Le Réveil Normand (Orne)

Condamné pour des violences l’homme se dit aussi victime de son fils

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Le 29 juillet 2023 les gendarmes sont requis pour intervenir au domicile du prévenu à la Fresnaie-Fayel (Orne). Son fils aurait détruit le portail de son habitation. Son épouse, qui arrivera en même temps que les gendarmes, leur expliquera qu’elle a subi des violences de la part de son mari. Au cours d’une dispute dans la matinée, il lui aurait porté un coup dans le dos. Il se serait énervé pour un différend avec leur fils aîné. Elle ajoutait que ce n’était pas la première fois que son compagnon était violent avec elle. Elle remettra un certificat médical lui accordant une incapacité de deux jours.

Leur amour a commencé au lycée et de leur union sont nés quatre enfants. Selon elle, la situation s’est aggravée lorsqu’elle a repris un travail. Il pensait qu’elle le trompait. Les enfants confirmero­nt les déclaratio­ns de leur maman. De même, les enquêteurs soulignero­nt un comporteme­nt difficile du prévenu durant toute l’enquête.

« Je subis et on me fait passer pour le méchant »

Dans son fauteuil roulant, cet homme de 47 ans nie l’ensemble des faits. Visiblemen­t remonté, il revient sur le contexte relatant des scènes dans lesquelles il était la victime, dénonçant des violences de la part de son fils aîné. Il en serait même arrivé à déposer plainte contre son propre fils. « Moi je subis et on me fait passer pour le méchant ». C’est en larmes qu’il explique qu’il a toujours voulu être un bon papa, mais il passait pour un méchant lorsqu’il les « recadrait ».

« Je crois que je me suis trompé d’audience aujourd’hui, je croyais que c’était monsieur qui était prévenu et non ma cliente» souligne l’avocate de la partie civile, surprise par les déclaratio­ns de cet homme à la barre. Selon sa cliente, la situation s’est apaisée depuis leur séparation et ne veut surtout pas qu’elle s’envenime. Elle ne sollicite que l’euro symbolique à titre de réparation.

Pour la procureure de la République, tous les éléments sont réunis pour condamner le prévenu et requiert une peine de trois mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant 18 mois avec l’obligation de soins, d’effectuer, à ses frais, un stage sur la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes outre une interdicti­on de paraître au domicile de la partie civile.

« Un homme poussé à bout »

Pour la défense, son client est un homme qui était poussé à bout, une situation qui a duré des mois et des mois. Elle précise que cette femme est la seule à affirmer qu’elle a reçu un coup dans le dos, les enfants disent avoir entendu des cris, mais aucun d’entre eux n’était présent dans la pièce. Elle plaide la relaxe.

Le tribunal a estimé qu’il y avait suffisamme­nt d’éléments et a prononcé une peine de trois mois de prison assortis d’un sursis simple, outre un stage sur la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes, à ses frais.

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