« Nous avons atteint nos premiers objectifs, reste à concrétiser nos projets »
À l’orée de cette nouvelle année, entretien avec Sébastien Gourdel président de la Communauté de communes des Vallées d’Auge et du Merlerault.
➜ Le Réveil Normand : Quels vont être les enjeux de l’ année 2024 ?
Sébastien Gourdel : Il s’agira de concrétiser l’ensemble des projets travaillés depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, avec des projets complexes et lourds. Nous avons adopté des plans importants au niveau des déchets et de la mobilité. Nous avons signé un certain nombre de conventions avec l’État qui projettent Vimoutiers, et d’ici à quelques mois, Gacé. Tout cela s’inscrit dans le cadre du projet de territoire. On sait ce que l’on veut faire. On sait a priori ce que l’on peut faire.
Maintenant, il faut faire. C’est un travail colossal pour les équipes qui sont sollicitées et mobilisées sur ces nombreux projets. On a renforcé les services au sein de la Cdc et on s’appuie sur des compétences externes. Maintenant, il faut aussi que tout le monde les accompagne pour que tout se mette en musique : élus, population, partenaires.
➜ Quelles seront les priorités ?
Toutes les actions sont importantes. Elles définissent un projet de territoire qu’on a formalisé. Il y a une cohérence et une interconnexion. Une action seule ne produira pas d’effet. C’est un ensemble d’actions qui le fera. Il y a de la transversalité. Cette vision globale est extrêmement importante.
Bien évidemment, on reste dans une logique maîtrisée de nos coûts de fonctionnement. Et si on met en place des actions, c’est qu’on est allé chercher les financements ou qu’on aura fait des choix pour se dégager des moyens d’agir.
➜ C’est-à-dire ?
Si je prends l’exemple du volet énergétique, la première action, c’est celle d’être sobre. La meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas. C’est comme les déchets. Il s’agit que chacun adapte, demain, ses modes de fonctionnement.
On ne peut pas mener une ambition sur un programme de rénovation énergétique des bâtiments publics et notamment de nos écoles, en restant à l’identique, sans se questionner sur le fonctionnement, sur les surfaces disponibles et la typologie des bâtiments. Car en l’état, les coûts seraient inconsidérés. D’autant plus quand on sait qu’on va perdre des effectifs, de l’ordre de 200 élèves à l’échelle du territoire, dans les années à venir. Néanmoins, et c’est là toute la complexité, l’enjeu sera pour nous de maintenir le service en proximité, avec le maintien des écoles dans les communes où elles sont aujourd’hui. C’est un choix politique assumé. Il faudra montrer notre efficacité.
➜ Quels seront les projets à voir le jour en 2024 ?
Des dossiers concernant le développement économique devraient voir le jour avec des opérations lourdes, mais importantes pour le territoire, comme l’abattoir de volailles à Gacé. La création d’une voie verte reliant Gacé à la zone industrielle de Beaumont est prévue au printemps.
Concernant le plan Déchets, l’objectif est qu’en septembre le nouveau schéma des points de collecte, testé préalablement, puisse être validé. Il s’agit de passer de 200 points d’apport volontaire, à 75 points avec des conteneurs semi-enterrés sur les plateformes. Sur le plan Mobilité, il s’agit de proposer de nouveaux services de transport à la demande, avec une phase de test pour l’autopartage et le vélopartage à compter du second semestre.
➜ Mais encore ?
Nous allons poursuivre la rénovation énergétique des écoles avec celle au Sap-en-Auge. Des travaux sont en cours à l’école élémentaire de Sainte-Gauburge pour l’accueil, sur un seul site, de la restauration scolaire et la garderie.
Concernant la micro-crèche à Gacé, un appel à candidatures est lancé pour la délégation de service public. Début 2024, le conseil communautaire se verra soumettre des scénarios de ce qu’il souhaite faire avec la piscine de Gacé. On espère présenter un projet cohérent sur l’ensemble du territoire portant sur l’apprentissage de la natation pour les scolaires. L’accueil et l’information touristique sont aussi un enjeu important.
On travaille de manière commune avec Terres d’Argentan intercom et le Pays de l’Aigle pour voir ce que l’on peut faire ensemble à la valorisation touristique de nos territoires. La Cdc VAM a une dynamique avec pas moins de 250 animations estivales qui participent à l’attractivité du territoire. On a des pépites avec Camembert, dont on espère voir le projet de sécurisation du bourg se formaliser dans le courant de l’année. Nous avons également à tirer profit de notre proximité avec le Haras du Pin.
➜ La Cdc VAM vient d’être labellisée Territoires d’industrie avec Terres d’Argentan intercom. Qu’en est-il attendu ?
L’État s’engage à nous aider à mettre en oeuvre des dynamiques collectives pour l’accompagnement des industriels et la réindustrialisation des territoires, en permettant aux collectivités et aux entreprises d’accéder aussi à des dispositifs d’aide à l’investissement et au développement.
Chez nous, nous avons une industrie agroalimentaire importante avec des groupes comme Lactalis, Bigard, Agromousquetaires, etc. Nous avons des PME dans l’équipement agroalimentaire, des entreprises qui rendent des services de niche. C’est extrêmement important.
Qui plus est, on a un territoire agricole prestigieux. L’idée est de les renforcer, d’être encore plus fort, plus performant.
L’État va nous donner les moyens pour enclencher ces dynamiques collectives à l’échelle des filières. La conjoncture économique n’a jamais été aussi bonne depuis des décennies. Nous avons un taux de chômage qui correspond quasiment au plein-emploi. Il y a plus d’emplois sur le territoire que d’actifs en activité.
➜ Quels voeux avez-vous à formuler en ce début d’année ?
Depuis 2020, nous avons rétabli l’intégralité de nos indicateurs financiers. On est en capacité, aujourd’hui, de pouvoir financer des investissements. Bien évidemment, ce n’est pas à l’infini. Nous disposons d’1,5 million d’euros de trésorerie. Nous avons atteint nos premiers objectifs. Ensuite, c’est d’être dans la concrétisation, à chacun sa place dans ce projet de territoire, sans dogmatisme, sans cristalliser des tensions, mais de manière constructive, à l’écoute.
Je suis sincèrement très optimiste pour le territoire au regard de la conjoncture économique et du maintien des services de proximité que nous proposons à moins de 10 km pour chacun des habitants. Mon souhait, en tant qu’élu, c’est de contribuer au bien-être des habitants. Qu’on vive bien dans le territoire, et qu’on vive bien ensemble, de façon collective et ouverte sur les autres, car le repli sur soi ne mène nulle part.