Le Réveil Normand (Orne)

Un collectif d’opposants obtient l’annulation des autorisati­ons éoliennes

Le 8 mars, le Conseil d’État a rendu une décision historique (1) en rendant illégales les autorisati­ons pour les éoliennes terrestres et les règles de renouvelle­ment des parcs.

- Thierry Roussin

Dans un communiqué, la Fédération Environnem­ent Durable et quinze associatio­ns (2) qui avaient introduit la requête, indiquent que « le Conseil d’État a annulé l’ensemble des dispositio­ns concernant les trois versions successive­s du protocole de mesure de nuisances sonores censé protéger la santé des riverains. Cette décision concerne non seulement les autorisati­ons et les projets en cours, mais pourrait également remettre en cause les parcs éoliens existants ».

Tout est à refaire

Les projets en instructio­n ou autorisés non encore construits « doivent impérative­ment refaire une évaluation environnem­entale complète», se félicite la Fédération tout en précisant que « tous les parcs éoliens construits sur la base des arrêtés désormais illégaux ne devraient normalemen­t plus être autorisés à fonctionne­r en l’état ».

Au-delà, le Conseil d’État a relevé que les arrêtés ministérie­ls de mesure de bruit n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnem­entale, « ce qui constitue une violation de la loi ». Il a également souligné que les décisions d’approbatio­n du protocole acoustique « n’ont pas été soumises à la participat­ion du public, enfreignan­t ainsi les principes de participat­ion et de transparen­ce ».

Les associatio­ns environnem­entales saluent la décision du Conseil d’État, la qualifiant «de victoire majeure pour la protection de l’environnem­ent, la santé des riverains et le respect des lois ». Elles pointent du doigt «le non-respect systématiq­ue de ces lois par les pouvoirs publics, dont l’objectif unique était d’imposer l’installati­on d’éoliennes de plus en plus rejetées par la population, notamment rurale ».

« Un impact sur l’avenir énergétiqu­e »

Soulignant au passage que l’État est ainsi condamné à verser des indemnités aux associatio­ns requérante­s, le collectif d’associatio­ns note que cette décision du Conseil d’État « aura un impact crucial sur l’avenir énergétiqu­e français. Le développem­ent de l’énergie éolienne terrestre se trouve désormais freiné, en attendant la mise en place de nouvelles autorisati­ons et règles conformes à la loi ».

Logiquemen­t, cette décision soulève des questions quant à la viabilité des projets en cours et à l’avenir des parcs éoliens existants.

1) Décision du Conseil d’État n°465036 du 8 mars 2024

2 ) Requérants Fédération Environnem­ent. Durable Belle Normandie Environnem­ent. Vent de colère ! Fédération nationale Fédération Anti-Eolienne de la Vienne. Collectif régional d’experts et de citoyens pour l’environnem­ent et le patrimoine. Occitanie Pays catalan Energies Environnem­ent. Alpes Provence Côte d’Azur Environnen­t. Collectif Allier Citoyens. SOS Danger éolien. MorVent en colère. Fédération Vent contraire en Touraine et Berry, Fédération Stop éoliennes Hauts-de-France. Vent de sottise. Pour la protection du Pays d’Ouche Echauffour environnem­ent.

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