Après l’annonce de la fermeture de l’école d’Ecorcei, le maire se sent trahi et sacrifié
L’école d’Ecorcei devrait fermer ses portes à la rentrée prochaine. Si cette décision suit un débat en assemblée des maires, elle ne satisfait évidemment pas le premier édile du village. Il se sent trahi par les élus
Lors d’un récent conseil communautaire, les intentions du directeur des services académiques dans l’Orne ont été précisées. Selon Jean Sellier, « il ne veut pas écrire noir sur blanc qu’il veut fermer les écoles à deux classes, mais il dit en revanche que l’on va vers des écoles à au moins trois classes ».
Maintenant que l’on sait que des postes vont être retirés à L’Aigle, Rai, St-Michel, St-Martin et Ecorcei, la cause semble entendue. Les écoles de St-Martin et Ecorcei devraient fermer leurs portes très rapidement. Sans doute à la rentrée prochaine.
Ce n’est pas une surprise pour Ecorcei puisque le maire de Crulai, Philippe Croteau, l’avait laissé entendre le soir de ce conseil communautaire.
N’empêche, le maire est très remonté et l’autre lundi il a réuni les parents d’élèves et les enseignants. L’école d’Ecorcei est composée de deux classes, une classe de CP avec Jérôme Leyzour, également directeur de l’école et une classe de CE1 avec Nathalie Bertrand. Chaque classe accueille 19 enfants, soit un effectif de 38 élèves.
Dans sa présentation, Philippe Thouret détaille une école rénovée en 1999 et le restaurant scolaire, il y a une dizaine d’années. Le regroupement pédagogique 31, Crulai-Les Aspres et Ecorcei, c’est un effectif total de 150 élèves. « Chaque année, on verse 82 000 € de compensation depuis la prise de compétence scolaire par la Cdc et depuis 2019, notre emprunt de 11 000 € a été remboursé. Or, cette somme n’est pas déduite de la compensation ».
Le maire dit avoir appris jeudi dernier lors de la conférence des maires à la Cdc que, dans quelques mois, une classe de ce RPI 31 aurait un poste de supprimé. Ce qui n’est pas vrai puisqu’à la réunion du 15 février dernier, l’annonce avait déjà été faite et cela avait suscité un débat.
« Au début, Crulai avait accepté de fermer une classe mais la commune est revenue sur sa décision, bloquant ainsi le dispositif de conserver les trois écoles. Résultat, notre école va fermer », a résumé le maire face aux enseignants et aux parents.
« Pourquoi Ecorcei, vu l’état de Crulai ? »
« Un bureau d’études a lancé une étude sur tous les bâtiments scolaires de la Cdc et notre école nécessiterait entre 920 000 € à 1 120 000 € de dépenses de rénovation avant 2033, ce qui est faux », assure Philippe Thouret.
« Notre école serait une grosse consommatrice de fuel. Pourtant, Dalkia a réparé notre chaudière et nous sommes l’école qui consomme le moins et elle ne coûte pas plus cher que les autres. C’est une position insoutenable, honteuse et révoltante ».
Le maire de la petite commune de 385 habitants (Ndlr, en 2021) est d’autant plus en colère qu’il se sent trahi par ses confrères élus du regroupement. « Je suis contrarié du comportement des maires de Crulai et des Aspres car on avait besoin de leur soutien. Pourquoi fermer l’école d’Ecorcei vu l’état de l’école de Crulai ? Ici, on ne parle que de chiffres sans penser à nos enfants et la qualité de l’enseignement ».
Enfin, il demande où seront envoyés les élèves qui sans fermeture seraient venus à Ecorcei. « Certainement pas à Crulai, ni à Aube ni aux Aspres ».
Selon Philippe Thouret, « la Communauté de communes a décidé de tuer nos écoles et nous allons nous mobiliser pour tenter de sauver notre école ».