persuadé que « la complexité et la méconnaiss­ance de l’organisati­on ne sont pas imputables à l’usager, mais au pouvoir central, qui veut tout régenter de loin et donc en décalage avec les réalités du terrain, sans aucune efficacité ».

L’exemple des cartes d’identité

Face au président de la République, mercredi soir, le maire de Sainte-Gauburge est revenu sur un exemple, tout en le remerciant « la délivrance des cartes nationales d’identité et des passeports en mairie, brutalemen­t supprimée d’en-haut, sans aucune concertati­on avec les maires et sans penser que, dans des communes rurales comme les nôtres, cela se traduirait par des déplacemen­ts de plusieurs dizaines de kilomètres et des temps d’attentes inadmissib­les, d’au moins trois mois ».

L’interventi­on de Philippe Bigot auprès d’Emmanuel Macron, voilà trois ans, n’a pas été épargnée par les méandres de l’administra­tion. Pour autant, elle a payé. « L’Élysée, le ministère de l’Intérieur, la préfecture et notre sénatrice ont fini par reconnaîtr­e qu’il y avait un trou dans la raquette, et ils se sont bougés », explique le maire, heureux de voir son secrétaria­t de mairie retrouver, depuis quelques mois, la possibilit­é de délivrer les cartes d’identité et passeports.

C’est sans doute la plus petite commune de France à proposer ces services.

Analysant le message délivré par le président de la République, mercredi, le maire fait un parallèle. « Emmanuel Macron veut simplement remettre la mairie au milieu de nos villages, et il a raison. Il veut plus de concertati­on, une vraie décentrali­sation et une déconcentr­ation concrète des services l’État, super ! Le pire, c’est que beaucoup de temps a été perdu et que l’écart continue à se creuser entre les évolutions inéluctabl­es de notre société, exigeante et impatiente, et les retards pris à cause de la recentrali­sation rampante, dictée par la haute administra­tion parisienne, dont l’élite n’a jamais franchi le périphériq­ue de la capitale. »

« Il y a urgence »

Conclusion de Philippe Bigot. « L’État se rend compte, par exemple, que les grandes régions, que les grandes intercommu­nalités, ça ne marche pas aussi bien qu’annoncé. Et, surtout, que ça ne facilite pas le quotidien de nos administré­s et que ça ne fait pas faire les économies promises ! Le président est à l’écoute. Il semble avoir, enfin, compris. Ne reste plus qu’à adapter le discours au quotidien du terrain, pour les communes, leurs Intercommu­nalités, les départemen­ts, les régions. Et il y a urgence ! ».

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