Le Réveil Normand (Orne)

L’histoire haute en couleurs des auberges et relais de poste

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Sans cette inscriptio­n « Loge à pied et à cheval » que le temps n’a pas effacé, comment savoir que cette maison située à l’angle de la rue de l’hôpital et de la rue du Moulin (ancienneme­nt rue du Cauche) était autrefois un relais de poste ? Une époque où la circulatio­n se faisait au pas des chevaux et où l’on ne parlait pas encore de mettre un tigre dans son moteur.

Les souvenirs de Pierre Lozach

Dans son ouvrage intitulé «Rugles et ses environs pendant l’époque contempora­ine », Pierre Lozach, qui fut l’apprenti et l’élève du boulanger et historien local, Amand Desloges (décédé en 1928), évoque ce lieu. Il fût un temps où c’était une auberge-restaurant qui était tenue par les époux ColéBarthé­lémy. « Une clientèle spéciale et fidèle assurait la prospérité de l’établissem­ent et la patronne, haute en couleur, trinquait volontiers avec les clients. Quant au Père Barthélémy, comme on l’appelait familièrem­ent, il faisait toute sorte de travaux dans la ville et deux à trois fois par semaine il procédait à l’enlèvement des ordures ménagères dans les rues avec sa voiture à cheval » raconte l’auteur. Ce dernier se souvient également avec amusement que «le brave homme dans ses tournées matinales visitait régulièrem­ent tous les cafés et que les petits verres absorbés influaient quelque peu sur son centre de gravité ! ».

Pierre Lozach, qui consacre un chapitre à l’activité commercial­e de la ville, évoque aussi la place qu’ont tenue les hôtelsrest­aurants pendant des décennies. Il cite entre autre « l’hôtel de l’étoile, et l’hôtel du grand cerf qui lui était contigus, le relais de poste et, situé en haut de la côte de Rouen, une auberge ». C’est à cette auberge que, »les jours de foires et marchés, les fermières d’Ambenay et Neaufles laissaient leurs équipages, le plus souvent des voitures a ânes, pour aller écouler leurs produits«

Poursuivre l’oeuvre d’Amand Desloges

Dans les années 1944 et 1945, âgé de 70 ans et retiré a Saint-Georges-des Groseiller­s, prés de Flers dans l’Orne, Pierre Lozach prend la plume. Dans l’introducti­on de son ouvrageil déclare vouloir »poursuivre dans la voie tracée par notre vénéré maître, Amand Desloges, dont l’oeuvre historique considérab­le s’est arrêtée à l’année 1888« . La partie posthume de l’Histoire de Rugles finit en effet sur le chapitre qui relate l’exhumation dans le choeur de l’église Saint-Germain du Blason des Du Plessis Châtillon et des plaques qui identifiai­ent les cercueils de ces seigneurs. »Ayant vécu à ses côtés durant la période qui va de 1880 à sa mort, et sachant combien il aurait aimé pouvoir ajouter un chapitre à l’Histoire de Rugles, j’ai fait appel à mes souvenirs pour, très modestemen­t, faire revivre la physionomi­e générale de la cité et les événements particulie­rs qui ont marqué la vie économique, sociale et religieuse dans les années qui vont de 1880 à nos jours.

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