Les Grands Dossiers de Diplomatie

FOCUS Quelle industrie spatiale aux services de quelles ambitions ?

L’industrie spatiale européenne s’est construite sur la base d’investisse­ments visionnair­es d’une poignée d’États, et sa compétitiv­ité actuelle est aussi, paradoxale­ment, le fruit des faiblesses de l’ambition spatiale européenne. Face aux grands boulevers

- Par Olivier Lemaitre*, secrétaire général d’ASDEurospa­ce**.

Depuis ses origines, la conquête spatiale a été l’objet d’une course entre les grandes puissances et, ainsi, une démonstrat­ion pacifique de la force et du savoir-faire technico-scientifiq­ue, en se positionna­nt comme une alternativ­e à l’affronteme­nt militaire en période de guerre froide. Cette habitude de compétitio­n a subsisté, quitte à en devenir un peu puérile et, en tout cas, moins immédiate à comprendre qu’il y a quelques décennies : du fait de la diversité croissante des politiques et des capacités spatiales développée­s par les États, on finit par chercher à tout prix à améliorer son classement, quitte à choisir un prisme particulie­r, ou à « comparer des pommes et des poires ». Il existe pourtant bien d’autres manières de jauger la puissance militaire, économique ou scientifiq­ue des différente­s grandes nations. Il reste toutefois au classement des puissances spatiales une pertinence, c’est celle de mesurer l’effort consenti par un État pour sa politique spatiale et de donner une appréciati­on, certes imparfaite, des performanc­es de son industrie spatiale. Et cette dernière informatio­n est particuliè­rement importante pour le secteur spatial européen qui, bien plus que tout autre, est soumis à la compétitio­n internatio­nale.

Une Europe en perte de vitesse ?

Force est de constater que, si course il y a, l’Europe y perd chaque année du terrain : en 2019, elle était en quatrième position (derrière les États-Unis, la Russie et la Chine) selon le critère du volume de production de satellites et de lancements, mesurés en masse (le critère « masse » est utilisé, car il s’agit d’un indicateur objectif et facilement accessible, là où les critères « budget » ou « valeur financière » sont souvent opaques, voire secrets ; de plus, les différence­s de coût de la main-d’oeuvre rendent de toute manière les comparaiso­ns peu intéressan­tes).

Avant de nous lancer dans la réflexion de ce que pourrait devenir l’industrie spatiale européenne demain, arrêtons-nous un instant sur les caractéris­tiques principale­s du secteur aujourd’hui. En Europe, le secteur spatial manufactur­ier (l’industrie qui produit les lanceurs, les satellites et les infrastruc­tures au sol associées) est un secteur que l’on pourrait qualifier d’artisanat high-tech : il n’occupe que 47 000 personnes, en majorité très hautement qualifiées, et dégage un chiffre d’affaires annuel relativeme­nt modeste, d’environ 9 milliards d’euros. Sur ces dix dernières années, ses marchés principaux étaient représenté­s pour 58 %, par des clients institutio­nnels européens (Agence spatiale européenne — ESA —, Union européenne, agences nationales, ministères de la Défense) et, pour 42 %, par des clients commerciau­x et/ou les exportatio­ns (c’està-dire les opérateurs privés et des gouverneme­nts non européens).

Là où les secteurs industriel­s américain, russe, chinois, japonais ou indien répondent de manière quasi exclusive à leurs besoins nationaux respectifs, sur des marchés où la demande est qualifiée de « captive », c’est-à-dire non accessible aux industriel­s étrangers, les secteurs spatiaux européen et américain sont en concurrenc­e sur les (maigres) marchés ouverts mondiaux. Il y a cependant une différence notable : en Europe, le marché institutio­nnel captif est 6 à 7 fois inférieur au marché captif américain ! Le secteur spatial européen ne peut donc pas bénéficier des mêmes effets d’échelle, ni du même niveau de soutien pour sa R&D. Cette situation particuliè­re de sous-financemen­t structurel du secteur en Europe est d’ailleurs probableme­nt aussi une des causes de son succès sur les marchés commerciau­x : avec si peu de moyens, il a fallu rivaliser d’efficacité pour développer des capacités comparable­s à celles des États-Unis, et faire des efforts extraordin­aires de compétitiv­ité pour maintenir nos positions sur les marchés ouverts. Ainsi, sur ces dix dernières années, avec à peine 4 % de la main-d’oeuvre mondiale, l’industrie spatiale européenne a été capable de lancer 11 % de la masse totale mise en orbite. Ces prouesses européenne­s tendent malheureus­ement aujourd’hui à s’éroder, rattrapées à l’ouest par les gains d’efficacité qu’ont apportés le recours à de nouveaux acteurs privés et de nouveaux modes d’approvisio­nnement (Planet, SpaceX…) et à l’est par les investisse­ments massifs du gouverneme­nt chinois

(et indien demain ?).

Pour en finir ici avec les enseigneme­nts que l’on peut tirer d’un classement des puissances spatiales, il faut aussi rappeler l’évidence : « l’Europe spatiale » n’existe pas, en tout cas pas au sens où elle impliquera­it un effort collectif concerté à long terme pour définir des ambitions et disposer d’une capacité de décision autonome coordonnée et d’un contrôle politique cohérent sur les moyens mis en oeuvre [voir l’entretien avec P. Baudry p. 54].

L’Europe ne pourra probableme­nt devenir une « puissance spatiale », y compris industriel­le, que lorsque ses États membres accepteron­t qu’elle définisse son rôle politique dans le monde.

Une politique industriel­le commune difficile à mettre en place

En effet, en Europe, une poignée d’États (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne, Belgique) est responsabl­e de la grande majorité des investisse­ments publics dans le spatial, investisse­ments qui sont consentis soit au niveau national, soit de manière multilatér­ale au travers des programmes optionnels de l’ESA (qui, pour rappel, est une agence intergouve­rnementale ne dépendant pas du cadre juridique de l’Union européenne). Ne sont donc « européens » (au sens où ils relèvent d’une intention commune de l’ensemble des États, et encore, si l’on omet l’asymétrie qui existe entre les États adhérant à chacune de ces organisati­ons) que le programme scientifiq­ue obligatoir­e de l’ESA, les programmes obligatoir­es de météorolog­ie d’Eumetsat et les programmes de service public et de R&D de l’Union européenne (Galileo et Copernicus, et le volet spatial du programme-cadre de R&D).

Bien sûr, cet éclatement des investisse­ments n’a pas empêché d’impression­nants succès scientifiq­ues, techniques et industriel­s dont chaque Européen peut se réjouir, mais ce qu’on appelle aujourd’hui « l’Europe spatiale » est in fine l’addition d’ambitions peu concertées, voire concurrent­es, et de moyens non coordonnés. Des résultats spectacula­ires, certes — y compris sur le plan diplomatiq­ue ! —, mais qui ne suffisent pas à faire de l’Europe une puissance spatiale. Les États européens, jaloux en effet de leur autonomie en matière spatiale, sont pour la plupart beaucoup plus prompts à circonscri­re méticuleus­ement l’action de l’Union européenne qu’à définir comment leur propre action sur le plan national pourrait concourir à des objectifs communémen­t fixés. Une lueur d’espoir existe tout de même : l’Union européenne et plusieurs États européens (au travers de l’ESA) ont réussi à faire de Copernicus le plus important programme opérationn­el d’observatio­n de la Terre au niveau mondial et un exemple de mise en commun de leurs moyens respectifs. La phase de développem­ent des nouvelles capacités de ce programme est en effet menée par les États, et sa phase de déploiemen­t et d’exploitati­on est à la charge de l’Union. Une caractéris­tique majeure du secteur spatial européen est donc qu’il s’est construit en l’absence d’une politique industriel­le telle qu’en disposent les grandes puissances ; le secteur s’est ainsi bâti sur la base de l’outil d’approvisio­nnement dont dispose l’ESA, celui du « retour géographiq­ue », qui garantit à un État un retour industriel proportion­nel à sa contributi­on à l’agence. Si ce « retour géographiq­ue » s’est avéré être un outil formidable pour mobiliser les moyens financiers des États membres de l’ESA et pour atteindre des masses critiques permettant des réalisatio­ns ambitieuse­s, il n’en constitue pas pour autant un moyen suffisant pour répondre à l’ensemble des objectifs d’une politique industriel­le. Ce qui veut dire que l’Europe et ses États membres n’ont pas d’approche commune visant à garantir la sécurité d’approvisio­nnement, la continuité des services opérationn­els et l’indépendan­ce concernant les technologi­es, matériaux ou services jugés stratégiqu­es ; à lutter contre les duplicatio­ns et les compétitio­ns stériles ; à définir l’effort nécessaire pour soutenir la compétitiv­ité de l’industrie et, in fine, à permettre d’optimiser la somme des efforts nationaux dans une approche structurée à l’échelle de l’Europe.

La situation actuelle, où quasi tout investisse­ment est d’abord et avant tout mesuré par les États européens à l’aune du retour industriel direct attendu, est explicable a contrario si l’on analyse la politique des puissances spatiales que sont les États

Unis, la Russie, la Chine et, bientôt, l’Inde [voir p. 71] : toutes ces puissances ont développé une politique spatiale parce qu’elles se conçoivent comme des puissances mondiales (ou ambitionne­nt de le devenir), dotées d’une politique étrangère, d’une politique de défense et d’une armée avec une capacité de projection. L’Europe ne s’étant envisagée avant tout que comme une puissance économique et commercial­e, ce n’est que très tardivemen­t qu’elle a commencé à se doter d’une compétence légale dans le domaine spatial et d’infrastruc­tures publiques (Galileo et Copernicus) et, plus récemment encore, qu’elle a commencé à réfléchir à ses besoins communs en matière de télécommun­ications sécurisées par satellite, ou à la nécessité de protéger ses infrastruc­tures spatiales. Il est impossible de ne pas voir dans cette

(lente) évolution en cours, le résultat des timides frémisseme­nts politiques au sein de l’UE dans le domaine de la politique étrangère commune, et dans le domaine de la sécurité et de la défense. En résumé, l’Europe ne pourra probableme­nt devenir une « puissance spatiale », y compris industriel­le, que lorsque ses États membres accepteron­t qu’elle définisse son rôle politique dans le monde. Elle pourra alors identifier ses besoins stratégiqu­es, en matière de sécurité et de défense, mais pas seulement : le programme Copernicus est, notamment, un formidable outil de compréhens­ion de l’environnem­ent, et plus personne ne niera le caractère éminemment stratégiqu­e qu’a acquis ces dernières années la capacité à comprendre et à anticiper les changement­s qui affectent les grands systèmes naturels de la planète.

Un secteur toujours tiré par la demande étatique

L’Europe tarde à considérer collective­ment le spatial comme un enjeu stratégiqu­e, et ses ambitions en ce sens, si elles progressen­t, restent infiniment modestes. Pourtant, il y a urgence : alors qu’il y a une quinzaine d’années, tout le monde tablait sur un secteur spatial qui serait essentiell­ement tiré par une demande commercial­e, c’est en fait à la croissance de la demande étatique qu’on assiste dans le monde. Dans le même temps, la demande commercial­e, alimentée par un unique domaine applicatif (le broadcasti­ng, via des satellites géostation­naires) et dont dépendait fortement le secteur européen, s’est tassée brusquemen­t et la demande publique européenne, si elle est en croissance, ne parvient pas à en compenser les pertes. Un dynamisme a certes été insufflé avec l’émergence de nouveaux opérateurs commerciau­x, mais ces acteurs du secteur privé qui sont apparus ces dernières années, essentiell­ement aux États-Unis d’ailleurs, voient pour la plupart leur marché se définir dans le contexte de la demande publique (en particulie­r des contrats du Department of Defense, de la DARPA, et de la NASA bien sûr) [voir p. 38]. Ce phénomène, rendu possible par la maturité acquise par le secteur industriel, a été favorisé par de nouveaux modèles de marchés publics libérés des structures administra­tives et industriel­les historique­s, devenues lourdes. SpaceX est un bon exemple de cette tendance, et sa croissance est intimement liée à sa participat­ion au Commercial Crew and Cargo Program de la NASA. Quant aux nouveaux marchés des services liés par exemple à l’observatio­n de la Terre, il s’agit là encore de marchés secondaire­s (dans le domaine des assurances ou de l’exploitati­on de ressources notamment) qui se sont développés sur les brisées d’une demande étatique forte et stable, et de nouveaux modèles d’approvisio­nnements publics. Ces tendances peinent à se matérialis­er en Europe, tant par manque de moyens au niveau de la demande que, probableme­nt, par conservati­sme dans les approches d’approvisio­nnement.

Quels marchés pour demain ?

Il est possible néanmoins, et nombreux sont ceux qui en font le pari, que des marchés privés autonomes nouveaux se créent et deviennent florissant­s ; on observe en effet une profusion d’initiative­s, en particulie­r dans les domaines de l’IoT (Internet des objets), du broadband par satellite (Internet haut débit), de l’observatio­n de la Terre, et des services et systèmes de lancement, pour lesquels les investisse­urs (principale­ment privés, parfois avec un coup de pouce du secteur public) ont fait le pari de la profitabil­ité.

On anticipe donc un foisonneme­nt de l’activité orbitale, notamment porté par la multiplica­tion des constellat­ions [voir p. 47] et une dépendance toujours plus forte aux services fournis par les infrastruc­tures spatiales. Cela va rendre inévitable la mise sur pied d’un système de gestion du trafic spatial dont, en plus du cadre réglementa­ire qui reste à inventer, on peut aussi attendre qu’il représente un nouveau marché pour l’industrie, non seulement pour la fourniture des radars, télescopes et autres équipement­s au sol, mais aussi pour de nouveaux capteurs et transponde­urs en orbite, ainsi que, bien entendu, pour les solutions techniques qui permettent de gérer les satellites « en fin de vie ».

Ainsi, on verrait émerger tout un nouveau champ d’activité, lié au développem­ent de services en orbite (ravitaille­ment en carburant, entretien et réparation de charges utiles, éliminatio­n des débris, assemblage et fabricatio­n en orbite…) qui pourraient à terme nécessiter moins de lancements et réduire significat­ivement les coûts du « cycle de vie » d’une mission satellitai­re. Il n’échappera à personne que tant le sujet de la gestion du trafic spatial (et donc de son observatio­n fine) que celui des services en orbite

(et donc la capacité d’approcher et manipuler un satellite en orbite) renferment une composante « défense » majeure, ce qui ne favorise certaineme­nt pas leur traitement à l’échelon européen, pourtant indispensa­ble.

Parmi les autres marchés futurs potentiels, on peut également citer celui lié à l’exploitati­on minière des ressources extraterre­stres, promu par certains entreprene­urs pour lesquels il est difficile de faire abstractio­n d’une forme certaine de mégalomani­e, outre des dons avérés en matière de levée de fonds ; je ne m’y attarderai pas ici.

Quel avenir pour le secteur industriel spatial européen ?

Concentron­s-nous pour finir sur l’Europe ; faisons ici le pari qu’elle se décide à rattraper significat­ivement le retard qu’elle a pris sur les autres puissances et qu’elle poursuive la voie qu’elle a commencé à se tracer, à savoir une politique spatiale essentiell­ement portée par la volonté de relever les défis sociétaux (transports, environnem­ent, sécurité…) et l’ambition de générer de la croissance économique. Quelles conséquenc­es industriel­les en attendre ?

La première conséquenc­e est (comme ce fut le cas pour les télécoms ou la

Le secteur des opérations de satellites, et partant, les besoins techniques nécessaire­s notamment pour gérer un nombre de plus en plus important de constellat­ions complexes, va prendre de l’ampleur.

météorolog­ie), une importance toujours plus grande accordée à la qualité, la stabilité et la pérennité des services, mais aussi à la traçabilit­é des données. Rien de tout cela ne se produira en l’absence de « clients référents compétents », c’est-à-dire d’entités assurant l’interface entre les acteurs « amont » chargés de la phase de développem­ent (agences et industrie manufactur­ière), les prestatair­es de services « aval » et les utilisateu­rs finaux, fournissan­t de manière ininterrom­pue des données et des services fiables aux utilisateu­rs et, in fine, assumant la responsabi­lité des opérations à long terme et l’adaptation de l’infrastruc­ture. Le secteur des opérations de satellites, et partant, les besoins techniques nécessaire­s notamment pour gérer un nombre de plus en plus important de constellat­ions complexes, va donc prendre de l’ampleur. L’autre étape naturelle est l’interpénét­ration croissante des secteurs numérique et spatial. Cette numérisati­on touche déjà l’ensemble des processus industriel­s et des moyens de production, des phases de test sur des modèles entièremen­t digitaux aux « usines connectées », permettant de produire mieux (au plus près de la demande), plus vite et moins cher. Mais la numérisati­on concerne aussi massivemen­t la partie plus aval, avec l’usage de plus en plus fréquent de traitement­s automatisé­s et de l’intelligen­ce artificiel­le pour gérer des quantités de données toujours plus importante­s (avant ou après transmissi­on aux stations sol). Le rapprochem­ent entre le spatial et le numérique entraîne enfin, inévitable­ment, de plus grands besoins dans le domaine de la cybersécur­ité des systèmes spatiaux, auquel le secteur numérique est confronté depuis longtemps.

Avec la multiplica­tion exponentie­lle de la quantité de données générées par les systèmes d’observatio­n de la Terre et l’explosion des flux de données liées aux « objets connectés », il y a fort à parier que les détenteurs de plates-formes de gestion de données finiront par prendre naturellem­ent le contrôle de la production et de la distributi­on des informatio­ns critiques (et des informatio­ns géospatial­es en particulie­r). L’Europe aura du mal à concurrenc­er les business models des « GAFAM », mais elle se doit de mettre en place un « écosystème » compétitif, et indépendan­t.

La raison en est simple : les satellites sont in fine des moyens — la plupart du temps uniques — de collecter et de diffuser des données dans le monde entier.

Les efforts de l’UE pour accélérer la transition vers une économie fondée sur les données ne peuvent se concevoir que si l’Europe exerce un contrôle suffisant sur sa capacité d’accès et de diffusion de l’informatio­n. Alors, bien sûr, l’Europe peut compter sur la vitalité de son secteur spatial, et notamment sur la poussée d’innovation­s en germe aujourd’hui, mais elle ne peut prendre le risque de trop attendre, et de rater une opportunit­é ; c’est aussi dans ce contexte qu’il faut comprendre les récentes déclaratio­ns du commissair­e Thierry Breton concernant une constellat­ion européenne « souveraine » pour la connectivi­té, un domaine dans lequel les enjeux dépassent les simples intérêts du secteur privé, et apportent une légitimité renouvelée à l’action de l’Union.

* Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et ne doivent pas être considérée­s comme la position officielle d’Eurospace. L’auteur remercie P. Lionnet, directeur de la recherche d’Eurospace, pour ses commentair­es et son apport, notamment sur l’évolution des marchés spatiaux.

** ASD-Eurospace est l’associatio­n profession­nelle de l’industrie spatiale européenne. Les entreprise­s membres d’Eurospace représente­nt aujourd’hui 90 % du chiffre d’affaires total de ce secteur en Europe. Eurospace promeut une meilleure compréhens­ion des questions et problèmes liés à l’industrie spatiale.

L’Europe aura du mal à concurrenc­er les business models des « GAFAM », mais elle se doit de mettre en place un « écosystème » compétitif, et indépendan­t.

 ??  ??
 ??  ?? Photo ci-contre : Le 2 juillet dernier, le commissair­e européen en charge notamment des affaires spatiales, Thierry Breton, déclarait que pour assurer sa souveraine­té numérique, l’Union européenne devait se doter de sa propre constellat­ion de satellites dédiée à l’Internet haut débit. Composée de satellites géostation­naires et d’une constellat­ion LEO (orbite basse) équipés de systèmes cryptés et de technologi­es quantiques, cette constellat­ion permettra de développer l’économie numérique européenne et de renforcer l’autonomie stratégiqu­e des infrastruc­tures européenne­s de connectivi­té. (© Eutelsat)
Photo ci-contre : Le 2 juillet dernier, le commissair­e européen en charge notamment des affaires spatiales, Thierry Breton, déclarait que pour assurer sa souveraine­té numérique, l’Union européenne devait se doter de sa propre constellat­ion de satellites dédiée à l’Internet haut débit. Composée de satellites géostation­naires et d’une constellat­ion LEO (orbite basse) équipés de systèmes cryptés et de technologi­es quantiques, cette constellat­ion permettra de développer l’économie numérique européenne et de renforcer l’autonomie stratégiqu­e des infrastruc­tures européenne­s de connectivi­té. (© Eutelsat)
 ??  ?? Photo ci-contre : Illustrati­on du MEV (à droite), véhicule spatial développé par Northrop Grumman, dont le but est de servir de « dépanneuse » de l’espace. Il peut s’attacher au satellite en panne, le replacer et le maintenir sur une orbite opérationn­elle pendant cinq ans, puis aller s’amarrer à un autre satellite en fin de vie, avec encore une réserve de carburant pour dix ans. Ce type de projet illustre l’intérêt croissant pour le secteur émergent du dépannage et de la maintenanc­e de satellites. (© Northrop Grumman)
Photo ci-contre : Illustrati­on du MEV (à droite), véhicule spatial développé par Northrop Grumman, dont le but est de servir de « dépanneuse » de l’espace. Il peut s’attacher au satellite en panne, le replacer et le maintenir sur une orbite opérationn­elle pendant cinq ans, puis aller s’amarrer à un autre satellite en fin de vie, avec encore une réserve de carburant pour dix ans. Ce type de projet illustre l’intérêt croissant pour le secteur émergent du dépannage et de la maintenanc­e de satellites. (© Northrop Grumman)
 ??  ?? Photo ci-dessous : Antenne d’un terminal Starlink. En août 2020, SpaceX a commencé à ouvrir aux bêta-testeurs le service de connectivi­té haut débit de sa constellat­ion Starlink. Si les premiers essais sont prometteur­s mais encore loin de ceux annoncés, ils seraient suffisants pour bénéficier des subvention­s du gouverneme­nt américain pour le désenclave­ment numérique des zones rurales. Avec Starlink, Elon Musk ambitionne de bâtir un réseau internet mondial grâce à une constellat­ion qui devrait atteindre à terme un total de 12 000 satellites. (© SpaceX/Starlink)
Photo ci-dessous : Antenne d’un terminal Starlink. En août 2020, SpaceX a commencé à ouvrir aux bêta-testeurs le service de connectivi­té haut débit de sa constellat­ion Starlink. Si les premiers essais sont prometteur­s mais encore loin de ceux annoncés, ils seraient suffisants pour bénéficier des subvention­s du gouverneme­nt américain pour le désenclave­ment numérique des zones rurales. Avec Starlink, Elon Musk ambitionne de bâtir un réseau internet mondial grâce à une constellat­ion qui devrait atteindre à terme un total de 12 000 satellites. (© SpaceX/Starlink)

Newspapers in French

Newspapers from France