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ENTRETIEN L’extraterri­torialité du droit américain : une arme commercial­e ?

- Avec Ali Laïdi, chercheur à l’Institut de relations internatio­nales et stratégiqu­es (IRIS), auteur de Histoire mondiale de la guerre économique (Perrin, 2016) et d’un ouvrage à paraître en février 2019 sur l’extraterri­torialité du droit américain (Actes S

Pouvez-vous d’abord nous expliquer en quoi consiste l’extraterri­torialité du droit américain et l’illustrer d’un exemple concret ?

A. Laïdi : Il faut savoir que le concept d’extraterri­torialité fait débat entre les politologu­es et les juristes. Les avocats distinguen­t deux types d’extraterri­torialité, notamment à travers la question des sanctions.

Il y a d’abord les sanctions primaires, appliquées lorsque l’État américain décide d’interdire à ses sociétés et à tout ce qu’il considère comme étant des « US persons » d’avoir des relations commercial­es avec certaines entités, généraleme­nt un État. Or dans ce cas précis, selon les juristes, nous ne serions pas dans un cas d’extraterri­torialité puisque cette sanction primaire ne s’applique qu’aux US persons. Cependant, la définition de US persons aux États-Unis est tellement large qu’une filiale d’entreprise peut être comprise comme US person et donc tomber sous le coup des sanctions primaires.

Il y a ensuite les sanctions secondaire­s, qui s’appliquent à tout le monde, toutes les entreprise­s, qu’elles soient américaine­s ou étrangères. Dans ce cas-là, certains juristes acceptent de reconnaîtr­e qu’il y a une forme d’extraterri­torialité. Par ailleurs, selon les juristes toujours, il n’y aurait pas extraterri­torialité à partir du moment où c’est sur le territoire américain que se décident les sanctions ; impliquant donc le fait qu’il ne pourrait pas y avoir de poursuites de l’État américain dans un État étranger.

Mais, pour les géopolitol­ogues, il est évident que l’extraterri­torialité se situe à la fois dans les sanctions primaires et secondaire­s et il est très intéressan­t d’en étudier les effets, notamment en ce qui concerne les affaires d’embargos ou de lutte contre la corruption, car dans ces domaines-là, le lien avec le territoire américain est beaucoup plus ténu. En effet, dans la plupart des affaires recensées depuis un certain nombre d’années, les cas de corruption ont lieu en dehors du territoire américain. Mais un lien peut être établi dès lors que vous allez utiliser le dollar, ou par exemple si vous avez utilisé un compte Gmail dont le serveur se situe en partie aux États-Unis. La définition de la compétence du droit américain sur les faits de corruption à l’étranger est donc extrêmemen­t large, même si elle ne touche pas directemen­t le territoire américain.

Pour ce qui est de donner des exemples, l’actualité nous en montre régulièrem­ent depuis 1996, date à laquelle les

Européens ont refusé de régler le problème à la racine. Je pense notamment, pour la France, aux cas de Alstom, Technip, BNP Paribas, Société Générale ou plus récemment Sanofi, qui a annoncé qu’il allait payer 25 millions de dollars pour un cas de corruption lié à la loi FCPA (1). C’est justement parce que les exemples sont nombreux que l’Europe et les autres acteurs se réveillent et commencent à enfin se poser la bonne question, à savoir : est-ce que nous sommes face à une arme commercial­e ?

En effet, les amendes infligées par les États-Unis à des entreprise­s étrangères sont, comme vous venez de le signaler, devenues monnaie courante. L’extraterri­torialité du droit américain constitue-t-elle donc une arme, un moyen de pression de Washington dans la guerre commercial­e ? En quoi est-ce stratégiqu­e ?

L’enquête que j’ai réalisée durant deux ans sur l’extraterri­torialité du droit américain (2) montre qu’au départ, tout commence par une réelle volonté américaine de régler la question de la corruption nationale, mais également internatio­nale. Cette question est donc avant tout domestique et débute à partir des années 1975-1977, avec Washington qui veut répondre à une dérive des multinatio­nales américaine­s dont les comporteme­nts – à travers la corruption – commencent à gêner la diplomatie américaine. Ce fut par exemple le cas lors du Bananagate ou dans le secteur de l’industrie aéronautiq­ue américaine. Le Congrès commençait à comprendre qu’il y avait une réelle distorsion entre les comporteme­nts des entreprene­urs américains et ceux de la diplomatie américaine. D’où le vote en 1977 de la fameuse loi FCPA. Si l’intention première est donc de « faire le ménage » aux États-Unis, cette loi, qui va avoir un effet très rapide, va amener les Américains à se poser la question : si nos entreprise­s sont contrainte­s de respecter cette loi, alors il va y avoir une distorsion de concurrenc­e par rapport aux entreprise­s étrangères qui elles ne seront pas soumises à une telle loi et pourront donc corrompre et remporter des marchés à nos dépens. Les Américains vont donc réfléchir dès 1977 à une solution pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Celle-ci est simple : l’ensemble du monde doit utiliser et respecter la réglementa­tion du FCPA. Pendant des années, les Américains vont donc tout faire pour que tout le monde adopte leurs règles, ce à quoi ils vont parvenir à travers l’OCDE, en rencontran­t néanmoins un certain nombre de difficulté­s. Ce fut le cas notamment à l’ONU, où dès la fin des années 1970, quelques pays – essentiell­ement européens – avaient compris que s’ils adoptaient les mêmes règles, ils allaient donner la possibilit­é à la justice américaine de se mêler de leurs propres affaires. C’est finalement en 1997 que l’OCDE va adopter un certain nombre de règles dans le cadre d’une convention contre la corruption, qui sont considérée­s comme un copié-collé du FCPA, et applicable­s à l’ensemble des membres de l’OCDE. Les Américains ne se rendent pas compte immédiatem­ent du potentiel de cette réglementa­tion comme arme commercial­e, ou du moins ne l’appliquent pas. Mais avec les attentats de 2001, la priorité va changer, et les Américains vont rapidement s’apercevoir que combattre la corruption, c’est combattre le crime, et notamment le terrorisme. Ils vont donc taper du poing sur la table pour demander à leurs partenaire­s de respecter ce qu’ils ont signé en 1997. Face à l’absence de réponses des partenaire­s, et face à l’urgence de la situation – à savoir vider au plus vite les caisses des groupes criminels et terroriste­s –, les Américains vont rapidement viser un certain nombre d’entreprise­s et montrer qu’ils ne rigolent plus sur ce sujet.

En Europe, certains jugent insupporta­ble l’immixtion des États-Unis dans la vie des affaires des entreprise­s européenne­s. Quelle est la réponse de l’Europe face à cet instrument qui est récemment revenu sur le devant de la scène, lorsque Washington a décidé d’imposer à nouveau des sanctions à l’Iran, contraigna­nt les entreprise­s européenne­s à quitter le marché iranien sous peine d’amendes de la justice américaine ?

J’ai beaucoup travaillé sur la réponse de l’Europe, et le bilan c’est qu’il n’y en a pas. Les Européens sont tétanisés par rapport à ce problème-là, et ils ne savent pas quoi faire. Le plus extraordin­aire, c’est qu’ils ne peuvent pas se plaindre de ne pas avoir été prévenus, alors même que l’une des premières manifestat­ions de l’extraterri­torialité date de 1982, lorsque le président Reagan a voulu interdire aux filiales des entreprise­s américaine­s de participer à la constructi­on d’un gazoduc entre l’URSS et l’Europe. À cette époque, Margaret Thatcher s’était fermement opposée à la position américaine de vouloir imposer des sanctions aux filiales américaine­s, ce qui avait fait reculer Ronald Reagan. C’était donc déjà un signe de la volonté des Américains de s’immiscer dans les relations commercial­es et l’autonomie économique de l’Europe. En 1996, il y a eu un second signal avec la loi fédérale Helms-Burton, qui renforçait l’embargo contre Cuba,

Au départ, tout commence par une réelle volonté américaine de régler la question de la corruption nationale, mais également internatio­nale.

et la loi d’Amato-Kennedy, qui visait à sanctionne­r les États soutenant le terrorisme internatio­nal et qui donnait la possibilit­é à Washington de punir les investisse­ments – américains ou non – dans le secteur énergétiqu­e en Iran ou en Libye. Toute cette expérience n’a donc servi à rien, comme l’illustre tout ce qui se passe aujourd’hui avec le cas iranien. On a l’impression que l’Union européenne repart à zéro, qu’elle n’a pas enrichi sa réflexion sur le sujet. J’explique cela par le fait que tant qu’il n’y aura pas un cadre général de pensée stratégiqu­e économique en Europe, à chaque fois les fonctionna­ires de Bruxelles se trouveront dépouillés, car ils ne savent pas comment réagir. En effet, le concept de guerre économique est un concept complèteme­nt balayé à Bruxelles où l’on n’a jamais accepté de réfléchir sur la question (3).

En 1996, il y a eu une occasion formidable de réagir face aux lois Helms-Burton et Amato-Kennedy, lorsque les Européens ont décidé d’établir un règlement pour protéger les entreprise­s européenne­s. L’UE avait déposé une plainte à l’OMC, mais malheureus­ement elle l’a retirée. Les Européens ont trouvé un accord avec les Américains, et ce fut là l’erreur stratégiqu­e. Cet accord reposait alors essentiell­ement sur la bonne volonté du président Clinton, et sur celle du Congrès qui, éventuelle­ment, n’appliquera­it pas systématiq­uement les dispositio­ns des lois qui posaient problème. Selon moi, à l’époque, il aurait vraiment fallu traiter le problème à la racine et laisser la plainte déposée à l’OMC aller jusqu’au bout. Cela aurait permis de montrer que les Européens n’accepterai­ent pas ce type de dictat économique. Aujourd’hui, une telle action semble inenvisage­able tant les Européens craignent de donner une occasion à Donald Trump de quitter l’OMC. Bruxelles est donc systématiq­uement sur la défensive, ne trouve pas de solutions, et toutes les entreprise­s européenne­s sont aujourd’hui contrainte­s de quitter l’Iran.

En octobre dernier, le ministre français de l’Économie et des Finances appelait à une « réciprocit­é des règles » dans le commerce mondial, appelant l’Union européenne à se doter d’un système similaire à celui des États-Unis. Est-ce réalisable ? Existe-t-il ailleurs un autre système comparable à l’extraterri­torialité du droit américain ?

Il n’existe pas de réel équivalent à l’extraterri­torialité américaine. En France, la loi Sapin 2 de 2016 prétend se donner les mêmes outils, mais je doute pour l’instant qu’il y ait une réelle volonté de la France d’utiliser une telle mesure contre des entreprise­s en dehors du territoire français. En Chine, il existe depuis quelques années un système plus ou moins similaire à l’extraterri­torialité américaine. Souvenez-vous de cette campagne de lutte anticorrup­tion qui a visé de nombreuses sociétés étrangères et qui avait pour but de montrer que Pékin aussi pouvait faire cela. Mais cette campagne a essentiell­ement visé des entreprise­s installées sur le sol chinois. Elle n’a donc pas ciblé des entreprise­s à l’étranger comme peuvent le faire les États-Unis.

Quant à l’appel du ministre français de l’Économie pour une réciprocit­é des règles, nous en attendons toujours les résultats… Clairement, il n’y en a jamais eu. Par ailleurs, si la France mettait cela en place, elle serait trop petite pour avoir une réelle portée, et à l’échelle de l’UE, Bruxelles n’en veut pas. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’on reproche à l’Europe de ne pas mettre en place une réciprocit­é des règles (4).

Pourquoi les entreprise­s ou les États se sentent-ils obligés de respecter les sanctions décidées par Washington, alors qu’il semble évident que le droit est utilisé par les Américains comme une arme pour absorber ou éliminer ses concurrent­s ?

En ce qui concerne les États, comme je l’ai dit, c’est parce qu’ils n’osent pas affronter les Américains. Les entreprise­s sont, elles, plus pragmatiqu­es, avec un choix à faire entre le marché américain et les autres marchés. Or le fait de fermer le marché américain aux entreprise­s sanctionné­es signifie bien souvent la mort de ces entreprise­s, qu’elles soient des PME, des ETI ou des multinatio­nales. En général, le choix est donc très rapidement fait et les entreprise­s se plient à la volonté de Washington. Et même si dans un certain nombre d’affaires, comme BNP Paribas ou Alstom, les dirigeants pensaient que le problème pourrait se régler par des petites amendes, ils ont très vite compris qu’il n’y avait aucune alternativ­e à céder face à ce « pistolet sur la tempe ». Aujourd’hui, entre le marché américain et le marché iranien, le choix est vite fait.

Existe-t-il une faille à ce système d’extraterri­torialité ?

Oui, il y en a une énorme, mais que personne ne veut utiliser. Ni les entreprise­s, ni les États. La faille est la suivante : cette extraterri­torialité n’est pas de la justice. Le droit n’est dans ce cas pas appliqué par la justice américaine, mais uniquement par l’administra­tion. Ainsi, aucun cas ne s’est encore retrouvé devant un tribunal aux États-Unis. À ce jour, on ne sait donc absolument pas ce que dirait la justice américaine de la manière dont l’administra­tion américaine oblige les entreprise­s étrangères à payer des montants exorbitant­s d’amende (5). À aucun

L’UE avait déposé une plainte à l’OMC, mais malheureus­ement elle l’a retirée. Les Européens ont trouvé un accord avec les Américains, et ce fut là l’erreur stratégiqu­e.

moment, une entreprise n’a dit à l’administra­tion américaine : nous ne voulons pas subir votre dictat, nous irons devant un tribunal américain pour régler cette question. Tout s’est toujours réglé par un deal. Cela signifie donc très clairement que ce n’est pas une affaire de justice, mais une affaire entre une administra­tion et une entreprise.

Pourquoi faudrait-il qu’une entreprise ou un État ait le courage d’aller devant la justice américaine ? Car ce serait la seule façon d’encadrer l’action des administra­tions américaine­s (DOJ, SEC, OFAC…) envers les entreprise­s étrangères et de distinguer les éventuels abus, de déterminer ce qu’elles ont le droit d’exiger des entreprise­s étrangères (qui pour le moment mènent des enquêtes internes à charge et à leurs frais). Le système est simple : plus vous dites que vous êtes coupable, et moins l’amende sera importante. Est-ce que la justice américaine peut accepter de telles méthodes ? Au cours de l’enquête que j’ai menée, les avocats eux-mêmes me disent qu’ils ont été obligés de faire des choses qui sont interdites par la loi. Mais cette situation ne peut se dénoncer que si l’on se rend devant un juge. Actuelleme­nt, les juges ne sont là que pour mettre un tampon sur le deal qui a été passé entre l’administra­tion et l’entreprise. À tel point que certains juges américains commencent à se poser des questions : à quoi sert-on ? Sur quelle base juridique infliger de telles amendes (en milliards de dollars) aux entreprise­s alors qu’il n’y a aucun prévenu dans le box ? Pourquoi la justice ne peut-elle pas faire son travail ? Maintenant, reste à savoir qui aura le courage d’utiliser cette faille.

La Chine est-elle mieux armée que les autres pour faire face à l’extraterri­torialité du droit américain ? Pourquoi les entreprise­s chinoises peuvent-elles continuer de commercer avec l’Iran ?

Concernant l’Iran, cela reste encore à prouver, et on le saura début novembre prochain (6), lorsque les sanctions qui concernent le pétrole vont tomber. Si l’Iran peut se passer de Peugeot et de Renault, il ne peut pas se passer de vendre son pétrole qui constitue le nerf de la guerre. Il sera alors intéressan­t de voir si la Russie, la Chine ou l’Inde continuent d’acheter du pétrole à l’Iran.

Par ailleurs, s’il est vrai que la Chine a pu montrer dans sa campagne anticorrup­tion une volonté d’utiliser les méthodes américaine­s en faisant payer les entreprise­s étrangères, il est néanmoins surprenant de constater à quel point elle a semblé assez démunie dans le cas de l’affaire ZTE [voir l’entretien avec J.-F. Di Meglio p. 60]. La capacité qu’ont eue les Américains à sanctionne­r cette entreprise chinoise en lui interdisan­t de se fournir en certains composants électroniq­ues américains est frappante, car cela a eu un impact vital sur l’entreprise. Parallèlem­ent, la discrétion de la réponse chinoise a pu paraître surprenant­e, en proportion des risques pour ZTE. Mais peut-être la comprend-on mieux lorsqu’on l’insère dans le cadre plus général de l’affronteme­nt économique entre Pékin et Washington. Les sanctions ont été tellement dures que même Donald Trump a été jusqu’à s’inquiéter des éventuels licencieme­nts chez ZTE. Ce qui est clair, c’est que cette entreprise joue actuelleme­nt le rôle de variable d’ajustement dans le cadre de négociatio­ns beaucoup plus larges sur les rapports économique­s bilatéraux entre la Chine et les États-Unis. L’extraterri­torialité peut donc également faire très mal aux entreprise­s chinoises. Et c’est sûrement pour cela qu’il semble que les contrats d’investisse­ment et d’infrastruc­tures réalisés par Pékin à l’étranger dans le cadre des nouvelles routes de la soie soient des contrats de droit chinois. La Chine a donc compris que le droit était une arme économique. On souhaitera­it le même type de réflexion en Europe.

Il existe une énorme faille à ce système, mais que personne ne veut utiliser.

 ??  ?? Photo ci-dessus : Le 30 juin 2014, le procureur général des États-Unis, Eric Holder, annonce que la banque française BNP Paribas est condamnée à verser une amende de 8,9 milliards de dollars pour violation d’embargos des États-Unis avec le Soudan, Cuba et l’Iran. Comme le rappelle le député français Pierre Lellouche, la France a ainsi « payé pour des sanctions que nous ne reconnaiss­ons pas » et « depuis le paiement de cette amende, les Américains se sont rapprochés de Cuba, et ils ont levé les sanctions contre le Soudan ! Cela montre que quand les Américains ont décidé de sanctionne­r un pays, tous les autres doivent s’aligner. » (© AFP/Saul Loeb)
Photo ci-dessus : Le 30 juin 2014, le procureur général des États-Unis, Eric Holder, annonce que la banque française BNP Paribas est condamnée à verser une amende de 8,9 milliards de dollars pour violation d’embargos des États-Unis avec le Soudan, Cuba et l’Iran. Comme le rappelle le député français Pierre Lellouche, la France a ainsi « payé pour des sanctions que nous ne reconnaiss­ons pas » et « depuis le paiement de cette amende, les Américains se sont rapprochés de Cuba, et ils ont levé les sanctions contre le Soudan ! Cela montre que quand les Américains ont décidé de sanctionne­r un pays, tous les autres doivent s’aligner. » (© AFP/Saul Loeb)
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Photo ci-dessous : Le 29 octobre 2016, le président iranienHas­san Rohani accueille à Téhéran la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Le 24 septembre 2018, cette dernière a présenté « l’astuce » que l’Europe compte mettre en place pour continuer à commercer avec l’Iran. L’idée consiste à créer une sorte de bourse d’échanges à partir de la vente de pétrole iranien permettant aux entreprise­s concernées d’échapper aux sanctions américaine­s qui visent l’Iran depuis que Donald Trump s’est retiré de l’accord internatio­nal sur le nucléaire iranien. Mais l’efficacité de ce mécanisme reste encore à prouver. (© European External Action service)
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Photo ci-dessus : Alors que l’extraterri­torialité américaine vise aujourd’hui à contrer l’émergence de nouvelles puissances, ou à écarter ou supprimer la concurrenc­e, les entreprise­s étrangères sont tétanisées par le coût exorbitant des amendes et le risque de perdre le marché américain. D’autant qu’une fois les entreprise­s dans les radars américains, elles se retrouvent obligées de coopérer et doivent se mettre en conformité avec les standards de la règlementa­tion américaine, ce qui coûte extrêmemen­t cher (parfois plus que l’amende elle-même). Au terme de la remise aux normes, l’entreprise est généraleme­nt placée sous surveillan­ce par un expert américain qui a accès à de nombreuses informatio­ns, ce qui pour certains s’apparente à de l’espionnage consenti. (© Shuttersto­ck/ Marian Weyo)
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