L’Abri, 40 ans d’un développement constant
16 M€ de budget, 270 salariés, 601 lits d’hébergement, etc. En 40 ans, à la tête de 39 structures ou services, l’Abri est devenue la plus grosse association sanitaire et sociale du département.
Il est loin le temps où une poignée de bénévoles servaient des repas chauds dans des baraquements et offraient le gîte aux personnes à la rue. Née en 1984 à la suite d’un collectif créé par des prêtres et paroissiens de La Madeleine pour héberger des personnes en grande précarité, l’Abri a fait du chemin. Beaucoup de chemin.
Association tentaculaire, l’Abri fêtera ses 40 ans cette année. « C’est l’âge de la maturité », a souligné Philippe Tessier, lors de l’assemblée générale organisée jeudi à l’Hôtel du Département.
800 personnes bénéficiaires
« L’Abri, c’est aujourd’hui 270 salariés, une cinquantaine de bénévoles dont 16 composent le conseil d’administration, 39 structures et services, une capacité d’accueil de 600 lits, 3000 personnes hébergées ou accompagnées en 2023, près de 800 personnes bénéficiant d’une façon ou d’une autre de nos actions, un budget de 16 M€ ».
Président depuis huit ans, Philippe Tessier assure que l’Abri n’a pas perdu son âme ni les valeurs qui ont animé les fondateurs. « Dignité, respect, fraternité, solidarité, responsabilité, citoyenneté ont toujours guidé l’action de l’Abri, la guident encore et la guideront encore demain ».
Initialement dédiée à l’hébergement et au logement des personnes en situation de précarité, l’Abri a développé ses actions en direction des jeunes et notamment des jeunes migrants dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement des mineurs autonomes (DAMA). L’association agit également dans le domaine de la santé. C’est le cas à SaintSébastien-de-Morsent où elle vient de lancer la construction d’un centre médico-social pour y abriter des lits d’accueils médicalisés. C’est le cas encore dans le domaine de la santé mentale avec la création à Vernon (après ceux d’Évreux, Louviers et Bernay) d’un groupe d’entraide mutuel (GEM) pour lutter contre l’isolement des personnes en situation de handicap psychique.
Présente sur l’ensemble du département, l’Abri gère également plusieurs ressourceries sur les territoires d’Evreux Portes de Normandie, de l’agglomération Seine-Eure et de la CASE. Pourquoi s’arrêter là ? Des ressourceries secondaires sont en projet à Louviers, Pont-de-l’Arche et Vernon.
« Un quadragénaire en évolution permanente »
« Vous l’aurez compris, l’Abri est un quadragénaire dynamique en évolution permanente, mais une évolution guidée par une volonté inébranlable de répondre aux besoins de notre territoire et des personnes les plus vulnérables », a conclu Philippe Tessier.
Ce n’est pas le directeur d’une structure toujours prête à répondre aux appels d’offre des services publics et des collectivités, qui le contredira. En 2024, après avoir répondu à un appel d’offres lancé par l’agglomération d’Évreux, l’Abri a débuté aux côtés de la Régie des quartiers et de l’association Contact Service, dans la collecte des encombrants sur le territoire communautaire. Déjà missionnée pour le même service, depuis 2016, par l’agglomération Seine-Eure, l’association poursuit ainsi ses politiques de réinsertion.
Accès au logement pour les jeunes, en partenariat avec le Logement Familial de l’Eure, réactualisation du projet social de la résidence habitat jeunes, remise à plat des projets de service du centre d’hébergement et de réinsertion sociale, etc. Léonard Nzitunga a énuméré les nombreuses actions en cours ou à venir de l’Abri.
Des actions « menées en conformité avec les principes d’intervention de notre association, l’implication des personnes concernées et le principe de non abandon, témoignant notre engagement à accompagner les personnes sur le long terme, quelles que soient les difficultés rencontrées ».