« Les valeurs se perdent »
- Les Informations Dieppoises : Le FC Dieppe figure dans la deuxième moitié de tableau du groupe B de CFA à quelques heures de son déplacement chez le leader Saint-Maur Lusitanos. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
- Damien Plisson : Toutes les conditions étaient réunies pour que nous connaissions un début de saison compliqué. Tout d’abord, l’entraîneur a été reconduit tardivement. Il y a également eu une intersaison agitée avec de nombreux départs, parfois tardifs. Le résultat, c’est que le groupe a été constitué tardivement et cela n’a pas facilité la préparation d’avant-saison, laquelle préfigure souvent de la compétition. Malgré tout, je trouve que nous accomplissons un début de saison qui n’est pas trop mauvais, en championnat en tout cas. Le seul couac, ce fut notre élimination prématurée de la coupe de France. - Vous qui connaissez bien le CFA, pensez-vous que le FC Dieppe a les qualités pour s’y maintenir ?
- Oui, je le pense. Depuis le début de la saison, en plus de la préparation compliquée avec un groupe qui s’est étoffé au fil des semaines, nous n’avons pas été épargnés par les blessures. Même notre gardien de but (Jérôme Idir) est blessé ! Aussi, Kevin (Franqueville) est qualifié depuis peu de temps. Avec lui et les retours de nos blessés, nous devons nous maintenir en CFA si chacun effectue les efforts en ce sens. - Qu’entendez-vous là ?
- Lorsque l’on joue le maintien en CFA et qu’on veut l’obtenir, il faut être concerné. par Et être concerné, c’est effectuer les efforts nécessaires pour rendre le groupe costaud. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre lors de chaque match pour prendre des points. Le maintien se joue avant tout sur la capacité qu’a une équipe à bien défendre pour encaisser peu de buts. Et les efforts qu’il faut consentir concernent tout le monde. - A Saint-Maur Lusitanos, il faudra encore bien défendre…
- Evidemment. Saint- Maur Lusitanos est la seule équipe du groupe à être invaincue. Cette équipe joue la montée en National et il semble qu’elle joue bien au ballon. A nous d’être bien en place et très solides. Et si nous pouvons les mettre en danger sur quelques contres ou coups de pieds arrêtés, nous le ferons.
« Quand j’étais jeune, j’étais à l’écoute des anciens »
- Le nouveau dispositif tactique en 4-2-3-1 semble taillé pour vous et il vous avait très bien réussi la saison de l’accession en CFA. Est-ce encore le cas ?
- Oui, je ne cache pas que j’apprécie de jouer juste derrière l’attaquant, en position de meneur de jeu. Mais j’ai également beaucoup joué en 4-1-4-1. Après, tout dépend de l’adversaire. - Parvenez-vous à dispenser votre expérience aux plus jeunes joueurs du groupe ?
- Ce n’est pas une question facile. Disons que c’est compliqué. - Pourquoi ?
- Lorsque j’étais jeune et que j’étais appelé par l’entraîneur pour m’entraîner avec le groupe CFA, je donnais tout ce que j’avais dans le ventre. Je n’avais qu’une seule idée : Me battre pour rester dans le groupe. Donc, j’étais à l’écoute des anciens et je mettais tout en oeuvre sur le terrain et en dehors pour progresser. Mais les générations passent et les valeurs se perdent. Certains jeunes sont toujours motivés mais ce n’est plus la majorité d’entre eux. J’en vois qui se contentent simplement d’être là. Cela semble leur suffire et c’est dommage. Et c’était encore bien pire lorsque je suis retourné jouer deux saisons à Fécamp, à tel point que j’avais perdu la joie de jouer au football.