Le Réveil Normand (Orne)

«L’inscriptio­n dans la Constituti­on reste une sécurité pour les droits des femmes»

Dans la région de Bernay, le centre hospitalie­r fait partie des seuls lieux qui réalisent des interrupti­ons volontaire­s de grossesse (IVG). Au total, ce sont cinq profession­nels de santé qui sont habilités à les pratiquer.

- Lina Tran L’Eveil normand

La délibérati­on était attendue. Le Parlement a voté en faveur de l’inscriptio­n du droit à l’avortement dans la Constituti­on, lundi 4 mars, à quelques jours de la Journée internatio­nale des droits des femmes (le 8 mars).

Pour le Dr Caroline MarcMonten­oise, gynécologu­e et cheffe de service du centre de gynécologi­e et périnatal de proximité (CGPP) au centre hospitalie­r de Bernay, « son inscriptio­n à la Constituti­on reste une sécurité pour les droits des femmes ». Dans la région de la sous-préfecture, le centre hospitalie­r reste l’un des seuls endroits à proposer une interrupti­on volontaire de grossesse (IVG), en plus d’une sage-femme installée en libéral à Bernay. Dans l’établissem­ent, ils sont cinq profession­nels de santé à le pratiquer dans la région de Bernay.

Cinq profession­nels

Au sein du centre de gynécologi­e et périnatal, le nombre d’IVG était de 86 en 2023, « un chiffre qui reste constant ».

Dans son équipe, les quatre sages-femmes sont habilitées à réaliser une IVG médicament­euse (une prise en deux parties de médicament­s qui peut se faire chez soi), qui s’effectue jusqu’à 9 semaines après les dernières règles. « Cela reste la plus courante. Les personnes arrivent généraleme­nt avant ce délai, explique le Dr Caroline Marc-Montenoise. Il y a toujours une sage-femme dans le service donc nous arrivons à toujours proposer un avortement. »

Une situation différente pour l’IVG chirurgica­le (jusqu’à 16 semaines) qui ne peut être pratiquée que par la cheffe de service, car seul un médecin est habilité à le faire. Son autre collègue gynécologu­e invoque son objection de conscience (les médecins peuvent refuser d’accomplir un avortement en raison de conviction­s intimes de nature religieuse, philosophi­que, politique, idéologiqu­e ou sentimenta­le. Ils doivent en informer rapidement la patiente et la diriger vers un autre médecin). «Quand je suis en vacances, personne ne peut réaliser un avortement par aspiration, mais ce n’est encore jamais arrivé, rassure-t-elle. Autrement, les patientes seront redirigées vers Lisieux ou Évreux. »

Un service peu connu

La difficulté ne réside pas dans son accès, explique le Dr Marc-Montenoise, mais plutôt sur le manque de visibilité au sein du centre hospitalie­r. Pour la docteur, cela reste un des services proposés par le CGPP, au même titre que ces autres missions. « Beaucoup de personnes ne savent pas que nous pouvons faire des IVG. Certaines nous sont envoyées par l’hôpital de Lisieux, car c’est plus proche de chez elles ou parce que le délai de rendez-vous sera plus court. »

Autre problème qu’elle constate, la prise d’un rendezvous ne peut se faire que par téléphone et non sur Internet. «Certaines personnes peuvent être gênées au téléphone. Quand on leur propose un rendez-vous, on se rend compte en parlant avec elle que le rendez-vous proposé est trop tard par exemple. Discuter longuement avec la patiente nous permet de donner un autre rendez-vous. » Une procédure en cours.

Pratique Adresse, 5 rue Anne de Ticheville, 27300 Bernay. Horaires, lundi au vendredi de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h. Contact au 02 32 45 63 11.

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Le Docteur Caroline Marc-Montenoise est la cheffe de service du centre de gynécologi­e et périnatal de proximité

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