Le Réveil Normand (Orne)

Pour sauver l’école communale, le maire de Crulai envisage de fermer une de ses classes

Depuis plusieurs semaines, le maire d’Ecorcei, Philippe Thouret, oscille entre colère, espoir et désespoir. Depuis l’annonce de la possible fermeture de l’école de son village, il peine à retrouver son calme.

- • Marantine MAUGUIN

❝ Qu’on arrête de me dire que j’ai une école pourrie à Crulai. J’en ai marre ! PHILIPPE CROTEAU

Lors du conseil d’école qui s’est tenu mardi 19 mars aux Aspres, une question a été posée à Jean Sellier, président de la Communauté de communes (Cdc) à l’ouverture de la séance. « Avez-vous transmis au directeur d’académie votre souhait quant à la fermeture de la classe à la rentrée prochaine ? » demande Jérôme Leyzour, directeur de l’école d’Ecorcei et professeur de la classe de CE1.

Une question à laquelle Jean Sellier a répondu par la positive. Après avoir rappelé l’historique de ce dossier et la volonté du DASEN de fermer cinq classes, le président de la Cdc a expliqué qu’il « ne faut pas se faire d’illusion, compte tenu du nombre d’enfants, les fermetures vont continuer ».

« Effaré d’entendre de tels mensonges »

Le choix de fermeture à Ecorcei s’est fait lors de la conférence des maires, « nous avons pris la décision collégiale de fermer une classe à Ecorcei, une classe à SaintMiche­l-Tuboeuf et une classe à Saint-Martin-d’Ecublei. La majorité s’est exprimée en souhaitant se tourner vers l’avenir et fermer les écoles à deux classes ».

D’ailleurs ce vote a du mal à passer pour le maire d’Ecorcei qui se dit « effaré d’entendre de tels mensonges. Dire que tous les maires ont voté cette motion, c’est faux. On devait faire une Cdc avec 55 votants, finalement tu as fait le vote lors de la conférence des maires sauf qu’il en manquait ».

Selon lui, le choix de la fermeture d’Ecorcei s’est fait avec « un couteau sous la gorge ». Pour justifier ses propos, il avance les résultats de l’étude qui annonce entre 960000 à 1200000 millions d’euros à Ecorcei. « C’est faux. C’est la commune qui a rénové l’école, dites-moi où vous trouvez autant de travaux à faire. Tu veux la reconstrui­re ou quoi ? » lance Philippe Thouret en direction de Jean Sellier.

« Rénover c’est aussi faire l’isolation », répond le président de la Cdc, « les écoles de plus de 1 000 m² devront voir leur consommati­on énergétiqu­e baisser de 40 % pour 2030. Les autres devront être rénovés », explique-t-il.

« On va vendre nos mairies »

Cette question de la rénovation tend le maire d’Ecorcei, qui explique quelques jours après la réunion, que la commune a emprunté en 1999 pour rénover l’école et que « quand il y a de la peinture à faire, on s’en occupe. On ne demande même pas à la Cdc ».

La question de l’état de l’école de Crulai a aussi était mis sur le tapis, ce qui a irrité Philippe Croteau.

Le maire d’Ecorcei a aussi remis en doute les paroles de Véronique Helleux, viceprésid­ente au scolaire qui a été prise à partie après avoir expliqué que les écoles à deux classes sont vouées à fermer. « Quand vous dîtes que l’on va fermer les écoles à deux classes, c’est archi faux. Si vous fermez toutes les écoles à deux classes, on va vendre nos mairies », répond l’élu.

L’espoir du PLUi

Le maire aurait souhaité que le président de la Cdc laisse le DASEN faire le choix. « Il aurait fermé à Crulai, c’est malheureux pour eux, mais on avait encore cette solution dans 3/4 ans de fermer une classe aux Aspres ». Il souhaite gagner du temps et miser sur le PLUi qui « va se mettre en route et peut-être nous ramener des habitants ».

Dans la salle, des familles désespèren­t du «manque de soutien » entre les maires du regroupeme­nt pédagogiqu­e intercommu­nal (RPI). « J’ai un enfant qui est censé rentrer à l’école en septembre prochain. Quand je vois que les maires n’arrivent pas à se mettre d’accord, je vais mettre mon enfant dans le privé. Je ne suis pas la seule à penser ça », réagit une maman.

Un nouveau vote le 28 mars

Une autre personne intervient, « il paraîtrait qu’en premier temps, le maire de Crulai avait accepté de fermer une classe pour conserver Ecorcei. Ne peut-on pas faire marche arrière pour le bienêtre de tout le monde ? »

Une question qui est restée en suspens durant quelques minutes jusqu’à ce que le maire de Crulai explique qu’un nouveau vote sera à l’ordre du jour du conseil communauta­ire qui se déroulera jeudi 28 mars. « S’il faut fermer une classe à Crulai, on fermera une classe », conclut Philippe Croteau sous les applaudiss­ements des familles venues suivre le conseil d’école.

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Le maire d’Ecorcei et son adjoint ne veulent pas voir l’école fermer

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