Eric Eruimy, un cordonnier spécialisé dans la création de santiags
Eric Eruimy est cordonnier, basé à Tillières-sur-Avre, il a créé en 1994 la Cordonnerie Mexicaine. Depuis 2004, il sillonne les marchés au volant de sa camionnette, un véritable atelier roulant.
ric Eruimy fait partie de ces Parisiens qui ont émigré dans les terres normandes, venus chercher cette ruralité et cette bouffée d’air frais qu’il ne trouvait pas chez lui. « J’en pouvais plus», pouffe, celui qui travaillait auparavant dans le contrôle industriel et la régulation automatique.
E« J’ai toujours voulu être artisan au départ »
Eric, adolescent s’intéressait déjà à l’artisanat, il souhaitait faire un travail manuel, cependant ce sont ses parents qui le pousseront à poursuivre ses études. «J’ai toujours voulu être artisan au départ, mais mes parents, issues de l’ancienne génération n’étaient pas de cet avis. Pour eux, il fallait que j’ai mon baccalauréat. Alors, je suis allé en générale, j’ai obtenu le diplôme et j’ai continué avec un BTS — régulation automatique », ajoute-t-il. Il commence alors sa carrière dans l’industrie nucléaire, un domaine dans lequel il sera mal chaussé, malgré le fait qu’il soit à l’aise financièrement.
Destination : le Mexique
Un regret qui n’est jamais parti, Eric décide à l’âge de 30 ans de se lancer à l’aventure et de suivre son rêve de gamin : faire un métier d’artisan qui le rendrait heureux et être son propre patron. « Je gagnais bien ma vie, mais je me disais c’est maintenant où jamais. J’hésitais entre le bois et le cuir et finalement j’ai voulu être cordonnier. Et puis, cela me permettait aussi de me mettre à mon compte, ce qui était compliqué dans le milieu où je bossais » confie-t-il. Eric s’intéresse à la cordonnerie et à la fabrication de bottes, plus précisément des santiags, les fameuses bottes de cowboy. « J’aimais les santiags. À l’époque j’avais des Camarguaises, c’était à la mode.
Puis quand j’ai voulu les faire réparer, le cordonnier me les a massacrés», ricane Eric. Seul bémol, à ce momentlà, en France, il n’y avait encore pas de spécialiste des santiags. « Soit les cordonniers refusaient de prendre tes santiags, car ils ne savaient pas faire, soient ils acceptaient, mais le résultat était une boucherie, je me suis dit qu’il y avait un créneau à prendre ». Eric prépare alors son baluchon et décolle pour l’Amérique du Sud, afin d’apprendre son métier. « Je suis parti 6 mois au Mexique, en 1994 pour apprendre dans une véritable fabrique, la création de santiags » sourit-il.
La Cordonnerie Mexicaine, en Normandie
Il se spécialise donc en rentrant de son voyage dans la cordonnerie et la création de bottes. Il crée alors son entreprise, la Cordonnerie Mexicaine à Tillières-sur-Avre. Les santiags sont avant tout sa marque de fabrique, d’où le nom de son atelier qui fait référence à ce pays où les santiags sont des bottes phares. «Les gens ne le savent peut-être pas, mais la spécificité de ces chaussures, les santiags, c’est toute une façon de faire avec un montage particulier », certifie Eric. Pourtant, ce cordonnier possède bien d’autres cordes à son arc en matière de cuir, lui qui sillonne les marchés des communes aux alentours. Il se déplace également sur des rassemblements de motards ou westerns et propose aussi d’autres objets de fabrication artisanale. Des réparations de bottes aux chaussures, en passant par les sacs et tout autre article en cuir. Encore, les blousons, combinaisons, sacoches et bottes de motos, ainsi que de la sellerie de motos. De quoi ravir tous les aficionados du cuir.
La Cordonnerie Mexicaine est présente sur les marchés de L’Aigle le mardi, Conches le jeudi, Verneuil le samedi.