Les Grands Dossiers de Diplomatie
Évolution de l'utilisation de l'espace virtuel en Iran
2003-2004 : Les blogs politiques
Des femmes activistes et militantes prennent l'initiative de créer un réseau en ligne, en lançant leurs propres blogs. Les blogs féministes permettent en ce sens de briser certains tabous de la société et de la culture iraniennes, les femmes y parlent ainsi ouvertement de sexualité et de politique, en émettant de fortes critiques à l’égard de la société (et principalement vis-à-vis des comportements de la gente masculine) et du chauvinisme.
D’autres expriment des opinions quant à des événements liés à l’actualité, à titre d’exemple la mort de l’opposante et activiste iranienne Haleh Sahabi.
2005-2006 : Sites internet et forums
Utilisation de ces derniers via des plateformes de discussion et de débats, principalement politiques et à orientation sociale-démocrate.
2007 : Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter)
Si le phénomène des blogs continue de croitre et permet à beaucoup d’exprimer leurs opinions personnelles – sur des sujets variés : économie, social, politique, voire culturel et/ou religieux –, l'apparition et la généralisation de Facebook et de Twitter voient une bascule de la tendance vers les « réseaux sociaux », comme alternative aux blogs.
Facebook : majoritairement utilisé par des personnes se situant dans la tranche d’âge 15-45 ans, les débats les plus vifs peuvent porter sur les relations homme/femme, la sexualité (comme par exemple la question de la virginité des filles iraniennes jusqu’au mariage) avec parfois l’intervention de spécialistes. Les discussions portent aussi sur le Mouvement Vert ou des thématiques liées à la question de la compatibilité entre l’islam et la démocratie. Cet espace virtuel permet aussi des échanges entre les Iraniens à l’intérieur et la diaspora iranienne à l’extérieur du pays. Expatriés, exilés et autochtones se retrouvent sur les mêmes débats de société, à l’instar par exemple de l’avocate iranienne en exil, Shadi Sadr, et sa participation au débat dit du « séisme des nichons » ( boob-quake).
Aujourd'hui : Les applications mobiles (Whatsapp, Viber, Telegram, IMO, Tango, Snapchat et Instagram)
Ces dernières bénéficient d’un intérêt accru et il est rare aujourd'hui de rencontrer un jeune Iranien qui ne soit pas simultanément sur plusieurs d'entre elles. Cependant, elle ne fonctionnent pas toujours à plein potentiel, soit à cause du fait que la connexion internet est extrêmement lente, soit à cause du système de filtrage. Enfin, pour toutes les classes sociales confondues, être en possession d’un téléphone intelligent est signe de richesse et donc d’appartenance à une classe sociale aisée.