« La montée reste notre objectif »
A la trêve, l’équipe fanion de l’Entente Arques/Saint-Nicolas est troisième en Prénationale féminine. Pourtant, Jérôme Maujean, responsable technique du club, reste ambitieux et vise toujours un retour en championnat de France.
- Les Informations Dieppoises : Quel bilan global tirez-vous de la première partie de saison de l’équipe fanion de l’Entente Arques/ Saint-Nicolas ?
- Jérôme Maujean : Honnêtement, il manque un résultat positif contre une des deux équipes de tête pour que je sois pleinement satisfait. Toutefois, une saison après une descente, qui plus est du niveau national, est toujours compliquée ; il faut se reconstruire et se remobiliser autour d’un nouveau projet et cela peut prendre du temps. J’ai aussi tiré des enseignements de nos deux défaites et cela nous a permis de repartir de l’avant et d’effectuer une belle série puisque nous sommes invaincus depuis pas mal de semaines. Le seul véritable regret vient de la défaite à domicile contre SaintLô alors qu’à l’opposé, le parcours en coupe de France est plutôt sympa. - Vous attendiez-vous à ces débuts difficiles en Prénationale ?
- Oui car ce n’est pas d’aujourd’hui que, dans cette équipe, le doute peut s’installer assez rapidement, en particulier lorsqu’il y a de la pression sur les épaules. Par le passé, il y avait du caractère dans ce groupe avec des leaders individuels, mais cela masquait les difficultés globales de l’équipe. En tant qu’entraîneur, je pense avant tout au groupe même si je dois dire que l’absence de Michelle Mendy a été très préjudiciable en début de saison. Elle sait tirer le groupe vers le haut et je pense qu’elle n’a pas perdu souvent et donc l’équipe lorsqu’elle était sur le terrain. - Céline Follain est aussi un élément important de votre groupe…
- En effet et elle n’est pas la capitaine pour rien ; elle est le leader naturel de l’équipe de par sa capacité de communication avec les autres filles. Son retour après blessure n’était pas si simple et elle apporte de la confiance au groupe. De même, ça se passe très bien avec les autres gardiennes ; il n’y a pas de problème relationnel et elles travaillent pour le bien du collectif - Y a-t-il eu un déclic pour réagir après les deux défaites du début de championnat ?
- En abordant la saison, je savais que le collectif allait se mettre en place petit à petit. Aussi les matches contre SaintLô et Vernon sont peut-être arrivés un peu trop tôt. Pourtant, je pense que la défaite à Vernon a également permis de prendre conscience de nos possibilités. Il y a eu ensuite un week-end de repos puis le déplacement à Colombelles où c’était important de réagir et de montrer enfin notre vrai visage. Après, même si nous n’avions pas la même opposition, j’ai vu des victoires avec la manière contre Octeville et Bréhal notamment. - Comment va se passer la trêve ?
- Il n’y a pas de repos complet de prévu, du fait de la reprise qui est programmée tôt en janvier (le 7 en coupe de France) et aussi du fait de nos ambitions clairement affichées. Si un seul entraînement a lieu la semaine avant Noël, il y aura plus avant le Jour de l’an que ce soit pour l’entretien physique, mais aussi pour la vie de groupe. Il faut rester dans le rythme car des échéances importantes vont vite arriver. Ainsi, un seul match de championnat est programmé en janvier, ce sera à Tourlaville et il ne faudra pas se prendre les pieds dans le tapis. - Du fait de votre troisième place, votre objectif a-t-il évolué ?
- Absolument pas, la montée reste notre objectif et cela rentre dans un projet plus global de club et d’Entente. Il faut toujours viser le plus haut possible et ne pas se mettre de barrières. Avec le retour de Tatiana Derensy, je dispose d’un effectif de 18 éléments pour le groupe 1 et c’est intéressant. Bien sûr, on en saura plus après nos affrontements contre Vernon et SaintLô. Depuis plusieurs saisons, la Ligue de Normandie a toujours bénéficié de deux montées au niveau national, alors si l’équipe qui finira première est certaine de monter, la deuxième pourrait aussi se retrouver en Nationale 3. Sur ce que j’ai vu, je place Saint- Lô comme favori, mais nous n’allons rien lâcher. - De plus, vous êtes sur une belle série de succès…
- Oui, mais je ne comptabilise pas le nombre de victoires consécutives ; je n’en ai pas envie et je veux juste que ça dure le plus longtemps possible car plus ça durera et plus nous nous rapprocherons de notre objectif. Toutefois, ne pas accéder au niveau supérieur ne remettrait surtout pas notre projet en cause. Je souhaite d’ailleurs uniformiser l’Entente Nord Féminin 76 pour les jeunes et les seniors. Nous allons profiter d’un mois de janvier plus calme au niveau des compétitions pour faire le point avec les clubs des alentours. Nous avons une réelle volonté d’élargir ce dispositif, tout en se reposant sur des notions de cohérence. Il faut que chacun s’y retrouve avec pour but de faire évoluer la jeune fille le plus haut possible. - Et la coupe de France…
- Je dis souvent qu’elle appartient aux joueuses car c’est une compétition qui fait rêver les joueuses avec une finale à Bercy. Nous, les entraîneurs, on rêve moins même si cela reste important pour préparer le championnat. Ce ne peut être que du bonus et c’est toujours plus intéressant de disputer des matches à enjeu plutôt que des rencontres amicales. - Que pensez-vous du parcours de la réserve ?
- Comme pour toutes les réserves, l’équipe fanion est prioritaire pour composer son effectif et cela impose des contraintes à la réserve. Au club, Vincent (Thoumyre) en est parfaitement conscient et fait avec. De même, les blessures d’Angélique Hugon et de Julie Lorin ont perturbé la base arrière de ce groupe. Cette équipe doit constituer une passerelle vers l’équipe 1 et dans ce sens, son objectif doit être de se maintenir à son niveau et je suis plutôt confiant, à condition cependant de faire preuve de plus de régularité. - Les moins de 18 ans, dont vous vous occupez, donnent-elles satisfaction ?
- Oui et cela se prouve déjà avec un meilleur parcours que la saison dernière. A la fin de la première phase, notre bilan était d’un nul et que des défaites alors que cette fois, il est de quatre victoires, un nul et cinq défaites. Nous allons aborder le Challenge de France (compéti- tion pour les équipes classées 4e, 5e et 6e de deux groupes) avec la volonté d’aller décrocher une des deux premières places, ce qui permettrait de disputer les phases finales. Le potentiel est réel et les plus jeunes (nées en 2001) ne sont pas les moins efficaces à l’image de Léa Ledru et Constance Alm qui sont des pièces majeures de mon équipe. Il n’y a pas actuellement de filles susceptibles d’évoluer en équipe première, mais je pense que cela pourrait se révéler assez rapidement.