Harmonisation de la gestion des déchets : un chantier délicat ?
Un cabinet est chargé d’étudier un mode de gestion unique des déchets sur l’ensemble du territoire. Pour J-L. Clément, il est urgent de lui mâcher le travail.
Conséquence de la fusion, la CdC Haute Sarthe Alpes Mancelles (CCHSAM) va devoir réorganiser tout le service déchets de son grand territoire. Elle a commandé les services d’un cabinet d’études pour y parvenir. Le nouveau système doit être opérationnel au 1er juillet 2018. Ce n’est pas un petit chantier. En effet, à ce jour, les ex-CdC -Alpes Mancelles, Pays Belmontais, Portes du Maine normandont leur propre mode de fonctionnement. La simple décision de créer un comité de pilotage pour suivre les travaux du cabinet d’études, lors du conseil communautaire de rentrée du 11 septembre, a permis de se faire une idée de la sensibilité du sujet de l’harmonisation du service déchets. Tout était parti d’une question du Vice-Président Jean-Louis Clément, apparemment benoîte. « Ça sert à quoi, ce comité de pilotage ? ». Et l’ambiance s’était électrisée, d’autres élus redoutant, comme le maire de Saint-Ouen-de-Mimbré, d’être Un, exclus du débat et conséquemment, que ses termes soient mal définis. Cependant, comme c’est souvent le cas dans la nouvelle collectivité, après qu’on a haussé le ton, la délibération avait été votée.
Chacun sa méthode
D’où part-on ? Dans l’ex CdC des Alpes Mancelles et dans l’ex CdC du Pays Belmontais, le dépôt des ordures ménagères est à Ségrie. C’est un syndicat mixte, vice-présidé par Jean-Louis Clément, qui, jusqu’à présent s’occupait de leur traitement (voir encadré). Mais, à la Toussaint, changement d’organisation. Jusqu’en mars 2019, les ordures ménagères vont être expédiées au Mans, où elles seront incinérées. Pour se débarrasser de celles-ci, il faudra donc s’acquitter du coût du transport et de l’incinération, auquel s’ajoute la TGAP pour taxe générale sur les activités polluantes. Dans l’ex CdC des Portes du Maine normand, les ordures ménagères collectées font l’objet d’un enfouissement dans l’Orne, aux Ventes-de-Bourse.
Bons et mauvais élèves
« Il n’y a pas de mal à faire un constat. La nouvelle CdC Haute Sarthe Alpes Mancelles devrait envisager une solution unique avec une tarification finale commune ». Or, Jean-Louis Clément a dans l’idée que ce n’est pas gagné. Et les réserves qu’il entend l’irritent. « Les élus devraient bien poser le problème, de sorte que le bureau d’études ait des hypothèses claires à chiffrer ». Faute de quoi, il pronostique que la CCHSAM se verra déjà facturer des surcoûts liés aux suppléments d’études. « Moi, je trouve que la réflexion sur la réorganisation de l’ensemble du service déchets ne va pas assez vite. Quand on aura choisi le mode de traitement, le mode de collecte, il restera le mode de financement… ». Un dernier point qui mériterait, selon lui, que les élus reconnaissent à haute et intelligible voix que le pourcentage d’impayés sur le territoire de la CCHSAM augmente tous les ans*. « Il faut admettre qu’il est difficile de contrôler les habitants ». Sachant que ce contrôle lui-même se paie puisqu’il faut du personnel pour l’effectuer, mais au moins permet-il de limiter la casse… quand il est entrepris. « Or, si le fichier des foyers est certes difficile à utiliser, tous les contrôles ne sont pas faits correctement par les communes ».