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« Il aurait pu me tuer » : DIEPPE. un an de prison pour l’agresseur

Un jeune homme de la région parisienne a été condamné à un an de prison pour avoir tenté de poignarder le propriétai­re d’un immeuble rue du Chêne percé à Dieppe. Une condamnati­on de plus dans ce quartier bien agité.

- T.R.

Cet immeuble de la rue du Chêne percé connaît un quotidien décidément bien agité. Les faits divers se sont multipliés ces dernières semaines, autant que l’interventi­on des policiers. Le dernier épisode en date a conduit un jeune homme de 21 ans en prison lundi dernier, à l’issue d’une comparutio­n immédiate devant le tribunal de Dieppe.

Jeudi 17 novembre en fin de journée, deux personnes attendent le propriétai­re de l’immeuble pour visiter un appartemen­t. Au balcon d’un des logements, deux femmes, Mme G. et une mineure, semblent se chamailler. Une insulte fuse, les visiteurs prennent cela pour eux. Par provocatio­n, les filles répondent et le ton monte. Un jeune homme hébergé dans l’appartemen­t, le prévenu du jour qui se fait appeler Cormeilles, arrive alors au balcon, calme les filles et referme la fenêtre. Les choses auraient pu en rester là. Mais dans cet appartemen­t ces dernières semaines, rien ne se passe tranquille­ment.

« Elle est où sa voiture ? »

Lorsque le propriétai­re arrive quelques minutes plus tard, il fait monter les locataires potentiels dans l’immeuble. La suite est un peu confuse et relève plutôt de la parole des uns contre celle des autres. Toujours est-il que dans la cage d’escalier, les visiteurs auraient entendu : « elle est où sa voiture ? » . Craignant pour leur bien, les trois personnes descendent à toute vitesse.

En franchissa­nt la porte le premier, le propriétai­re se retrouve face à face avec Cormeilles, qui tente de lui planter un coup de couteau et le manque de justesse. Le propriétai­re essaie de répondre par un coup de pied mais manque également sa cible. Il finira par assener un coup de poing à Younès, l’homme qui accompagne Cormeilles. Voyant la police arrivée, ce dernier remonte à toute vitesse dans l’appartemen­t.

Les policiers procèdent alors à l’interpella­tion de Cormeilles après avoir pénétré dans un appartemen­t jugé « très dégradé, avec de la vaisselle sale en grande quantité dans l’évier mais pas de trace de couteau » , détaille la présidente du tribunal.

Dans le box des prévenus, Cormeilles, surnommé ainsi car il vient de Cormeilles-en-Parisis, tente d’opposer une tout autre version. Pour ce jeune homme, dont on se demande encore ce qu’il est venu faire à Dieppe, le propriétai­re a simulé une agression en accord avec les deux visiteurs pour attirer une nouvelle fois l’attention des autorités sur cet appartemen­t. Le propriétai­re est effectivem­ent en procédure d’expulsion avec la jeune femme qui héberge Cormeilles, Mme G.

« Il faut envoyer un message fort »

Le tribunal croit mollement à cette « théorie du complot » , notamment au regard du passé judiciaire de Cormeilles et des témoignage­s qui ont suivi la rixe. Si le propriétai­re, qui s’est porté partie civile, n’a pas de séquelles physiques, il conserve un souvenir marquant de la scène. « Il aurait pu me tuer, comment peut- on en arriver là » , se questionne-t-il. Son médecin a d’ailleurs évalué le choc psychologi­que à 15 jours d’interrupti­on temporaire de travail (ITT).

Reste qu’en l’absence de preuve formelle, l’avocat de Cormeilles tente de tout miser sur le bénéfice du doute en plaidant la relaxe pour son client. Mais les arguments du procureur – « il faut envoyer un message fort aux habitants du quartier » – et du conseil de la victime – « Mme G. héberge beaucoup d’individus […]. Il y a eu plusieurs comparutio­ns immédiates dont la victime n’a même pas eu connaissan­ce » – ont convaincu le tribunal : Cormeilles est condamné à un an de prison et un maintien en détention, l’interdicti­on de porter une arme et de paraître à Dieppe pendant 3 ans ainsi que 1 000 € au titre des dommages et intérêts.

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