Harcèlement au collège : le SOS d’une maman
En classe de 6e au collège Claude-Monet, un enfant serait victime de harcèlement depuis plusieurs semaines. Sa maman lance un SOS car son cas ne serait pas isolé.
Elle a posté son message sur Facebook comme on lance une bouteille à la mer. Parce qu’elle se sentait seule dans son combat. Pas entendue. Mais elle ne s’attendait sans doute pas à un tel déluge de réponses. Qui toutes l’ont réconfortée, un peu. Un peu car finalement, ces réponses ne sont pas réjouissantes.
« Elles confirment ce que je craignais, le laisser faire du collège » témoigne cette mère de famille. Depuis septembre dernier, son fils est scolarisé en classe de 6e au collège Claude-Monet de Saint-Nicolas-d’Aliermont où « il est victime de harcèlement » assure- telle. « D’autres enfants lui crachent dessus, le frappent et l’insultent parce qu’il est un peu gros. Chaque jour, il va à l’école la boule au ventre ».
C’est en novembre seulement qu’elle a découvert le mal-être de son enfant. « Il avait réussi à nous le cacher, jusqu’à ce que l’une de ses soeurs le découvre, un jour, en train de pleurer dans la salle de bains. Elle a réussi à le faire parler et il lui a raconté ce qu’il vivait au quotidien » confie la maman.
Aussitôt, cette dernière prend rendez-vous avec le principal de l’établissement. « Mais je n’ai pas été entendue. Pire, on m’a crié dessus » dit-elle. Elle ne le cache pas : quelques années plus tôt, c’est l’une de ses filles scolarisée dans ce même collège qui était la cause de problèmes. « Mais ce n’est pas parce que ma fille a fait des bêtises auparavant, que mon fils n’est pas harcelé aujourd’hui » lance-t-elle. Bien décidée à ne pas en rester là, c’est ce qui l’a motivée à lancer son appel sur Facebook. « Je voulais savoir si le cas de mon enfant était isolé. Je ne m’attendais pas à ça » dit- elle. Car au total, ce sont 73 personnes qui ont apporté leur soutien ou leurs témoignages de parents dont les enfants ont été harcelés, « sans compter les messages que j’ai reçus en privé » poursuit la maman.
« En pleurs dans la salle de bains » Pas de « laisser faire »
Et certains sont édifiants. Une jeune fille témoigne ainsi avoir été « victime de harcèlement […] A ce moment-là j’ai eu des idées noires » . Dans son message, cette même jeune fille raconte qu’elle a été hospitalisée. Suite à ça, le collège « n’a eu d’autre choix que de faire bouger les choses » dit-elle. Elle donne aussi ce conseil : « Dites à votre fils de traîner vers les surveillants, ils feront quelque chose, si votre fils se fait taper dessus à côté d’eux » .
Le principal de l’établissement François Bernier se défend de ce « laisser faire » dénoncé par certains parents. Sans vouloir communiqué davantage et visiblement mal à l’aise, il a juste répondu qu’il est « au courant » de cas de harcèlement et que l’équipe pédagogique s’en occupe.