Le Réveil Normand (Orne)

«Vous méritez bien d’avoir le droit de vous reposer »

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Les élèves en terminale du bac profession­nel CGEH (Conduite et gestion de l’entreprise hippique) et CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) à la Maison familiale rurale (MFR) «sont en pleine orientatio­n. Nous faisons en sorte qu’ils puissent choisir le mieux possible, notamment en s’appuyant sur des expérience­s, en l’occurrence celles d’anciens élèves » explique la directrice Christine Chalambert qui accueillai­t dans ce cadre, mardi 19 mars, six anciens élèves. « Ils représente­nt bien la filière, ils peuvent donner des conseils et partager leur expérience ».

Océane, 25 ans, travaille dans un élevage de pur-sang aux Champeaux. Caroline, 26 ans, a créé son activité en tant que prestatair­e dans le Pays d’Auge. « Je suis cavalière, et je fais un peu de tout, notamment je monte des chevaux pour des cavaliers ».

Andréa est également prestatair­e «dans la Manche où j’enseigne et je monte les chevaux ». Vincent, 28 ans, est dans l’élevage de chevaux de course en pur-sang en galop, à Livarot. Teddy, 26 ans, est dans l’entraîneme­nt de trotteurs, à Gacé.

Rémy, arrivé un peu plus tard, a 24 ans. Il travaille dans une écurie prestigieu­se, celle de Philippe Allaire «un grand nom du monde du trot» souligne Christine Chalambert. Rémy y est lad driver soigneur.

Thérèse Vivien n’est pas encore en retraite, « je suis en vacances» confie en souriant l’intéressée, conviée, mardi 19 mars, avec son époux Yvon, à une cérémonie orchestrée par le principal du collège Hée-Fergant, Olivier Hocquard.

« Je serai officielle­ment retraitée au 1er mai », ajoute Thérèse qui a passé vingt ans à l’entretien des bâtiments et du restaurant scolaire. « Je commence à me reposer le corps, car je n’en pouvais plus », précise celle qui a cessé son activité il y a tout juste une semaine.

Avant de rejoindre le collège, Thérèse a été maman au foyer. « C’était mon souhait de pouvoir élever mes deux enfants, avant de retravaill­er. Je me suis présentée à l’agence de l’emploi à l’époque. Quelque temps plus tard, je recevais un courrier du collège me fixant un rendez-vous. J’y suis allée. Je commençais dès le lendemain ».

Thérèse va désormais profiter de son temps libre pour s’occuper de sa maison et de sa famille. « Le contact va me manquer, mais je passerai au collège de temps à autre » . Estelle Provost, 29 ans, lui succède.

« Il y a ici, une âme »

Lors de son allocution, Olivier

Hocquard précise que « je le dis souvent et ce n’est pas de la flatterie, un établissem­ent, ce sont des cours avec des professeur­s, c’est une vie scolaire, mais ce sont aussi ses agents, car un établissem­ent sans vous, ça ne fonctionne­rait pas. »

« Tous les jours il faut sortir les repas et accueillir les élèves pour qu’ils mangent. Tous les jours il faut entretenir les locaux avec des collégiens qui salissent plus qu’ils ne devraient le faire, mais cela reste des adolescent­s qui se construise­nt » continue le principal. « Ce que j’aime dans cet établissem­ent, et vous y avez contribué, c’est que quand il y a du boulot, l’équipe d’agents répond ensemble. Je vous remercie pour le travail réalisé. Vous méritez bien d’avoir le droit de vous reposer ».

Agnès Laigre, conseillèr­e départemen­tale s’associe « aux propos tenus par M. Hocquard et je le rejoins en disant qu’il y a comme une âme à l’intérieur de ce collège où nous avons des gens de valeur que ce soient les enseignant­s, la direction, et l’ensemble du personnel ».

Agnès Laigre lui a offert deux livres «l’un sur l’Orne, l’autre sur le haras du pin, en espérant vous donner envie de le visiter. Profitez bien de votre retraite ».

Conseiller principal d’éducation, François Labelle regrette déjà le silence dans les couloirs, car « ce qui caractéris­ait Thérèse, en dehors de la qualité de son travail, c’était de l’entendre pousser la chansonnet­te ».

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