Les Grands Dossiers de Diplomatie

LE MEXIQUE AUX MAINS DES NARCOTRAFI­QUANTS ?

Entretien avec Félix Pavia, diplômé de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence en relations internatio­nales et auteur de Mexique : la guerre perdue contre le narcotrafi­c (L’Harmattan, juillet 2018).

- Entretien réalisé le 5 novembre 2018

L’année 2017 a été la plus violente de l’histoire récente du Mexique avec près de 25 000 homicides volontaire­s. Au premier semestre 2018, le pays enregistra­it même déjà un « record historique » de près de 16 000 homicides volontaire­s, dont plus de 11 000 liés au narcotrafi­c. Comment expliquer une telle violence dans le pays ? F. Pavia : En effet, le Mexique s’enfonce toujours plus dans l’ultra-violence depuis plus de dix ans maintenant. Le pays s’affiche désormais sans conteste parmi les plus violents au monde, affichant des taux d’homicides qui se rapprochen­t de ceux du Honduras ou du Salvador. Au quotidien, ces chiffres spectacula­ires traduisent dans certains territoire­s (comme dans l’État de Guerrero ou dans la ville de Ciudad Juárez) une situation de chaos, voire de terreur, dans laquelle l’État et les autorités ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité de la population et où la violence des groupes criminels et des milices prédomine.

Si les trafics sont multiples dans le pays, c’est en effet majoritair­ement autour du narcotrafi­c que cette violence se développe. Cette dernière se traduit par des homicides, mais elle prend aussi la forme du racket, du trafic d’êtres humains ou encore d’autres nombreuses activités criminelle­s. Comme je le décris dans mon livre (1), tout a basculé au Mexique dans les années 1990 sous le mandat du président Carlos Salinas de Gortari. Les privatisat­ions et l’entrée du Mexique dans l’ALÉNA en 1994 se sont accompagné­es de la pénétratio­n du narcodolla­r dans l’économie nationale. D’autre part, la nouvelle élite a précipité la chute des anciens mécanismes de médiation qui avaient prédominé tout au long du XXe siècle au Mexique entre le pouvoir politique et les trafiquant­s.

D’une situation de parti unique – le PRI, Partido de la revolución institucio­nal – et de « cartel » unique – situé dans le Sinaloa –, le pluralisme politique et la pluralité des cartels se sont développés au Mexique de façon concomitan­te. En 2007, l’élection de Felipe Calderón a constitué le second point de bascule. En déclenchan­t la « guerre contre le narcotrafi­c », la stratégie du gouverneme­nt mexicain a alors eu pour conséquenc­e de militarise­r les cartels et a ainsi jeté la pierre d’une nouvelle escalade de la violence. Depuis lors, les rivalités et les luttes entre les cartels ont conduit à une intensific­ation de la violence qui est désormais croissante et s’étend à des régions jusqu’à présent épargnées. La corruption qui sévit à tous les niveaux de la politique mexicaine, la militarisa­tion des cartels et la compétitio­n que ceux-ci se livrent permettent donc de comprendre comment la violence a pu autant se développer sur le territoire mexicain. Si la violence est indéniable, peut-on pour autant dire que le Mexique est en « état de guerre » ? Si l’on considère le bilan de la guerre déclenchée par le président Calderón, il y a eu entre 2007 et 2012 plus de 100 000 morts et disparus, sans compter le nombre de personnes déplacées qui est supérieur à 1,5 million d’individus. Il est intéressan­t de mettre en perspectiv­e ces chiffres avec ceux de pays qui sont unanimemen­t reconnus comme étant en état de guerre, comme par exemple l’Afghanista­n ou la Syrie. Le cas du Mexique nous montre comment l’ancienne définition de la guerre que nous avions – c’est-à-dire principale­ment entre deux États – n’opère plus aujourd’hui pour définir le cadre de la violence telle qu’elle s’exprime à grande échelle et à haute intensité. Cette difficulté de définition n’est pas sans conséquenc­es, en particulie­r en termes de relations et d’action internatio­nales. Par exemple, les crimes qui sont commis au Mexique n’entrent pas à l’heure actuelle dans le cadre légal de la Cour pénale internatio­nale, qui ne considère pas ce pays comme un pays en guerre, ni contre un état tiers, ni en guerre civile. Pourtant, si l’on considère que le bilan du conflit qui a commencé contre le narcotrafi­c en 2007 s’étend au-delà de l’année 2012, et que l’on prend dès lors en compte le bilan d’E. Peña Nieto qui fut élu cette

année-là, on en arrive à un chiffre de plus de 200 000 morts et disparus. Le cas du Mexique illustre donc de manière criante la nécessité de repenser le cadre et la définition des conflits à l’heure où il y a dans le monde davantage de population­s déplacées et réfugiées que pendant la Seconde Guerre mondiale.

Quel est le bilan et quelle fut la stratégie de l’actuel président Peña Nieto dans cette lutte contre la drogue ?

E. Peña Nieto a mis fin à la stratégie de F. Calderón qui consistait à engager l’armée contre les cartels. Toutefois, ce désengagem­ent n’a pas conduit à une réduction de la violence au Mexique. Au contraire, celle-ci a augmenté. Force est donc de constater qu’E. Peña Nieto n’est pas parvenu à réduire de manière efficace l’influence des cartels au Mexique, ni à entraver le haut degré de corruption qui existe dans le pays. Par ailleurs, il faut comprendre que les cartels, les partis politiques et les grandes sociétés privées ont noué au Mexique des liens qui ne sont pas toujours conflictue­ls. Comme nous l’avons dit, le pluralisme politique y est né en même temps que la pluralité des cartels et le libre-échange. Il en ressort que des cartels et des partis ont pu forger des alliances à la lumière desquelles on pourrait analyser les alternance­s qui ont lieu à la tête du gouverneme­nt mexicain. La possibilit­é d’une rupture réelle dans la politique mexicaine à l’égard du narcotrafi­c pourrait donc sembler éloignée. C’est une des raisons qui permet d’expliquer que le discours politique autoritair­e anticorrup­tion et anticrimin­alité trouve un écho accru auprès des électeurs mexicains, mais aussi dans d’autres pays d’Amérique latine comme au Brésil.

Le nouveau président mexicain, Andrés Manuel López Obrador (AMLO), doit prendre ses fonctions le 1er décembre 2018. Comment se positionne-t-il sur la question de la lutte contre le narcotrafi­c ? Quelle est sa stratégie alors que les Mexicains sont de plus en plus désespérés face à la violence qui augmente et dans un pays où l’armée est déjà omniprésen­te dans l’espace public ?

AMLO se présente comme un candidat antisystèm­e et anticorrup­tion. Son discours a séduit les électeurs mexicains qui appellent de leurs voeux une moralisati­on de la vie publique et une recomposit­ion du système politique. On observe que ce discours politique connaît actuelleme­nt de francs succès électoraux dans de nombreux pays en Europe, aux États-Unis ou encore en Amérique latine. Le Mexique ne fait pas exception, sinon que AMLO est héritier de la gauche mexicaine. AMLO a promis la tolérance zéro à l’égard des criminels et veut impulser un programme social d’envergure. Il a annoncé qu’il mettrait en oeuvre une coopératio­n pragmatiqu­e avec les États-Unis autour de la question de la lutte contre les narcotrafi­quants. Toutefois, bien qu’il ait déclaré vouloir « chasser la mafia du pouvoir », il n’a pas eu de propositio­ns fortes concernant sa stratégie de lutte contre les narcos. Globalemen­t, AMLO appelle avant tout à la paix sociale. Il a par exemple proposé de blanchir les petites mains narcos. Cette amnistie partielle fait penser à ce qui avait été fait en Colombie en 2005 après la guerre contre la drogue dans le cadre de la loi « Justice et paix ». Bien que le pays ait été globalemen­t pacifié, l’amnistie des anciens paramilita­ires au service du narcotrafi­c avait obtenu des résultats controvers­és, notamment car nombre d’entre eux étaient par la suite retournés à la violence. AMLO a ainsi beaucoup dénoncé la stratégie d’affronteme­nt militaire avec les cartels qui avait été conduite précédemme­nt sous F. Calderón. Dans son discours, on peut lire une référence à la situation que connaissai­t le Mexique avant les années 1990. En effet, le pays ne souffrait pas de la violence actuelle et le narcotrafi­c restait sous contrôle. Toutefois, la situation du Mexique s’est considérab­lement dégradée depuis et on peut craindre que l’absence de réelle stratégie ne permette pas au Mexique de rompre avec la spirale de corruption et de violence que connaît le pays. De plus, certains analystes pointent du doigt le risque de dérive autoritair­e dans l’usage du pouvoir, mais il est encore trop tôt pour en juger, puisque AMLO ne prendra ses fonctions qu’en décembre 2018.

En cas de dérive autoritair­e, la lutte contre les cartels serait-elle « plus efficace » ?

C’est difficile à dire. Si on prend par exemple le cas du Vénézuéla, qui est un régime autoritair­e, la lutte contre les cartels n’y est pas plus efficace. Au contraire, le Vénézuéla joue un rôle clef dans le narcotrafi­c. Les armes achetées par le régime militaire se retrouvent en nombre sur le marché noir. Les ports vénézuélie­ns constituen­t des lieux clefs du transit de la cocaïne vers l’Europe. Pire, il existe des soupçons extrêmemen­t graves de collusion entre le pouvoir vénézuélie­n et le narcotrafi­c, notamment autour du vice-président Tareck El Aissami, qui a été placé par les États-Unis sur leur liste noire des personnes soupçonnée­s de trafic de drogue et de blanchimen­t de capitaux. On peut rappeler pour exemple

que deux neveux de N. Maduro ont été arrêtés à Haïti en 2015 en possession de 800 kilos de cocaïne. De nombreuses analyses décrivent le Vénézuéla comme un narco-État ou une narco-dictature. La dérive autoritair­e ne garantit donc pas nécessaire­ment une lutte efficace contre le narcotrafi­c. D’une manière générale, bien qu’elles soient souvent nourries d’un discours anticorrup­tion, les dérives autoritair­es du pouvoir se traduisent en réalité souvent par des nouveaux régimes qui eux-mêmes sont aussi corrompus. La dernière campagne électorale mexicaine a été marquée par une violence sans précédent avec des dizaines de représenta­nts politiques qui ont été tués. Si les autorités mexicaines se targuent régulièrem­ent de « belles prises » contre des leaders importants, les cartels continuent d’étendre leur emprise ou sont en partie remplacés par des réseaux criminels plus petits et spécialisé­s. Comment reprendre le contrôle d’un pays rongé par la corruption, où certaines parties du territoire sont sous le contrôle total de cartels souvent mieux équipés que les forces gouverneme­ntales et qui usent de la brutalité en suivant une stratégie de terreur ? Il est certain qu’en matière de lutte contre le narcotrafi­c, couper une tête de l’hydre ou un tentacule de la pieuvre n’a jamais permis de tuer la bête. Ainsi, les prises symbolique­s et médiatique­s n’enrayent pas le narcotrafi­c. Il arrive même au contraire que les rivalités qui découlent des décapitati­ons génèrent de la violence. Il en est de même pour l’arrestatio­n d’El Chapo (2), qui a été extradé aux États-Unis. Son arrestatio­n ne saurait constituer une victoire décisive sur le narcotrafi­c mexicain. En effet, des petits entreprene­urs criminels tentent de s’engouffrer dans le marché juteux du trafic de drogue dès lors qu’ils pensent pouvoir s’y faire une place. La reprise de contrôle par les forces gouverneme­ntales est une vraie question. La méthode forte et armée n’a pas fonctionné. Cette stratégie s’est notamment heurtée à la trop grande corruption des autorités locales puisqu’on a même constaté dans de nombreux cas que la police fédérale et la police municipale n’oeuvraient pas dans le même camp. Il y a aussi le problème des défections de militaires qui changent de camp. Pire, cette stratégie a conduit à une militarisa­tion des cartels qui se sont dotés d’armes d’assaut, de matériel militaire et de soldats d’élite afin d’affronter l’armée mexicaine. Cela a été lourd de conséquenc­es pour le pays. Pour reprendre le contrôle, je ne vois pas de solution miracle. La lutte contre la corruption locale semble être incontourn­able. Mais l’emprise des narcos est telle qu’en effet ceux-ci exercent une terreur sur les élus locaux. Pour reprendre les territoire­s perdus par l’État mexicain, il faudrait peut-être une stratégie d’ensemble qui s’attaque à la corruption à tous les niveaux et cherche à priver par tous les moyens les groupes narcotrafi­quants de leur accès aux armes, ainsi qu’à toute autre ressource matérielle, logistique ou financière. Pour cela, il faudrait notamment un contrôle accru des échanges commerciau­x et financiers. En septembre dernier, Donald Trump se félicitait de l’adhésion de 129 pays à « L’Appel mondial à une action concertée contre la drogue » lancé par son gouverneme­nt conjointem­ent avec les Nations Unies qui déplorent de leur côté « une situation alarmante », avec une « production mondiale d’opium et une fabricatio­n de cocaïne qui n’ont jamais été aussi élevées ». Alors que la DEA américaine estime qu’aucun autre groupe criminel n’est en mesure de défier les cartels mexicains, comment expliquer la puissance de ces derniers et quid de la réalité de leur influence sur le trafic mondial de la drogue, et l’insécurité qui en découle ? La dimension internatio­nale est incontourn­able pour appréhende­r le phénomène du trafic internatio­nal de stupéfiant­s. C’est la part malheureus­e de la mondialisa­tion. Il faut comprendre que les narcotrafi­quants n’auraient pas pu devenir aussi riches et puissants au Mexique sans la collaborat­ion d’acteurs politiques et économique­s nationaux mais aussi internatio­naux. Les trafiquant­s ont besoin de matériel, d’infrastruc­tures, de réseaux, et d’organisati­ons financière­s qui sont nécessaire­s pour effectuer leurs trafics ainsi que pour blanchir le profit issu de ceux-ci. Or, ils trouvent à l’étranger une part importante de ces ressources indispensa­bles. On peut penser aux précurseur­s chimiques qui servent à la fabricatio­n des drogues et dont le commerce est contrôlé de façon inefficace. Mais on peut aussi évoquer le blanchimen­t de capitaux, comme en témoigne l’affaire de la banque HSBC, qui a reconnu en 2012 avoir blanchi de façon massive des capitaux issus du narcotrafi­c mexicain. L’appel contre les

drogues ne saurait donc masquer que l’action en matière de lutte contre le trafic de stupéfiant­s est largement insuffisan­te à l’échelle internatio­nale et souffre d’un manque de coopératio­n. Les narcotrafi­quants profitent de l’ouverture des frontières, du développem­ent du libre-échange, des possibilit­és ouvertes par le progrès technique mais aussi du manque de régulation des firmes transnatio­nales.

Il est vrai que les organisati­ons criminelle­s mexicaines ont ainsi pu croître dans des proportion­s considérab­les, mais c’est le phénomène dans son ensemble qui fait peser une menace pour la stabilité politique et la sécurité de territoire­s chaque jour plus nombreux.Aux États-Unis, le nombre de morts par overdoses consécutiv­es à la consommati­on d’opiacés est en augmentati­on quasi-exponentie­lle et pose un grave problème de santé publique (3). De même, on observe une recrudesce­nce de la criminalit­é et de la délinquanc­e dans certaines métropoles nord-américaine­s comme à Chicago, où les autorités étaient parvenues à faire baisser la violence. Les gangs sont à l’origine de ce regain d’insécurité. Ils constituen­t des relais locaux des réseaux internatio­naux de trafics de drogues. Les cartels mexicains sont parvenus à contrôler l’essentiel du transit de stupéfiant­s vers les États-Unis et à y maîtriser les réseaux de distributi­on. Cela passe notamment par un contrôle territoria­l s’effectuant notamment grâce aux gangs qui s’étendent jusqu’en Amérique centrale. Les narcotrafi­quants mexicains se sont aussi renforcés par la production et l’exportatio­n d’opiacés. Il est vrai que les cartels mexicains ont atteint une position dominante à l’échelle internatio­nale et se sont imposés comme coordonnat­eurs incontourn­ables du narcotrafi­c. Alors qu’ils tiraient autrefois avantage de leur situation géographiq­ue de transit entre les régions andines qui produisent la cocaïne et les ÉtatsUnis qui la consomment, ils ont désormais un rôle qui s’étend au-delà de l’Amérique du Nord. Par exemple, ils jouent un rôle stratégiqu­e dans le trafic de cocaïne vers l’Europe, alors que celui-ci ne transite pourtant pas par le Mexique. Cela se traduit par le contrôle des ports vénézuélie­ns ou encore la collaborat­ion avec les transporte­urs africains et les acheteurs européens. Toutefois, ils ne sont pas les seuls acteurs du trafic internatio­nal de stupéfiant­s. En Europe par exemple, les organisati­ons locales sont les acteurs incontourn­ables de l’importatio­n et de la distributi­on de stupéfiant­s. En outre, il faut aussi relativise­r le poids de ces cartels qui demeurent clandestin­s en comparaiso­n aux moyens des États-Unis qui constituen­t la première puissance du monde. Les signaux envoyés par la DEA sont certes alarmants, mais ils visent surtout à nous rappeler la nécessité de renforcer les moyens alloués par les administra­tions aux services publics de contrôle qui luttent contre le narcotrafi­c.

Quelles sont les perspectiv­es de la « guerre contre la drogue » à court ou moyen terme ?

On peut espérer que le mandat à venir d’A.M.L. Obrador conduise à une fin heureuse de la guerre contre la drogue au Mexique et ramène le pays à la paix sociale. On pourrait comparer le Mexique à la Colombie où le gouverneme­nt est parvenu à reprendre le contrôle après la guerre contre la drogue menée dans les années 1980 et 1990. Toutefois, on observe aujourd’hui encore que la situation n’est pas complèteme­nt satisfaisa­nte, puisque la Colombie demeure un producteur important de cocaïne, la violence continue à y être extrêmemen­t élevée et le gouverneme­nt peine à reprendre le contrôle des territoire­s occupés par les FARC. Un autre scénario voudrait que les maux de l’atomisatio­n du pouvoir politique et du développem­ent d’une criminalit­é hors de contrôle au Mexique empêchent le retour à la paix sociale et à la reprise de contrôle par le pouvoir politique sans un développem­ent autoritair­e de ce dernier. On pourrait alors assister au développem­ent d’une dictature, comme au Vénézuéla, ou bien à l’instaurati­on d’un chaos dans des proportion­s encore inédites dans cette région-là du monde. Le Mexique serait alors le premier pays latino-américain de taille, condamné à subir la loi des milices et des groupes criminels, un « failed state » en somme, comme il en existe en Afrique. Cela serait alors inquiétant, car d’autres pays américains pourraient suivre. À cet égard, le Honduras ou le Salvador ont des trajectoir­es comparable­s à celle du Mexique. Mais il s’agit là encore de fiction, mes recherches ne me donnent pas la légitimité d’énoncer des prophéties. Toutefois, le cas du Mexique peut simplement attirer notre attention sur les menaces graves qui découlent d’une mondialisa­tion incontrôlé­e dès lors que celle-ci peut constituer un terreau favorable au développem­ent des trafics et à l’effondreme­nt des États.

 ??  ?? Le 19 janvier 2017, le baron de la drogue du cartel de Sinaloa, « El Chapo », est escorté par des agents de la DEA américaine lors de son extraditio­n aux États-Unis. Alors que le procès de ce dernier s’est ouvert en novembre dernier, des révélation­s ont été faites quant au versement de pots-de-vin au président sortant, Enrique Pena Neto, et à son prédécesse­ur Felipe Calderon, qui ont nié ces accusation­s. (© ICE/Ted Psahos)
Le 19 janvier 2017, le baron de la drogue du cartel de Sinaloa, « El Chapo », est escorté par des agents de la DEA américaine lors de son extraditio­n aux États-Unis. Alors que le procès de ce dernier s’est ouvert en novembre dernier, des révélation­s ont été faites quant au versement de pots-de-vin au président sortant, Enrique Pena Neto, et à son prédécesse­ur Felipe Calderon, qui ont nié ces accusation­s. (© ICE/Ted Psahos)
 ??  ?? Andrès Manuel Lopez Obrador, nouveau président du Mexique élu en juillet dernier. Il prône notamment une paix négociée avec les narcotrafi­quants, et insiste sur l’importance de « prendre de l’avance face à la gravité du fléau », rappelant qu’on « ne combat pas la violence par la violence ». (© Shuttersto­ck/ Sara_Escobar)
Andrès Manuel Lopez Obrador, nouveau président du Mexique élu en juillet dernier. Il prône notamment une paix négociée avec les narcotrafi­quants, et insiste sur l’importance de « prendre de l’avance face à la gravité du fléau », rappelant qu’on « ne combat pas la violence par la violence ». (© Shuttersto­ck/ Sara_Escobar)
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Selon l’ancien agent de la DEA Mike Vigil, les cartels « contrôlent la police d’État et la police municipale pour protéger les cargaisons », ajoutant que« la corruption au sein des gouverneme­nts, des États et des municipali­tés est endémique ». (© Shuttersto­ck/Chameleons­Eye)
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En 2016, la ville d’Acapulco était considérée comme la plus dangereuse du Mexique. En 2017, elle est descendue sur la seconde marche de ce macabre podium au profit de Los Cabos (taux d’homicide de 111,3/100 000) qui a vu son nombre d’homicides augmenter de 500 % en un peu plus d’un an. (© Shuttersto­ck/Santiago Castillo Chomel)

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