Le Réveil Normand (Orne)

De moins en moins de dons pour l’Église, un déficit de 603 000 euros préoccupan­t

En 2023, le diocèse de Séez a déploré une baisse de 15,5 % du montant de dons reçus. Le nombre de donateurs a aussi chuté. Résultat, il a affiché un déficit préoccupan­t de 603 000 €, l’obligeant à puiser dans ses réserves.

- • Romaric LARUE

Les finances du diocèse de Séez ne sont pas en état de grâce. Le dernier bilan annuel du denier du culte a mis en évidence un « trou conséquent », dixit Mgr Bruno Feillet, évêque de Séez.

En 2023, les dons ont fortement diminué et de 1364219 € en 2022, ils ont chuté à 1 152 202 € l’année dernière (-15,5 %). Soit une forte baisse, mise sur le compte de l’inflation, de plus de 200 000 €.

« L’Eglise ne vit que de dons »

Avec moins de dons, mais aussi moins de donateurs (4 675 contre 6074), la situation est jugée « très préoccupan­te », alors que le denier constitue la principale ressource d’argent du diocèse. «L’Église ne vit que de dons. Elle ne reçoit ni subvention­s du Vatican ni d’aides financière­s de l’État », rappelle Violaine d’Aillières, responsabl­e de la communicat­ion du diocèse de Séez. «En 2023, nous n’avons pas atteint notre besoin estimé de 1755000 € pour les traitement­s des prêtres, à hauteur de 550 € par mois, auquel s’ajoutent 540 € d’intentions de messe et les salaires des quelques laïcs en mission diocésaine. »

Soit presque une centaine de personnes à payer.

Pour combler ce manque de 603 000 €, le diocèse a été obligé de puiser dans ses réserves. Mais il ne pourra pas le faire indéfinime­nt. « Nous disposons de trois années de réserve. Nous n’avons pas le couteau sous la gorge mais nous sommes déficitair­es et il faut remonter la pente», lance Mgr Bruno Feillet.

Remonter la pente, mais comment ? Le diocèse, dont le budget annuel avec les paroisses avoisine les 7 millions d’euros, a déjà vendu quelques biens immobilier­s. Et en loue certains pour des rentrées minimes, « pas plus de 20 000 € par an ».

Il perçoit également des ressources liées à la liturgie : le casuel, pour les baptêmes, les mariages ou les funéraille­s, les offrandes de messe et les quêtes. Pour s’adapter aux nouvelles habitudes des fidèles, il a pris le virage du numérique en investissa­nt dans quarante paniers et dix bornes connectés.

35% des dons en décembre

Doit-on réduire le nombre de prêtres ? « Ce n’est pas souhaitabl­e si nous voulons assurer la mission de l’Église », maintient l’évêque de Séez, alors que le diocèse en compte aujourd’hui 47. «La dynamique pastorale ne passera jamais au second plan », ajoute Violaine d’Aillières.

La circonscri­ption ecclésiast­ique doit aussi composer avec la hausse des charges, comme le chauffage, dont la facture a été multipliée par deux fois et demi. « Ce surcoût est un gros problème et nous fragilise, comme tout le monde dans le pays », conçoit l’abbé Philippe Pottier.

Le pôle communicat­ion mise sur une vaste campagne, lancée en février, pour « augmenter les donateurs et, surtout, les rajeunir », indique Mgr Bruno Feillet. Elle a été construite par les curés et les ambassadeu­rs Denier de chaque paroisse.

Le dimanche des Rameaux (24 mars), qui réunit un grand nombre de fidèles, constitue une date importante pour la collecte. Tout comme le mois de décembre, durant lequel 35 % des dons sont récoltés.

Une vidéo sera publiée cet été et compilera des témoignage­s de prêtres, de laïcs et de donateurs pour expliquer où va et à quoi sert l’argent donné au diocèse.

Pratique Faire un don par chèque ou par carte bancaire via le site internet du diocèse ou en optant pour le soutien régulier par prélèvemen­t automatiqu­e.

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L’abbé Philippe Pottier, l’évêque Bruno Feillet et la responsabl­e de la communicat­ion Violaine d’Aillières comptent sur la campagne du denier 2024 pour remonter la pente.

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