Le Réveil Normand (Orne)

Alors que dans l’Orne, le taux de fuite atteint 18 %, «il convient d’être économe en eau»

Chacun se souvient de la situation du départemen­t de l’Orne, victime de sécheresse­s, ces derniers étés. Quelle est la situation au lendemain du premier jour du printemps ?

- Christophe Rivard

es derniers étés, mais aussi les derniers hivers (en dehors de celui de 20232024), ont été compliqués du point de vue des nappes phréatique­s. Avec de belles précipitat­ions depuis plusieurs mois, la situation est revenue à la normale dans le départemen­t de l’Orne. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut gâcher cette précieuse ressource.

L18 % de fuite, c’est moins que la moyenne

Selon le Syndicat départemen­tal de l’Eau de l’Orne (SDE61), « le niveau est proche des moyennes saisonnièr­es sur l’ensemble du départemen­t. Un retour à la normale plutôt rassurant pour tout le monde. »

Mais il convient de considérer l’eau comme une ressource naturelle rare et précieuse. C’est pourquoi le SDE61 entend travailler sur les réseaux et lutter contre les fuites. Parce qu’aujourd’hui 18 % de l’eau n’arrive pas au robinet de l’usager. « C’est un peu en deçà de la moyenne nationale. » Rappelons que le réseau de distributi­on fait environ 11 000 km.

C’est pourquoi le syndicat départemen­tal de l’eau entend travailler prioritair­ement sur ces réseaux « fuyards ».

«Sur son budget 2024, le Conseil départemen­tal a fait le choix d’y consacrer une enveloppe supplément­aire exceptionn­elle de 1 M€, sans laquelle les collectivi­tés les plus directemen­t concernées ne pourraient pas financer les chantiers à conduire en urgence », précise Christophe de Balorre, président à la fois du Conseil départemen­tal de l’Orne et du Syndicat départemen­tal de l’eau

Comme le montre la carte ci-dessus, l’année 2023 a été directemen­t impactée « par le contexte hydrologiq­ue et le changement climatique. »

• A l’est de l’Orne, là où l’eau captée provient de forages, les trois sécheresse­s hivernales se sont traduites par des risques de rupture d’approvisio­nnement, tout particuliè­rement dans le nord-est.

• A l’ouest, les pluies régulières du second semestre sont venues renflouer les cours d’eau, assurant l’alimentati­on dans le Bocage.

« Il faut jouer collectif »

Des évènements à replacer dans un contexte qui ne se dément pas, car il pleut toujours davantage à l’ouest de l’Orne (900 mm/an) qu’à l’Est (700 mm/an).

«En matière d’eau potable, les enjeux sont nombreux et exigeants», reprend Christophe de Balorre. « Face aux risques de rupture d’approvisio­nnement, ils nous conjurent de jouer collectif pour trouver les meilleures solutions et se donner les moyens de les mettre en oeuvre sans tarder ».

❝ La sécurisati­on de la distributi­on de l’eau sur l’ensemble du territoire ornais est une exigence majeure, pour mieux gérer et protéger la ressource. CHRISTOPHE DE BALORRE

Si, à mi-mars, plus aucun secteur du départemen­t ne se trouve en niveau bas, et avec une tendance persistant­e qui vise plutôt la stabilité, il convient d’être économe dans les semaines et mois qui viennent et ne pas oublier que l’on sort de trois hivers secs qui pourraient bien nous revenir fin 2024.

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