Le Sport

SAM BENNETT : “Je peux retrouver mon meilleur niveau”

Après une dernière année décevante chez BORA-hansgrohe, Sam Bennett (62 victoires) est la bonne surprise du recrutemen­t de Vincent Lavenu chez Decathlon-AG2R La Mondiale. L’ancien maillot vert du Tour de France 2020 veut confirmer qu’il n’est pas fini à 3

- Propos recueillis par Arnaud Bertrande

Quel bilan faites-vous de votre année 2023 ?

Elle n’a pas été bonne (sourire). J’avais beaucoup d’attentes et d’espoirs, mais je n’ai pas été au niveau que j’aurais souhaité (seulement 3 victoires, Ndlr). En 2022, sur la Vuelta et même sur Paris-Tours, je pensais revenir doucement à mon meilleur niveau. J’étais bien et je tenais la super forme. J’attaquais la préparatio­n et le mois de décembre avec envie. Mais je n’ai plus retrouvé ce niveau par la suite. J’ai toujours couru après. C’est pour cela que je sentais que j’avais finalement besoin d’un nouveau départ et d’une nouvelle aventure. C’est pour cela que j’ai décidé de venir chez Decathlon AG2R La Mondiale.

Qu’attendez-vous de cette saison 2024 ?

J’espère simplement renouer avec la victoire rapidement. Je suis très excité de démarrer ce nouveau challenge. Je sens déjà qu’il y a une bonne ambiance et une bonne atmosphère autour de l’équipe. On m’a fait comprendre qu’on veut réellement me faire confiance. C’est pour cela que je souhaite bien démarrer. Il y aura sûrement les Classiques au programme et le Tour de France. La dernière fois que j’y suis allé, c’était en 2020, quand j’ai remporté le maillot vert, tout en remportant l’étape des Champs-Elysées. C’est un souvenir inoubliabl­e. C’est pour cela que je suis motivé à l’idée d’y retourner et de tout faire pour y gagner une nouvelle fois. C’est très important pour moi. Je sais que j’ai encore quatre-cinq ans devant moi. Le Tour de France est le cyclisme. Cela fait trop longtemps que je n’y suis pas retourné. Mon dernier grand Tour reste la Vuelta en 2022, j’avais aussi bataillé pour le classement par points avant de devoir quitter l’épreuve positif à la Covid. C’était frustrant. J’ai vraiment besoin de renouer avec ces grandes courses.

Pourquoi avoir opté pour Decathlon AG2R La Mondiale après BORA-hansgrohe et Deceuninck-Quick Step ?

Pour moi, l’idée était de saisir la meilleure opportunit­é et de trouver une équipe qui me ferait confiance. J’ai parlé avec l’équipe et avec le staff. Il y a eu un bon feeling dès les premiers échanges. Tout est réuni pour me permettre de revenir à mon meilleur niveau. Je sais que je peux encore gagner des courses et j’ai besoin d’un bon environnem­ent et de la confiance pour y arriver. C’est le meilleur choix possible. Je suis impatient de le prouver et de démarrer la saison. De belles choses sont encore à venir.

Avez-vous fait un gros effort financier pour pouvoir vous engager avec une équipe française?

Non, mais je préfère garder cela pour moi (sourire).

L’équipe attend beaucoup de vous. Comment allez-vous gérer cette pression ?

Je sais que toute la pression qu’ils me mettront ne sera rien par rapport à la pression que je me mettrai (sourire). J’ai de grosses attentes. J’aime cette pression, cette responsabi­lité. Elle me permet de travailler encore plus dur. Je veux que l’équipe attende toujours plus de moi pour repousser mes limites. J’aime composer avec. C’est bon signe quand on attend beaucoup de quelqu’un, c’est qu’on croit en lui. Une équipe vous prend aussi pour faire le job. C’est cela qui compte le plus pour moi.

Vous avez 33 ans. Que dites-vous à ceux

qui pensent que vous avez perdu de votre superbe ?

Je comprends ce qu’ils veulent dire, mais je sais que je suis capable encore de réaliser de belles choses. Je n’ai pas tout perdu du jour au lendemain ! J’ai connu de longues périodes d’arrêt ces derniers mois. Je sais

“La pression de l’équipe n’est rien par rapport à celle que je me mets moi-même”

que je dois me concentrer sur mon entraîneme­nt et tout faire pour retrouver la forme. Je suis toujours le même. Je le vois au quotidien. Les chiffres prouvent que je suis sur la bonne voie et que je ne suis pas sur le déclin. Il y a plein de choses à prendre en compte pour réussir. Ce n’est pas une question d’âge. L’équipe sait que je suis encore capable de gagner des courses.

Pensez-vous pouvoir revenir au top pour de nouveau prétendre au maillot vert sur le Tour de France ?

Sans aucun doute. Je sais que le grand favori reste Jasper Philipsen. Il grimpe tellement bien. C’est un grand compétiteu­r. Wout Van Aert aussi, mais je crois qu’il ne fait pas le Tour cette année. Je vais simplement chercher à revenir à mon meilleur niveau. Au regard du parcours du prochain Tour de France, c’est possible. Je pense que je peux revenir à mon meilleur niveau.

Viviani, Greipel ou encore Sagan n’ont pas forcément laissé de grands souvenirs lors de leurs passages dans une équipe française, espérez-vous inverser la tendance ?

Absolument. Je vais le faire ! (sourire) Chaque coureur est différent et chacun a sa propre histoire. Je ne crois pas aux coïncidenc­es. Je sais qu’avec du travail et de la volonté, on ne peut que réussir. Personnell­ement, je sais que je suis capable de revenir à mon meilleur niveau. J’ai démarré ma carrière en France (à La Pomme Marseille puis FDJ). Je ne vais pas dire que je viens pour y finir ma carrière, mais je vais tout faire pour reprendre la route du succès. C’est comme un recommence­ment et je vais tout donner pour montrer que je suis encore là.

A quoi ressembler­ait une saison réussie pour vous ?

Beaucoup de victoires, au minimum 10 ! Une victoire d’étape sur le Tour de France. Pourquoi pas gagner sur Paris-Nice. Remporter un succès en World Tour. Et si à la fin j’arrive à revenir avec le maillot vert, on pourra dire que ma saison est réussie (rires).

La hiérarchie du sprint a beaucoup évolué avec de nombreux jeunes comme Kooij, Philipsen, Merlier ou encore De Lie. Le sprint reste-t-il votre meilleure option pour gagner ou allez-vous devoir changer votre façon de courir ?

Je pense que le sprint reste ma meilleure chan-ce, mais il est important que je me donne les meilleures chances pour le réussir. Ça passera par une condition physique au top. Je sais que je suis capable d’être au niveau quand je suis au meilleur de ma forme.

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