« Maire comme les hommes »
« La vie publique me passionne ». Marie-France Guyon est devenu le maire de Montreuil-leChétif en 2014, après un mandat d’adjointe, qui faisait lui-même suite à un engagement associatif prononcé.
« Qu’il s’agisse de ma vie professionnelle de professeur ou, désormais, de ma fonction de maire, je n’ai jamais vu de différence dans le traitement que l’on me réservait ». Le maire de Montreuil-le-Chétif juge même qu’à l’ancienne communauté de communes des Alpes Mancelles où elle siégeait, ses homologues masculins se montraient « prévenants ». Elle ignore si cette délicatesse était due à sa qualité de femme ou à son âge.
Elle garantit « n’avoir jamais eu de réflexions sur (sa) tenue vestimentaire », même si elle reconnaît n’avoir pas davantage marqué sa féminité en portant des robes. « Je suis un maire et voilà tout ».
Maman d’abord
« Je pense que l’on prend sa fonction de maire différemment, selon qu’on est un homme ou une femme ». La raison tient, selon Marie-France Guyon, au fait qu’« une femme ne recherche pas un statut ». Elle a ainsi déjà pointé que son adjoint « s’habillait », lui, pour remplir sa fonction.
Dans le même esprit, elle ne goûte guère les mises en avant. « Si je suis sur les photos, c’est qu’il le faut bien ».
En revanche, elle se pense « plus tenace » que ses homologues masculins. « J’ai des objectifs et rien ne m’arrête. Je me demande si c’est pareil pour les hommes… ». Dernière distinction qu’elle opère : l’attention aux questions sociales, qui serait plus prononcée quand on est une femme. « On est là pour protéger nos administrés. Nous sommes des maman, il ne faut pas l’oublier ».
Téléphone toujours en poche
« J’ai le téléphone mobile constamment dans ma poche ». Marie-France Guyon convient que sa fonction est chronophage, au point qu’elle est aussi maire la nuit. « On me téléphone absolument à n’importe quelle heure ». Conclusion : son mobile chauffe aussi la nuit. Comme après une soirée entre amis qu’elle s’était accordée. « Il était 3h du matin. J’étais couchée depuis un quart d’heure quand on m’a appelée parce qu’une vingtaine de vaches s’étaient enfuies de leur pâture ». Marie-France Guyon n’a eu d’autre choix que partir illico rappeler les fugitives à la raison.
Concours de circonstances
« Je me suis présentée aux municipales sans étiquette parce qu’en campagne, personne n’affiche ses convictions ». Pour Marie-France Guyon, « les listes partisanes n’existent qu’en ville ». Si elle a pris la décision « d’y aller », c’est d’abord parce qu’elle savait que son prédécesseur souhaitait raccrocher. Il ne lui serait pas venu à l’idée de guigner sa place. C’est alors qu’elle s’est sentie elle-même en mesure de « faire bouger les choses ». Le fait qu’il y ait eu peu de volontaires a fini de la pousser à présenter sa candidature.
Marie-France
« Il faut être partout ». Si la vie privée de Marie-France Guyon est littéralement gloutonnée, elle reste indéfectiblement motivée pour répondre aux exigences de sa fonction. « Ce qui me plaît par-dessus tout, c’est le contact avec les habitants, et tout particulièrement les enfants ».
Elle apprécie d’être bien entourée pour exercer son mandat. Qu’il s’agisse de la secrétaire de mairie Jessy, des agents communaux Dominique et Didier, de l’agent d’entretien Lydie, le maire de Montreuil-le-Chétif se sent soutenue. Ses administrés l’appellent par son prénom. « Jamais on ne s’adresse à moi en me disant Madame le Maire. A défaut d’un nom, je me suis fait un prénom ».