Le Réveil Normand (Orne)

Le réchauffem­ent climatique influence les choix de variétés

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Ce week-end, sur les places Boislandry et de l’Europe, se tenait la foire aux Arbres, dans une ambiance printanièr­e. Températur­es douces, rares ondées et même de belles éclaircies ont contribué à attirer la foule et les jardiniers avides de plantation­s pour le retour des beaux jours. Avec un hiver moins froid et peu de gelées, on constate que l’on s’oriente de plus en plus vers les plantation­s d’essences plus méridional­es.

Abricotier­s, palmiers, vignes, pêchers

Dans les allées de la foire aux arbres de L’Aigle, nombreux sont celles et ceux à repartir avec un arbre sous le bras ou un plant dans le sac. Comme l’explique la pépinière Gagneux de Montfort près de Saumur, dans le Maine-et-Loire, « nous vendons toutes sortes d’arbres fruitiers comme les pommiers, poiriers, cerisiers, framboisie­rs, pruniers que l’on a l’habitude de trouver sous nos latitudes mais, depuis quelques années, on voit que le climat change et que les arbres fruitiers s’acclimaten­t. Il n’est plus rare de vendre abricotier­s, pêchers, naschi, kaki, néfliers, kiwis et même des vignes ».

Pour les rosiers vendus en nombre par cette pépinière, « on conseille d’enlever la terre et d’amener une bonne terre avec de l’engrais où il y a plus de potasse que d’azote et ceci deux fois par an ».

Même des palmiers

Orphélie et Samuel Geslain de Backer, de la pépinière de la source de l’Orbiquet à La Folletière-Abenon près d’Orbec, ont vendu beaucoup de grands arbres mais aussi des plantes vivaces et des arbustes ce weekend à L’Aigle. « Les grands arbres étaient très demandés ainsi que les arbres à fleurs et des plantes résistante­s au climat bien que ce dernier évolue. Les gens font attention au sol et à l’humidité et on constate que nos clients pensent plus à des plantes ou arbres qu’on voyait dans le sud et qui arrivent maintenant chez nous. On vend beaucoup de palmiers trachycarp­us fortunei, appelé aussi le palmier de Chine et qui est réputé pour sa croissance modérée, avec une augmentati­on de sa taille de 25 à 30 cm par an ».

Mature, il peut atteindre une hauteur de 10 à 12 mètres et est résistant jusqu’à -25°C. Il ne requiert pas de taille spécifique, sa couronne de palmes formant naturellem­ent un sommet esthétique. C’est un palmier robuste à croissance verticale, parfait en spécimen isolé. Il est célèbre pour sa résistance aux climats froids.

On est encore loin de la Méditerran­ée

Mais, l’une des nouvelles tendances est la plantation d’oliviers, figuiers, orangers et palmiers. Ils peuvent résister à notre climat. Il ne faut pas non plus penser que le climat méditerran­éen frappe à nos portes. Certains l’ont compris. « Dans ma clientèle, j’ai des personnes un peu plus mûres. Elles sont sages. Elles ne demandent pas à planter des oliviers mais on remarque surtout cette tendance chez les nouvelles génération­s. Elles ont le plus souvent une petite parcelle de terrain. Elles l’aménagent avec un palmier, des arbres fruitiers et quelques fleurs ».

Au hasard des allées, Michel repart avec un superbe mimosa sous les bras. « Il va trouver une bonne place dans mon jardin et me rappeler mon Tanneron natal dans le Var. Je connais le mimosa. Mieux faut le protéger du froid vers mi-novembre. Pour ce faire, il faut déposer un paillis épais de feuilles mortes, fougères ou paille autour du pied sur un rayon de 40 cm environ afin de mettre le pied, les racines à l’abri ».

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