Depuis plus de deux ans, Sylvie Laloi se démène pour trouver un repreneur
Propriétaire de la Maison de la presse à La Neuve-Lyre, Sylvie Laloi est censée partir à la retraite depuis plus de deux ans. Elle ne cesse de repousser l’échéance dans l’espoir de pouvoir passer la main.
ela fait maintenant dix ans que Sylvie Laloi ouvre chaque matin la porte de la Maison de la presse à La Neuve-Lyre. Mais depuis plus de deux ans, cette commerçante souhaite partir à la retraite. Pour elle, pas question de partir sans avoir trouvé un repreneur. Pourtant, la mission s’avère plus compliquée que prévu.
En effet, après avoir longtemps repoussé l’échéance, Sylvie avait prévu d’arrêter son activité au 31 décembre 2023. Encouragée par la mairie qui, elle aussi, ne veut pas voir la Maison de la presse disparaître, et n’ayant toujours pas trouvé d’acheteur, la commerçante a décidé de prolonger de trois mois son activité.
CSylvie étudiera toutes les options
Pour toucher un maximum de monde, Sylvie et son mari ont publié une annonce sur la plateforme en ligne «SOS villages ». Peu de retours leur sont parvenus par la suite. « Nous avons remis l’annonce récemment pour la faire remonter et en trois semaines, nous avons été contactés trois fois, mais ça n’a abouti à rien », se désole la gérante. Un résultat peu satisfaisant pour celle qui plaçait un espoir en cette plateforme d’aide à la relance des commerces situé en zone rurale.
Propriétaire du bâtiment et du fonds de commerce, Sylvie étudiera toutes les options possibles. « Nous nous renseignons pour vendre les murs, mais il y a plein de possibilités, nous avons même envisagé de louer les locaux », suggère la propriétaire en soulignant « qu’il va bien falloir trouver une solution un jour ». « Je commence à baisser les bras», se désole celle qui est parti de zéro.
Essentiel pour le village
Très attachée à son commerce, Sylvie Laloi n’est pas la seule à ne pas vouloir le voir disparaître du village. D’autres commerçants de La Neuve-Lyre lui ont fait part de leurs craintes quant à la perte de la Maison de la presse. Plus d’une dizaine de commerces dans le bourg, cela contribue au dynamisme du village. « C’est un ensemble, dans un petit village, les commerces ont besoin les uns des autres », témoigne Sylvie. « Ici, on a tout ce qu’il faut, donc les habitants des villages autour viennent », poursuit-elle.
Effectivement, ce dépôt de presse a un rôle essentiel à La Neuve-Lyre. On y trouve un choix plus large que dans une grande surface, et surtout une meilleure écoute. « Je connais très bien mes clients, je sais ce qu’ils viennent chercher. Cela me permet de pouvoir répondre à leurs besoins, donc ils reviennent », c’est ce que nous rapporte la commerçante lyroise. Et pour preuve, sur 346 dépôts de presse dans la région Ouest, celui de Sylvie à La Neuve-Lyre est 90e au classement des ventes. Malheureusement, si Sylvie Laloi ne trouve personne pour prendre la suite de l’affaire, il n’y aura plus de Maison de la presse dans le village.
Tout faire pour sauver ce commerce
C’est le scénario que Chantal Topart, la maire de la NeuveLyre, redoute. Comme elle l’a rappelé lors de la cérémonie des voeux, la mairie veut «tout faire pour sauver ce commerce ».
Pour le moment, aucune solution miracle n’existe. « Nous en parlons autour de nous pour essayer de trouver une solution, mais depuis quelques années, nous avons des projets pour la commune, et donc beaucoup de travaux. Par conséquent, nous avons un budget très coincé », déclare la maire.
Néanmoins, cette dernière ne veut pas perdre la Maison de la presse.
❝ J’ai conscience que ce commerce est très important, et que c’est aussi un lieu de rencontre. CHANTAL TOPART
De son côté, la mairie a déjà visité plusieurs biens où la Maison de la presse pourrait potentiellement être installée, mais bien souvent, des travaux d’aménagement et de remise aux normes faisaient monter la facture.
Chantal Topart affirme que si une personne est désireuse de reprendre le commerce, la mairie saura l’appuyer dans ses démarches pour trouver des aides financières. « Avec la mairie, nous sommes prêts à nous porter garants pour la personne qui reprendra le fond, ainsi qu’à l’accompagner pour trouver des aides financières », indique-t-elle.
Tout comme Sylvie Laloi, « la mairie étudiera toutes les solutions pour ne pas perdre le commerce », assure Chantal Topart.