Des contradictions qui autorisent tous les espoirs
0n entend tout et son contraire. Le dialogue avec les professionnels de la finance de toutes obédiences à travers
le monde reflète des contra-diction très étonnantes. Dans les grandes institutions des États-Unis, d’Europe ou d’Asie qui analysent
les données économiques et élaborent des scénarios pour demain, les visions d’experts réputés divergent comme jamais. On passe du jour à la nuit avec des arguments aux logiques différentes et pourtant bien construites.
Les thèses extrêmes méritent d’abord réflexion. Tout en sachant que des variantes, plus ou moins pondérées, sont aussi à prendre en considération. Bref, autant le dire, la confusion est parfois grande. Dans ces phases on remarque
une défiance, dominante bien qu’en régression. Dans le même temps, un nouvel élan surprend des contradicteurs, sans pour autant les convaincre.
Une question clé un peu partout : le point de non-retour a-t-il été atteint ou non ? Là-dessus, une idée prévaut pour l’instant. Les banques centrales ont, par intérêt, le souhait de ne pas laisser le navire économique et
financier s’approcher du pire. Celui connu dans les grandes crises historiques. De tous côtés, on convient que le monde a été confronté
à un choc financier et à une récession consécutive à une crise du crédit. Les activités économiques se sont ainsi réduites, avec une augmentation variable du chômage selon les pays. L’édifice financier international aurait pu s’effondrer. Mais, surprise, il a tenu bon avec le soutien et les interventions des gouvernants et des principales banques centrales.
La baisse des prix des matières premières et des taux d’intérêt ainsi que le repli de l’euro ont favorisé la résistance et parfois stimulé ponctuellement des
croissances élevées, surtout dans la zone euro. Ces assouplissements ont gonflé les marges des entreprises. Il est donc
possible, entend-on de sources diverses, que le monde se porte mieux que beaucoup ne le pensent. D’autant que les révolutions technologiques ont transformé les activités, les relations et les emplois en moins de vingt ans.
Pondérée sur les États-Unis, la majorité suit avec intérêt la situation en Europe. La politique d’envergure d’assouplissement quantitatif menée par la Banque
centrale européenne (60 milliards investis par mois) rend plus positif l’avenir de nos marchés financiers. Et les arguments en faveur de l’Europe changent.
On apprécie un euro moins cher par rapport au dollar, mais on compare avec satisfaction le ratio cours/bénéfices des marchés. Supérieur à 19 aux États-Unis, il est de 18 dans le monde et autour de 17 seulement en Europe. Voilà des éléments plus favorables.
On attend des surprises satisfaisantes, parmi lesquelles les évolutions annoncées en France. Globalement, on reste partout prudent et guette de plus en plus atten--
tivement l’arrivée de bonnes nouvelles. En définitive, les grands investisseurs et les particuliers restent de grands enfants. Parfois, ils ont peur de tout, et ils savent à d’autres moments s’enthousiasmer de peu.
Les contradictions de notre époque ne peuvent plus être analysées avec les critères du passé. Tout va tellement vite qu’il faut aussi prendre du temps pour apprécier les plaisirs de la vie d’aujourd’hui avec ses proches. Préparons-nous à des lendemains meilleurs.
Les divergences de notre époque ne peuvent plus être analysées avec les critères
du passé.