Jérôme Lefèvre dédicacera son dernier roman Un corbeau sur l’eau
Entretien avec Jérôme Lefèvre, auteur de Un Corbeau sur l’eau, (MaeloH éditions), en dédicace à la librairie La Curieuse, samedi 30 mars de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30.
➜ Le Réveil Normand : Médecin généraliste, comment êtes-vous venu à l’écriture et que vous apporte-t-elle ?
Jérôme Lefèvre : Le besoin d’écrire est venu sûrement de loin, ma mère m’a apporté des nouvelles que j’avais écrites au collège, je les avais presque oubliées.
Ce qui est curieux c’est que j’ai retrouvé en les lisant les thèmes qui occupent mes romans maintenant : l’aventure et l’amour. Thèmes banals, certes, mais avec quelques similitudes malgré quelques dizaines d’années qui se sont écoulées depuis.
➜ RN : Où puisez-vous votre inspiration ?
JL : Mon inspiration, je la puise ailleurs que dans mon travail de médecin. En fait, il suffit d’ouvrir ses oreilles et ses yeux pour trouver de nouvelles histoires à écrire que ce soit à la caisse d’un supermarché, en attendant son fils à l’aéroport surtout s’il est en retard…
Tous les moments de la vie privée sont possiblement des fragments bruts qui n’attendent que votre plume. Mais si vous voulez vous détendre, laisser votre imagination baguenauder, il ne faut, en tout cas pour moi, jamais qu’il n’y ait une relation avec mon activité de médecin.
Un des gros intérêts de l’écriture, c’est de laisser ses patients au cabinet et de commencer de nouvelles aventures sans eux.
➜ RN : Vous êtes axé sur le polar, pourriez-vous expliquer pourquoi ?
JL : Par goût bien sûr, je suis un lecteur de polar assidu, et aussi parce que vous pouvez tout dire dans un polar, vous créez une intrigue, ce qui est toujours excitant, et en marge vous pouvez tout évoquer.
Par exemple dans Un corbeau sur l’eau je décris le racisme ordinaire envers l’amie noire de Max Fontana, c’est une façon de dénoncer cette ignominie.
Plus loin dans le roman, je montre qu’une quinquagénaire peut avoir des amours libres avec un très jeune homme, et que cela peut être beau.
➜ RN : Êtes-vous déjà venu à Vimoutiers ?
JL : Oh oui! D’abord parce que pour moi, enfant, lorsque nous partions de L’Aigle, en famille, en Peugeot 304 pour aller sur la côte, pêcher à pied lors des grandes marées, une fois par an, il y avait cet arrêt indispensable : Vimoutiers et son Char qui à l’époque n’avait pas encore de place aménagée mais était resté dans le fossé.
C’était le moment magique du voyage pour ma soeur et moi. Et puis, Vimoutiers, c’est l’endroit où j’ai mangé dans un restaurant sur la place du village, avec ma mère malade que je ramenai à L’Aigle, il y a maintenant deux ans.
Elle quittait le Chu et nous savions, alors que je dévorais une andouillette et qu’elle me regardait tendrement, elle qui avait tant de difficultés à manger, que c’était l’un de nos derniers repas. C’était un moment très fort».
■ Pratique Samedi 30 mars, dédicaces de Jérôme Lefèvre à la librairie La Curieuse, 21 ter, rue du Perré, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30. Un Corbeau sur l’eau (MaeloH éditions), 14 €.