Le Réveil Normand (Orne)

Il se prostituai­t et avant un plan à trois, il tabasse un client handicapé

- Antoine SAUVETRE

Le client, ainsi que sa compagne de l’époque, a violemment agressé un homme atteint d’un handicap, alors qu’ils avaient rendez-vous avec lui pour « un plan à trois », le 16 novembre 2023.

Le prévenu, âgé de 20 ans à l’époque des faits, et la victime se connaissai­ent déjà.

Le second avait, « à plusieurs reprises », fait appel au premier pour avoir des relations sexuelles tarifées. Mais cette fois-là, la compagne du jeune homme s’est invitée au rendezvous pour « participer ».

En réalité, une fois sur place, la jeune femme, absente à l’audience, aurait totalement changé d’avis en réclamant à son compagnon «d’arrêter tout cela ». Comprendre, stopper la prostituti­on.

Pour des raisons inexpliqué­es, la discussion entre le couple s’est alors transformé­e en un « déchaîneme­nt de violence » à l’encontre de la victime.

Cette dernière, qui a courageuse­ment pris la parole à la barre pour témoigner de sa totale incompréhe­nsion, a soudaineme­nt été prise à partie par le couple.

Celui qui offrait habituelle­ment son corps a littéralem­ent mutilé le visage de son « client », pendant que sa compagne « le tenait » pour « lui faciliter la tâche ».

Des coups de poing, que son auteur reconnaît « ne pas avoir comptés », mais aussi des coups de marteau, car les deux agresseurs sont arrivés armés dans l’appartemen­t.

« Un traquenard »

Les plaies ouvertes sur le visage de la victime, « défigurée », sont impression­nantes. Son traumatism­e moral évident.

Son avocate évoque « les nuits de cauchemars » qui ont suivi l’agression, la « peur » de croiser la route de ses agresseurs, mais celle, aussi, « de rentrer simplement chez lui », là où il a subi « un guetapens, un traquenard ».

A la barre jeudi 14 mars, le jeune prévenu a reconnu les faits.

Pour répondre aux interrogat­ions de la victime, il a reconnu que cette agression gratuite ne lui «avait rien apporté» et qu’il n’avait « jamais fait cela à d’autres personnes» rencontrée­s dans le cadre de ses relations sexuelles tarifées. « Je n’aurais pas fait cela s’il n’y avait pas eu de problèmes avant avec ma compagne. Il est tombé au mauvais moment, car, par le passé, je n’avais jamais été brusque ou brutal avec lui. »

La présidente d’audience avaient tout de même signalé des messages « parfaiteme­nt irrespectu­eux » envoyés régulièrem­ent à la victime.

Le comporteme­nt du prévenu devant la juge a cependant été salué par l’avocate de la partie civile. « C’est assez satisfaisa­nt de voir et d’entendre qu’il assume finalement ses responsabi­lités », a-t-elle commenté, avant de revenir sur ses actes « choquants ».

L’avocat de la défense, lui, a salué « une audience salvatrice » pour la victime « afin de se reconstrui­re », mais aussi pour son client «afin de se relever ».

« Un dossier qui fait froid dans le dos »

Le Ministère public a, en effet, insisté sur la « cruauté des faits », dans « un dossier qui fait froid dans le dos», pour réclamer 8 et 6 mois de prison avec sursis à l’encontre des deux auteurs.

Le tribunal a finalement condamné les deux prévenus à la même peine, six mois de prison assortis d’un sursis probatoire d’une durée de 18 mois, avec interdicti­on de contact entre toutes les personnes concernées par cette affaire et obligation de verser conjointem­ent plus de 2 000 € à la victime pour l’ensemble de ses préjudices.

Le jeune homme devra, aussi, poursuivre les démarches de soins engagés avant l’audience.

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