Danger mortel et risque coûteux pour le portefeuille
Le Lagon Bleu, situé sur la commune de SaintRémy-de-Sillé est magnifique. Mais sa beauté est mortelle. Attention, le site est surveillé par les gendarmes. Plus de 50 amendes depuis le début de l’été.
Une calanque est une formation géologique particulière, se présentant sous forme d’une crique étroite, aux parois rocheuses et escarpées, en partie submergée par les eaux… de la mer Méditerranée.
A l’instar des célèbres Calanques situées entre Marseille et Cassis, le « Lagon bleu » présente, lui aussi, un aspect découpé et dangereux, une végétation dense et des eaux turquoise, éden favorable à la pratique du naturisme comme aux défis sportifs. Cependant, la comparaison s’arrête là, si les Calanques du sud restent autorisées au public, sauf alerte au feu dans le massif, l’accès au « Lagon Bleu », propriété de l’ONF, est strictement interdit pour de multiples raisons qui méritent « la transparence »*.
Le goût de l’interdit
Si le « Lagon Bleu » attire aussi bien les familles que des jeunes de la région ou quelques adeptes du naturisme, et éventuellement quelques soirées d’adolescents un peu « bruyants », ce petit coin de paradis subjugue également un public régulier attiré par la pureté que dégagent les lieux.
Depuis plusieurs années, une population avertie se transmet l’information par le bouche à oreille, et fréquente l’endroit par curiosité puis par habitude.
En famille, en couple, en bande de copains, on savoure la beauté de l’endroit : paysage sauvage, eau limpide propice à la baignade, tranquillité. Audelà de cette nature préservée, le goût de l’interdit ne participet-il pas à l’engouement pour le site ?
Tout d’abord en passant la clôture, ensuite en escaladant les rochers pour plonger dans les eaux turquoise, à cela s’ajoute les pratiques de naturisme et les feux de camp la nuit ou la consommation de substances illicites. Or, on le voit bien, si l’interdiction et l’illégalité deviennent des atouts de tranquillité voire de qualité, elles ne doivent pas faire oublier les risques encourus qui sont à la base même des mesures d’interdiction : c’est-à-dire les risques liés aux plongeons du haut des rochers, à savoir les éboulements et l’hydrocution.
Pourtant, si on est arrivé à cette situation, c’est justement parce qu’on a bouché la plage pour décourager la baignade, on voit bien là que le résultat obtenu est contraire à l’effet recherché.
Les aménagements tombés à l’eau
En partenariat avec l’ONF et le Conseil Général, il était question (il y a quelques années) de légaliser l’accès au « Lagon bleu » en proposant des aménagements spécifiques et sécurisés des lieux : parois d’escalade, tyroliennes au-dessus du bassin. C’est tombé à l’eau !
Plus de 130 amendes l’été dernier
La surveillance de ce site nécessite beaucoup d’efforts de la gendarmerie. L’an dernier, ils ont verbalisé plus de 130 personnes.
Depuis le début de la saison touristique, ils redoublent de vigilance pour éviter le pire. Il y a une dizaine d’années, un homme n’a pas pu être sauvé. Le Lagon Bleu est dangereux pour les personnes qui le fréquentent mais aussi pour les pompiers et les gendarmes qui sont obligés de prendre des risques pour accéder au plus vite sur les lieux. Nous sommes rendus à plus de 50 amendes.
Stationnement et feu de camp : 135 euros
« Nous venons de mener une grosse opération de contrôle. Il y avait 100 personnes sur le site. 75 ont pris la fuite mais 25 ont été verbalisées pour non-respect de l’arrêté municipal pris par Alain Horpin, maire de Saint-Rémyde-Sillé. Les amendes sont de 68 euros. Les stationnements devant les barrières ou sur la voie forestière sont de 135 euros. 10 personnes ont été verbalisées ainsi dimanche dernier. Les amendes pour les feux de camp sont à 135 euros par personnes », livre Frédéric Cateigne, adjudant-chef de la brigade de Sillé-le-Guillaume. Ça revient cher la saucisse !
Les gendarmes reviendront très régulièrement au Lagon. Vous êtes prévenus !
*Risque d’éboulements, risque de chutes accidentelles, hydrocution due à l’amplitude du gradient thermique entre la surface et les eaux à quelques mètres de profondeur, stationnement dangereux des véhicules, risque d’incendie au coeur du massif forestier.
L’escarpement des lieux rend l’accès au site pour les secours, difficile voire impossible.