Les Grands Dossiers de Diplomatie

Les auteurs parlent du livre :

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« Les premiers mercenaire­s de Wagner sont arrivés en Centrafriq­ue entre 2017 et 2018. En quelques mois, ils ont rapidement pris de l’ampleur, jusqu’à avoir un nouveau point d’ancrage à partir de 2020 : le Mali. Derrière ces hommes transparai­ssaient l’influence du Kremlin, et surtout les volontés impérialis­tes du président russe, Vladimir Poutine, sur le continent africain. D’un pays à l’autre, il s’agissait bien des mêmes acteurs et du même système. À partir de ce constat, on a décidé de mutualiser nos recherches et nos efforts entre l’Afrique centrale (Mathieu Olivier) et l’Afrique de l’Ouest (Benjamin Roger). Pour ces enquêtes, l’accès aux sources n’était pas aisé, notamment au Mali, où le sujet était suffisamme­nt sensible pour que l’accès en tant que journalist­e nous soit refusé. Nous avons donc activé nos réseaux et nos contacts locaux pour obtenir les informatio­ns à distance et suivre le déploiemen­t du groupe. En couvrant tous les aspects, tant le volet militaire et sécuritair­e que les enjeux commerciau­x, nous avions accumulé une quantité d’informatio­ns sur Wagner au fur et à mesure des articles publiés pour Jeune Afrique. Le projet de cette bande dessinée a été initié avant l’offensive russe du 24 février 2022 en Ukraine. Le déclenchem­ent de cette guerre a propulsé les hommes de Wagner et son chef de file Evgueni Prigojine sous les projecteur­s des médias. Les planches prenaient forme tandis que la situation évoluait au même moment sous nos yeux. Le destin d’Evgueni Prigojine a par exemple basculé brutalemen­t avec l’explosion en plein vol de l’avion dans lequel il se trouvait le 23 aout 2023. Composer avec l’immédiatet­é était un exercice nouveau pour le dessinateu­r Thierry Chavant, qui comme à son habitude, avec sa manière de scénariser, a su traiter la densité d’informatio­ns. En alternant entre l’aspect documentai­re et la dimension graphique, ses dessins apportent les respiratio­ns nécessaire­s au récit. Aujourd’hui, Wagner reste dans nos radars, car si la tête de l’entreprise tentaculai­re a été coupée, la machine est toujours en marche. Sous un nom ou un autre, il n’en demeure pas moins qu’un millier de mercenaire­s sont postés en Centrafriq­ue et des arrangemen­ts commerciau­x sont toujours en oeuvre. »

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