Incarcération immédiate pour le conducteur sans permis sous cocaïne
« C’était une rechute... », constate Guillaume D. Il a quarante ans et il reconnaît sa toxicomanie depuis ses « 17-18 ». Domicilié près de Tourouvre et jugé à Évreux, il ne regagnera pas son domicile avant huit mois.
Il circulait au volant de sa voiture, le 2 mars dernier, lorsqu’il fut remarqué par les gendarmes et poursuivi jusqu’à Verneuilsur-Avre. Il cumule la conduite malgré l’annulation de son permis et sans assurance, le refus d’obtempérer ainsi que l’usage de « substance classées comme stupéfiants », le tout en récidive. En revanche, l’alcoolémie était négative. Sa compagne n’aurait pas eu le droit de le remplacer au volant pour cause de… cocaïne, comme lui.
En comparution immédiate, le conducteur qui ne vit que d’aide sociale, « voit son médecin tous les mois » mais son dernier intérim remonte à dix-huit mois, faute de pouvoir se rendre à un emploi sans véhicule.
Déjà 20 mentions à son casier
« On allait voir des amis », précise le prévenu détenu provisoire qui a déjà une avance carcérale de six mois à exécuter.
Avec vingt mentions au casier judiciaire (et sous méthadone) il était au volant du véhicule de son « beau-père ».
Le procureur Karim Mameri rappelle que tous les sursis (même pour travail d’intérêt général) ont été révoqués. La dernière peine est de cinq mois ferme. Tout a été tenté pour qu’il arrête et c’est trop de condamnations en relation avec son permis de conduire, résume le magistrat. « La dernière était un délit de fuite et tout cela pour aller voir des amis », remarque le réquisitoire. Il demande le maintien en détention pour neuf mois, immédiatement, ainsi que trois autres pour le refus d’obtempérer, ajoutés d’une amende de 800 euros pour le défaut d’assurance.
Me Nour Edine El Atmani plaide que son client « a voulu » effectuer une cure mais, comme il doit déjà aller en prison pour six mois, « voire dix-huit entre quatre murs, comment le faire soigner ? ». Il accuse un « environnement toxique » et estime que « ce n’est pas en prison qu’il se soignera... ».
Condamné à huit mois de prison ferme, le conducteur est maintenu en détention et devra payer l’amende de 800 euros.