L’agro-écologie, une solution ?

L’agro- écologie constitue une réponse au défi de promouvoir la synergie entre adaptation et atténuation sans compromettre l’augmentation de productivité nécessaire à la demande alimentaire (Torquebiau, 2015). Elle s’appuie sur l’optimisation des processus de régulation biologique, la gestion sobre des ressources naturelles et le recyclage des nutriments. Elle permet d’engager une réflexion globale et systémique permettant, à terme, de réduire les émissions de GES grâce aux recours préférentiels à l’azote organique des légumineuses, à la technique de méthanisation des effluents d’élevage ou au développement de l’agroforesterie. Les arbres et les haies participent à la durabilité de l’agriculture en assurant protection et enrichissement en carbone des sols, en réduisant le risque de stress hydrique, en offrant un abri naturel aux animaux d’élevage, en abritant les auxiliaires des cultures et en favorisant la biodiversité.

L’agro-écologie constitue de fait un cadre potentiel à la mise en oeuvre de l’Initiative « 4 pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat » (www.4p1000.org). L’initiative vise trois objectifs : accroître la sécurité alimentaire, adapter l’agriculture face aux effets du changement climatique, atténuer le changement climatique en séquestrant du carbone dans les sols. Il s’agit de parvenir à augmenter, en moyenne au niveau mondial, de 0,4 % par an les stocks de carbone organique des sols agricoles (sur les 40 premiers centimètres de profondeur). Sur plusieurs décennies, ceci pourrait avoir un impact décisif pour la compensation des émissions d’origines anthropiques de GES (les stocks de carbone dans les sols sont trois fois plus élevés que dans l’atmosphère).