Eurodif : le drame évité de justesse
Vitres soufflées et magasin détruit. Un incendie s’est déclaré samedi chez Eurodif. Un sinistre qui a ravivé des blessures : au même endroit en 1957, un feu avait ravagé le Printemps et fait un mort.
La présence de 70 sapeurspompiers a été nécessaire, samedi après-midi, pour combattre l’incendie qui a dévasté Eurodif à Dieppe, un magasin de textile et accessoires, situé dans la Grande-Rue et qui dispose de vitrines sur les arcades de la Bourse.
Il était 13 h 40 environ quand le feu s’est déclaré au rez- de- chaussée du magasin. Immédiatement, le personnel et les clients prennent l’initiative d’évacuer les lieux et alertent les sapeurs-pompiers. « Le personnel d’Eurodif est venu nous prévenir, nous avons aussi pris la décision de faire évacuer les clients qui étaient encore à table. Tout s’est déroulé dans le calme » , expliquent les propriétaires du Café Suisse, le restaurant voisin. Le drame a été évité de justesse, « si l’incendie n’avait pas été repéré immédiatement, l’immeuble n’aurait pas pu être évacué à temps, les conséquences auraient pu être terribles » confie un enquêteur.
Les patrons du café Les Voyageurs, un bar-tabac-presse situé de l’autre côté, ont procédé de même. Enfin, tout contre, Monoprix n’a pas eu d’autre choix que d’en faire autant : les épaisses fumées ont rapidement envahi le magasin. Les occupants des appartements situés au 2e étage ont également quitté leur foyer.
Huit personnes incommodées
À l’arrivée des sapeurs-pompiers, tout le rez-de-chaussée d’Eurodif était embrasé. La chaleur est allée jusqu’à souf- fler les vitrines donnant en face de l’office de tourisme. Huit personnes parmi les évacués se sont manifestées comme étant incommodées. « Ces personnes ont été examinées sur place par le médecin du Smur et par les sapeurs-pompiers. Aucune n’a nécessité de transport vers les urgences de l’hôpital » , rassure le Codis 76, le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours de Seine-Maritime.
70 sapeurs-pompiers mobilisés
S’il n’y a pas de victime corporelle, les dégâts matériels sont importants. L’arrivée de 25 engins des sapeurs-pompiers de Dieppe, des centres d’incendie et de secours voisins, mais aussi de Rouen, Neufchâtel-en-Bray et Saint- Valery- en- Caux, ne sont pas passés inaperçus dans le centre-ville à l’heure où les camelots occupaient encore la rue pour le marché.
Ce sont cinq lances qui ont été déployées, 70 soldats du feu mobilisés, pour circonscrire les flammes et venir à bout de cet incendie. Si tout le rez-dechaussée a été complètement embrasé, tout le premier étage qui accueillait une surface de vente et les réserves, a été sinistré par les fumées épaisses. « Au total, c’est environ 1 500 m2 de surfaces commerciales qui sont touchées » précisent les sapeurs-pompiers.
Des salariés au chômage technique
Les policiers du commissariat de Dieppe étaient également sur les lieux. D’une part pour renforcer la police municipale qui assurait la sécurisation du site et régulait la dense circulation, un pareil jour en plein après-midi. Et d’autre part pour procéder aux premières investigations. D’une source proche de l’enquête, l’origine de cet incendie serait accidentelle en raison d’un dysfonctionnement électrique. D’ailleurs, tout le temps de l’intervention, une soixantaine de foyers et commerces du quartier ont été privés d’électricité et de gaz, à titre préventif.
En fin d’après-midi, l’incendie était complètement maîtrisé. Quelques sapeurs-pompiers sont restés sur les lieux du sinistre pour procéder à des opérations de déblayages et de ventilations. Le Café Suisse et le Café des Voyageurs ont pu reprendre leurs activités, dès samedi en fin de journée. En revanche, Eurodif et Monoprix ne sont pas prêts de rouvrir en raison des dégâts importants. « Tout est noir par la fumée, il y a une forte odeur de brûlé. On se doit de tout vider, tout nettoyer et reremplir le magasin, indique-t-on à la direction nationale de Monoprix. Aucun de nos collaborateur ne sera au chomage technique. Hormis le nettoyage, tout sera fait par les employés de Monoprix » . En ce début de semaine, des huissiers et experts doivent passer pour constater l’etendue des dégâts, les travaux seront ensuite enclenchés. « On ne sait pas exactement quand on rouvrira » conclut la direction de Monoprix.
Chez Eurodif, le bilan social est assez lourd : dix salariés au chômage technique.