Le Sport

Pavel Sivakov : “J'aurai l'opportunit­é de jouer ma carte”

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Transfuge d’INEOS, le Français veut continuer à grandir chez UAE tout en jouant parfaiteme­nt son rôle de fidèle lieutenant auprès de Pogacar pour l'aider à remporter un nouveau Tour de France.

Après six ans chez INEOS Grenadiers, pourquoi avez-vous choisi de vous engager avec UAE Team Emirates ?

Une des raisons était que j'étais arrivé à la fin d'un cycle chez INEOS Grenadiers. J'ai eu d’autres options, mais le projet chez UAE m'a vraiment plu. J'ai passé six ans dans une des équipes top du World Tour. INEOS a toujours fait partie du top 3. Rester dans une équipe à la pointe faisait partie de mes souhaits. Je voulais continuer à évoluer au sein d'une équipe très forte du World Tour. Il existe différents avantages en termes de résultats, de positionne­ments en course. Dans une équipe comme UAE, on aura toujours un leader qui se présentera au départ. Cela peut paraître anodin mais, même en termes de sécurité en course, c'est plus safe d'être à l'avant avec son leader que derrière. Pour toutes ces raisons, la balance a penché pour UAE pour les trois années qui arrivent.

Qu'avez-vous envie d'apprendre de votre nouvelle équipe ?

Je veux continuer à progresser en apprenant des coureurs, du staff. Je me retrouve dans une équipe complèteme­nt différente de ce que j'ai pu connaître ces six dernières années. C'est une sensation un peu bizarre. Le changement d'environnem­ent en soi n'est pas quelque chose de négatif bien au contraire. C'est un nouveau départ pour moi. C'est vraiment ce dont j'avais besoin pour continuer à me développer. Ma performanc­e était toujours, là mais j'avais envie de passer un autre cap. Je n'ai pas pu exploiter mon potentiel à 100% chez INEOS. J'espère qu'avec ce nouveau départ, ce nouveau changement et cette nouvelle vision que cette équipe peut porter sur moi, cela va me faire avancer encore. INEOS m'a connu quand j'étais très jeune. Quand c'est le cas, une équipe a plus ou moins toujours le même point de vue sur vous. Débuter avec une nouvelle équipe va beaucoup m'apporter. “J'espère qu'on va pouvoir gagner le Tour de France”

Dans cette équipe, l'attention est beaucoup portée sur Tadej Pogacar.

Qu'il y ait cette très forte attention envers Tadej est normal. C'est le coureur n°1 au monde. Mais d'après ce que j'ai pu en voir, l'attention n'est pas centrée uniquement sur sa personne. La structure se concentre sur la totalité de l'équipe. Tous les coureurs ont leur espace. C'est quelque chose de très important pour que chaque coureur puisse réaliser ses ambitions et jouer sa carte. C'est l'une des raisons pour laquelle j'ai choisi UAE. Même si on sait qu'il y a de très gros coureurs, j'aurai l'opportunit­é de jouer ma carte sur beaucoup de courses. Certes, quand Tadej sera présent, je serai à son service, ce qui est normal, mais sur d'autres grandes courses qui me font rêver, j'essaierai de tirer mon épingle du jeu.

Justement, quelles seront vos ambitions personnell­es ?

Sur le Tour de France, ma mission sera d'aider Tadej. J'ai acquis cette expérience chez INEOS qui a ce savoir-faire des grands Tours. Je suis serein dans le fait de pouvoir jouer un rôle important à ce niveau.

Tactiqueme­nt et physiqueme­nt, je pourrai notamment apporter beaucoup à l'équipe. Personnell­ement, j'ai également envie de gagner des courses. J'aurai ma chance sur de très belles courses à étapes. J'aimerais en remporter une de niveau World Tour. Je l'ai déjà fait en 2019 sur un Tour de Pologne. J'aimerais maintenant gravir une marche supplément­aire en gagnant une course par exemple d'une semaine. Si j'y parviens, je pourrai passer un nouveau cap. Je vais me préparer pour être à 100% car je ne veux pas laisser passer de très bel-les opportunit­és. Je n'ai pas trop eu l'occasion de le faire sur ce type de courses chez INEOS. Cela peut paraître paradoxal même s'il y a plus de leaders chez UAE (sourire). Cela va être top. Mentalemen­t et physiqueme­nt, je peux faire en sorte de faire grandir mes ambitions même si elles sont déjà hautes. Les grands Tours me font rêver.

Etes-vous confiant sur le gain d'un 3ème Tour de France pour Pogacar ?

Je le suis. Tadej a une nouvelle fois prouvé que c'était le coureur n°1. J'espère vraiment qu'on va pouvoir gagner le Tour de France en 2024. La clé de ce succès reposera grandement sur cette capacité collective­ment à mettre la pression sur cette équipe Visma. Sur la dernière Vuelta, on a vu qu'ils avaient écrasé la course. J'ai ce ressenti que si on leur oppose un collectif très costaud, on peut mieux mettre la pression sur certains coureurs. Même si Vingegaard a été exceptionn­el en 2023. N'oublions pas non plus que Tadej a été blessé et qu'il n'a pas eu la préparatio­n idéale. Ces deux équipes n'étaient donc pas parties sur un même pied d'égalité. Tout cela pour dire que le collectif jouera énormément. Et après cela se fera à la pédale. Je reste optimiste. J'espère que Tadej pourra remporter son troisième Tour de France et que je pourrai vraiment l'aider.

Propos recueillis par Jean-Marc Azzola

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