Les Alpes Mancelles

12 logements sortiront de terre en 2017

- Propos recueillis par Chafik AOUNI.

L’héritage de 38 millions d’euros de Rouez-enChampagn­e a fait couler beaucoup d’encre. Après plusieurs années d’impatience, la commune vient de lancer la première tranche de la résidence pour personnes nécessiteu­ses. Qui fait quoi ? Et qui peut y habiter ? Entretien avec le maire, Paul Melot.

L’héritage de 38 millions d’euros remonte à quand ?

Ça date de décembre 2007, année du décès de Serge Le Grou, qui nous a légué sa fortune. Il avait plusieurs biens et des attaches, notamment à Rouez. Quelles étaient les principale­s conditions pour hériter de M. Le Grou ?

Il fallait d’abord que la commune de Rouez-en-Champagne s’engage à payer les droits de succession sur les biens légués en nue-propriété au profit des usufruitie­rs puis délivrer les legs particulie­rs à quelque dix usufruitie­rs. Puis Rouez doit construire 50 logements au profit de personnes âgées nécessiteu­ses contre un loyer selon leurs moyens financiers. Pour quelles raisons les travaux ont-ils tardé à démarrer ?

Pour hériter des 38 millions (c’est une estimation des biens légués), la commune était dans l’obligation d’emprunter sept millions et demi afin de régler les droits de succession. On aurait pu vendre des biens de Serge

Le Grou pour construire les 50 logements.

On a fait le choix de garder intacte le patrimoine immobilier. On ne voulait pas par exemple vendre des immeubles ou un parking à Paris or qu’ils représente­nt notre poule aux oeufs d’or. On a opté pour le remboursem­ent de notre emprunt d’abord. Ça y est, tout est remboursé. Nous avons bien fait de patienter car nous entamons les travaux avec les loyers de nos biens qui tombent tous les mois. Le chantier a commencé le 6 septembre 2016, comment vont être les futurs logements ?

Il est important de préciser qu’on vient d’entamer la toute première tranche de travaux. On va construire 12 logements (T1, T2 et T3), une unité de restaurati­on, une bibliothèq­ue, une salle d’informatiq­ue et une de travaux pratiques.

Nous n’avons aucune contrainte de temps pour sortir de terre les 38 autres logements. Nous prendrons le temps de les autofinanc­er sans rien vendre. D’ici dix ans, l’ensemble des 50 logements sera terminé formant tout un quartier à la sortie de Rouez, route de Silléle-Guillaume. La fin de la première tranche ? Tout doit être opérationn­el fin 2017. Le coût de la première tranche ? 3,7 millions hors taxes. La Gestion ? La commune n’a la compétence pour gérer un établissem­ent de santé. De ce fait, la résidence sera mise à dispositio­n de logements privés avec des occupants autonomes qui auront à leur dispositio­n les services nécessaire­s d’aide à la personne (Familles rurales, ADMR…). Les personnes logées seront libres de garder leur médecin ou infirmière habituels. La commune gérera uniquement les logements. Quel est le public concerné pour habiter dans la résidence ?

On reste fidèle à la volonté de Serge Le Grou. Les personnes âgées et nécessiteu­ses profiteron­t des logements de la résidence. On entend par nécessiteu­se toute personne étant en difficulté financière ou physique (par exemple personne handicapée)

ou sociale (personne n’ayant pas de proches).

Il n’est pas obligatoir­e que les personnes soient de Rouezen Champagne. Les communes du Pays de Sillé mais aussi du secteur de Conlie sont concernées. Une commission va étudier chaque demande. Comment et qui va articuler l’animation au sein de la résidence ?

Dans un premier temps, on a écrit un projet de vie. On ne va pas inventer des structures lourdes. On veut faire avec l’existant en privilégia­nt le savoir-vivre ensemble toutes génération­s confondues. La cantine de la résidence sera fréquentée par les résidents mais aussi par les enfants de l’école pour favoriser l’intergénér­ationnel. Les adhérents de Génération­s-mouvement pourront venir aussi pour organiser et proposer diverses animations dans les salles loisirs.

Les particulie­rs, les familles, les mais pourront fréquenter la résidence sans problème. La résidence sera un quartier ouvert à Rouez. Il n’est pas prévu d’embauche. Notre volonté première est de travailler avec l’associatio­n Familles rurales, l’ADMR et peut-être d’autres organismes. On veut les accompagne­r et non pas les faire disparaîtr­e. Évidemment, si tous les organismes existants ne peuvent pas faire face à la demande des locataires de la résidence, dans ce cas, on pourrait embaucher. L’héritage de Rouez a sans doute fait des petits. Il est estimé à combien aujourd’hui

?

C’est difficile d’avoir une idée relativeme­nt précise. Il faudrait qu’on le fasse estimer. En tout cas, on sait que notre patrimoine a pris énormément de valeur. L’évolution des loyers de nos immeubles dans les 9e, 10e et 17e arrondisse­ments de Paris est de quelque 20 % ces dernières années. La pose de la première pierre ? Fin septembre, début octobre. Combien d’entreprise­s intervienn­ent pour la première tranche ?

On a 18 lots. 18 entreprise­s ont été retenues à l’issue de l’appel d’offres. L’architecte ? Le cabinet Menguy de Vannes (56) suite à un concours. Le coordinate­ur ?

Polytec. Pour finir, vous êtes un maire heureux ?

Je suis assez content que les travaux démarrent enfin. Je pouvais comprendre l’impatience de certains. Croyez-moi, ce n’était pas simple de faire face à cet héritage puis de lancer le chantier, et ce, pour des raisons financière­s et juridiques. On est fiers d’avoir trouvé des solutions pour préserver notre patrimoine tout en construisa­nt la résidence qui répondra aux besoins de l’ensemble de notre territoire. Dans 25-30 ans, on mesurera encore mieux les retombées de cet héritage fabuleux.

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Paul Melot, maire de Rouez, suit de près le chantier.

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