Catherine aspire à retrouver «le monde des gens normaux»
Il y a tout juste un an, l’histoire de Catherine, une ancienne institutrice, expulsée en juin 2022 de son logement dans le Calvados, avait été révélée au grand jour dans la presse caennaise.
Elle n’avait eu d’autre choix que de dormir dehors, sous une tente pendant trois mois avec son fidèle compagnon à quatre pattes, Orius. Tous deux ont trouvé refuge à Vimoutiers, grâce à un ancien élève et sa famille qui ont eu connaissance de sa situation par le biais de l’article, et pour qui, il était inconcevable de laisser à la rue celle dont la vie a basculé en 2017 : un divorce, une dépression, elle quitte l’enseignement, enchaînant désillusions et déboires accentués par la pandémie de la Covid, et par « un petit cancer ».
«Trop vieille ou trop diplômée »
Mercredi 13 décembre, Catherine, 61 ans, nous accueille avec le sourire, dans son petit logement à la campagne, proche de Vimoutiers, qu’elle occupe depuis décembre 2022 avec Orius. Ce logement est un studio, mais il lui convient bien. Peu importe l’endroit. Disposer d’un toit, Catherine en connaît la valeur. D’autant plus à cette période de l’année.
Elle a pu se doter en literie et en appareils électroménagers, « grâce à la mobilisation d’anciens parents d’élèves » qu’elle ne remerciera jamais assez. Elle survit actuellement avec l’Allocation de solidarité spécifique et espère toujours trouver un emploi. « Je suis trop vieille ou trop diplômée », constate-t-elle de ses différentes démarches. Aujourd’hui, « il se pourrait que j’aie enfin une piste». Une bonne nouvelle pour Noël constituerait le plus beau des cadeaux.
Une personne pour garder Orius ponctuellement
Elle a aussi fait une demande pour un logement social à Vimoutiers. Depuis là où elle vit, il lui faut se rendre à pied jusqu’en centre-ville de Vimoutiers. Elle ne dispose pas de moyens de locomotion et faire du stop avec
Orius, c’est mission impossible. Car Orius l’accompagne. Il ne supporte pas de rester seul. «Quand j’ai été expulsée de mon logement, je n’avais pas eu d’autre choix que de le placer en fourrière. Cela a duré 41 jours. Il s’est laissé mourir. Quand j’ai pu enfin le récupérer, il était d’une maigreur… ».
Ce compagnon qui partage son quotidien et allège sa galère, pas question de l’abandonner. « Si je ne l’avais pas, ce serait certainement plus difficile». Hormis avec sa soeur, Catherine n’a plus aucun contact avec sa famille. Alors, elle lance un appel, « à des gens connaissant les animaux, pour me le garder ponctuellement ».
Elle aurait également besoin d’une housse de couette pour un lit de deux places, « mais pas de couleur claire », précise Catherine expliquant « qu’Orius monte sur le lit». Elle aspire «à retrouver le monde des gens normaux ». Et, envisage, «quand je serai posée, d’écrire mon histoire, sous la forme d’un roman ».
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