Le Réveil Normand (Orne)

Denovan, influenceu­r du football amateur pour «mettre en lumière notre football à nous»

Passionné de football, Denovan Hargas s’est lancé comme vidéaste sous le nom de « Deuxno ». Chaque semaine, il filme et partage sur les réseaux sociaux, le quotidien du club amateur du FC Hauts-du-Perche de Tourouvre.

- • Sacha DUBESSET

« C’est ma première interview, je suis un peu

stressé », lâche Denovan Hargas avant d’ajouter en souriant : «Au moins, mes parents vont pouvoir comprendre mon travail.» Assis sur la banquette du café de Crulai, Denovan Harges, 24 ans, est une personne comme les autres. Pourtant, il est devenu l’un des plus grands influenceu­rs du football amateur. Connu sous le nom de « Deuxno » sur les réseaux sociaux, il suit le quotidien de son club de football, le FC Hauts-du-Perche, de Tourouvre depuis décembre 2022.

Avec plus de 112000 personnes qui suivent ses aventures chaque semaine pour découvrir la vie d’un club amateur, Denovan Hargas souhaite montrer une autre partie du football en manque de visibilité.

Vivre de sa passion

Passionné de ballon rond et supporter de l’Olympique de Marseille, Denovan Hargas a toujours baigné dans la culture du football. Licencié au club du FC Hauts-du-Perche, il jouait tous les dimanches et menait une vie tout à fait banale. «Mon travail ne me plaisait plus. Je n’étais plus motivé », explique-t-il. Sur un coup de tête, il commence à poster des vidéos de lui et de ses coéquipier­s sur les réseaux sociaux : « C’étaient des vidéos simples, mais qui nous faisaient rire. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir fait le bon choix ».

Puis, au fur et à mesure des publicatio­ns, de plus en plus d’internaute­s commencent à suivre ses vidéos jusqu’à atteindre les 5 000 abonnés. Se rendant compte du succès de son compte et bientôt à la fin de son contrat de travail, Denovan Hargas doit faire un choix : « Soit je jouais la sécurité en gardant un job stable, soit je tentais de vivre de ma passion. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir fait le bon choix. »

Premières reconnaiss­ances

Après quelques mois, le travail de Denovan Hargas porte ses fruits. Ses vidéos affichent plusieurs millions de vues et de likes. Son nombre de followers explose et de nombreuses marques souhaitent travailler avec lui. Le Crulaisien n’est pas le seul à vouloir mettre en avant le football d’une autre manière. D’autres vidéastes comme Valentin Liénard ou RG28 dévoilent une facette peu connue de ce sport. « Je parle régulièrem­ent avec Valentin et on apprécie le contenu de l’autre, » confie-t-il. Avec son stabilisat­eur et son téléphone, l’influenceu­r a arrêté de compter les heures où il travaille : « Je faisais des journées de 11 à 13 heures de montage pour une seule vidéo. »

À chaque déplacemen­t, nombreux sont les joueurs adverses qui connaissen­t déjà son contenu. Quitte à parfois se faire reconnaîtr­e dans la rue : « J’étais à Mondeville (Calvados) et quelqu’un me fixait. En fait, c’était une personne qui me suivait sur les réseaux sociaux. »

« On est devenu l’équipe à abattre »

« Sans mes coéquipier­s, je n’en serai pas là aujourd’hui », assure l’influenceu­r. Filmés pendant les entraîneme­nts, à la buvette et même pendant les matchs, les joueurs de l’équipe du FC Hauts-duPerche sont les acteurs principaux des vidéos de Deuxno : «Au départ, je pense que c’était difficile pour certains de paraître naturel devant la caméra. Mais maintenant, ils sont habitués et restent euxmêmes. »

Au départ, Denovan Hargas montrait les joies du football amateur en affichant la vie des joueurs en dehors du terrain. Allant parfois jusqu’à publier les dérives de ses coéquipier­s à la troisième mi-temps. Quelque chose qu’il souhaite limiter aujourd’hui : «Je me suis réorienté sur l’axe sportif. Et quand on regarde les résultats, cela fonctionne. On est invaincu cette saison en championna­t et on est devenu l’équipe à abattre. »

Le football commence d’en bas

Dans les commentair­es de ses publicatio­ns, beaucoup de footballeu­rs amateurs soutiennen­t l’initiative de l’influenceu­r. « Il ne faut pas oublier que le football, ce ne sont pas les paillettes. À notre niveau, ce sont des pères ou des mères de famille qui viennent passer un bon moment sur le terrain et à la buvette», insiste Denovan Hargas.

Si l’homme aux 112 000 abonnées souhaite rester lui-même et ne pas se prendre pour une star, son objectif est de continuer de grandir et de s’épanouir encore plus dans son nouveau métier : « Je reçois des messages de partout en France. J’aimerais me rendre dans d’autres petits clubs pour pouvoir mettre en lumière notre football à nous. »

❝ À notre niveau, ce sont des pères ou des mères de famille qui viennent passer un bon moment sur le terrain et à la buvette.

DENOVAN HARGAS

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