Plus que jamais, l’appel au volontariat
Malgré un effectif stable avec l’arrivée de nouveaux professionnels, le centre de secours vernolien aurait besoin de volontaires supplémentaires, ceci pour mieux répartir la charge de travail.
a Sainte-Barbe des sapeurspompiers est toujours l’occasion de dresser le bilan de l’année écoulée. « Si l’été 2022 avait été marqué par une saison record de feux d’espaces naturels, l’été 2023, lui, a été relativement calme en la matière. En revanche, ce sont les émeutes de la nuit du 29 au 30 juin qui ont marqué les esprits », a rappelé, vendredi 5 janvier, le lieutenant Pascal Crette, patron de la caserne vernolienne.
L« Intolérable ! »
Pour lui, «il est intolérable que les sapeurs-pompiers, ainsi que les autres forces de sécurité, aient été accueillis par des jets de pierres, de mortiers et que des véhicules aient été brulés et détruits. Comme nous, les Vernoliens ont été choqués par l’ampleur des dégâts de cette nuit de violence et je me réjouis qu’il n’y ait pas eu de blessés dans nos rangs, sachant que nous avions aussi un engin engagé dans les émeutes de Vernon ».
En ce qui concerne l’activité opérationnelle, le centre de secours de Verneuil, a effectué 1725 interventions sur les seize communes de son secteur, auxquelles s’ajoutent vingt communes hors secteur, dont plusieurs des départements de l’Eure-et-Loir et l’Orne. Soit une hausse de l’activité de 1 % par rapport à 2022.
La caserne fait face
Si la caserne fait face à la demande avec neuf personnels disponibles de jour comme de nuit, 24 h sur 24, «il nous est parfois difficile de maintenir le potentiel opérationnel en journée », a reconnu le chef.
D’où son appel en direction des habitants, des élus et des collègues pompiers pour promouvoir le volontariat. « Aujourd’hui, on estime qu’un pompier volontaire est en moyenne cinq fois moins disponible qu’auparavant, ce qui s’explique par le besoin de temps libre, par le fait qu’on va travailler plus loin, et que de moins en moins d’employeurs acceptent que leurs salariés soient pompiers durant leurs heures de travail. » Autrement dit, pour avoir la même plage de couverture de temps, il faut cinq pompiers là où, avant, un seul suffisait !
Formation croissante
La question de la disponibilité se pose d’autant plus qu’à l’activité opérationnelle s’ajoute la formation croissante des personnels, ne serait-ce que pour le maintien des acquis.
L’effectif du centre vernolien s’élève cette année à 57 personnels, dont neuf professionnels. Et, bonne nouvelle, « malgré d’inévitables départs, les arrivées (notamment quatre professionnels dans le cadre du nouveau schéma départemental qui en prévoit cinq à Verneuil), ont tout de même permis de maintenir l’effectif et d’établir un plus large roulement afin de mieux répartir les nuits et les week-ends. »
Bravo les jeunes !
Autre vivier de recrutement, l’école des sapeurs-pompiers comprenant vingt-et-un jeunes de 13 à 17 ans qui se forment tous les mercredis et samedis sous la houlette du personnel professionnel et volontaire de la caserne. Leur apprentissage dure quatre ans avant d’intégrer l’unité opérationnelle.
À son tour, le colonel Hervé Hardy, chef du groupement des opérations, a souligné le dynamisme du centre de secours vernolien, avant de féliciter « ces hommes et ces femmes qui s’engagent sans compter pour assurer la sécurité de la population. »
Merci les élus
Le colonel terminait son propos en remerciant les élus qui investissent dans la défense extérieure incendie pour qu’il ait un point d’eau à moins de 200 mètres des habitations.
Quant à Yves-Marie Rivemale, maire et ancien médecin capitaine des sapeurs-pompiers, il a tenu à faire part de l’immense reconnaissance, tant des élus que de la population, en direction d’hommes et de femmes dévoués et habités par des valeurs républicaines de solidarité. « Puis lors de cette funeste nuit d’émeutes à Verneuil, vous avez montré tout votre savoir-faire et toutes vos qualités, ce qui a sans doute permis d’éviter le pire», s’est-il réjoui.
42 cadets sud-eurois
Le mot de la fin revenait à Michel François, conseiller départemental, qui s’est félicité de l’implication des jeunes.
« En effet, 21 cadets à Verneuil et autant à Mesnils-surIton, soit 42 sur notre bassin de vie, mis à part les clubs de foot, quelle est l’association sportive qui compte autant de jeunes dans ces créneaux d’âge ? » s’est-il demandé. «Cela pourrait signifier qu’il existe un désir de servir dans notre jeunesse après la suppression du service militaire et que celle-ci retrouve chez les pompiers une motivation ».