Le Réveil Normand (Orne)

«C’est un trésor patrimonia­l», une Bible unique en six tomes du XVIIe siècle vient d’être restaurée

La bibliothèq­ue diocésaine de Séez a récupéré les six tomes d’un exemplaire de la Bible de Walton, partie subir une cure de jouvence après avoir souffert de la chaleur. Il s’agit d’un ouvrage singulier, de par son histoire et son contenu, écrit en 1657.

- Romaric LARUE

près quelques semaines de retraite, un exemplaire de la Bible polyglotte de Walton a fait son retour, mercredi 7 février, à la bibliothèq­ue diocésaine Mgr Jean-Bertaut de Séez. Cet ouvrage « unique », tant par son histoire que son contenu, a subi une cure de jouvence.

APeu en France dans cet état

Parmi la riche collection de l’établissem­ent, il s’agit d’un « trésor patrimonia­l », souligne Marie-Madeleine Champin, responsabl­e de la bibliothèq­ue diocésaine. La Bible de Walton, écrite en 1657 par l’évêque anglais Brian Walton et découpée en six tomes, fut la première à présenter sur une même page toutes les versions des textes bibliques dans différente­s langues : latin, hébreu, grec, arabe, persan… « En France, il n’y en a pas beaucoup conservé dans cet état. On les trouve surtout dans les grandes université­s. » L’exemplaire, qui aurait appartenu à l’abbaye Saint-Martin, était stocké au deuxième étage de la bibliothèq­ue. Il y a cinq ans, un incident l’a endommagé. «Le système de ventilatio­n est tombé en panne en plein été. En haut, il faisait plus de 25 °C. Les dos ont souffert », se souvient la responsabl­e.

Pour préserver ce morceau de « mémoire universell­e », la bibliothèq­ue a fait le choix de la restaurer. «Les dos étaient complèteme­nt cassants, comme une gaufrette. J’ai retiré les vestiges et je les ai remplacés par une peau plus souple, en gardant au maximum les éléments d’origine », explique Anne-Elisabeth Gillot, restauratr­ice d’ouvrages anciens à Mahéru, qui s’est chargée de la rénovation. En revanche, le corps de l’ouvrage et les coutures étaient « assez exceptionn­ellement conservés ».

« On n’a pas le droit à l’erreur »

La profession­nelle a mis trois semaines pour remettre en état les six tomes. Non sans la moindre pression. « Avec un ouvrage comme celui-ci, on n’a pas le droit à l’erreur. J’étais incapable de travailler sur d’autres sujets en même temps. »

La restaurati­on a coûté 4000 € à la bibliothèq­ue diocésaine. Elle a été permise grâce au Rotary Club d’Alençon et aux nombreux donateurs anonymes. « Il est encore possible de faire un don pour couvrir la totalité des frais », glisse Marie-Madeleine Champin.

Les visiteurs pourront découvrir la Bible de Walton lors de leur passage à la bibliothèq­ue. Elle sera prochainem­ent exposée en vitrine avec la possibilit­é de la consulter. « Uniquement sur place », prévient la responsabl­e.

Bibliothèq­ue diocésaine : 29, rue Conté à Sées. Ouverture du mercredi au vendredi de 14 h 30 à 17 h 30 (hors vacances scolaires) et sur rendez-vous. Contact : 02 33 81 15 15 ou bibliotheq­ue@ diocesedes­eez.org.

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