Il sabote sa voiture pour tenter de l’agresser sexuellement
« Un mode opératoire et une personnalité inquiétante » , dira le procureur de la République de Dieppe. A la barre du tribunal, ce mardi 24 janvier, le prévenu, un homme de 41 ans, garde le silence et se contente de secouer la tête comme excédé par ce qu’il entend. Il lui est reproché d’avoir tenté d’agresser sexuellement une jeune femme le 27 novembre 2012 entre Les Grandes-Ventes et Freulleville.
Ce jour-là, la victime vient de faire des achats aux GrandesVentes. Alors qu’elle prend la route pour rentrer à son domicile, elle se sent suivie par une voiture. En rase campagne, cette dernière lui fait des appels de phares insistants. Pensant que son véhicule a un souci, elle s’arrête, et l’autre automobiliste la rejoint.
Le bon réflexe de la victime
Mais méfiante, la jeune femme a verrouillé sa porte et n’ouvre que sa vitre. L’homme va vérifier le pneu avant et revient vers elle lui dire qu’il semble dégonflé. Des déclarations qui intriguent la conductrice car le pneu est quasiment neuf. C’est alors que l’homme tente d’ouvrir sa portière et est surpris de découvrir qu’elle est verrouillée.
Il attrape alors la jeune femme par l’épaule, mais comme elle est restée en première, elle a le réflexe d’accélérer pour quitter les lieux. Il reste un moment agrippé à elle avant de lâcher prise.
Un pneu sectionné volontairement
Arrivée à son domicile, elle prévient les gendarmes. Mais dans un premier temps, malgré leurs investigations, ils ne mettent pas de nom sur l’agresseur. Ce qui est certain, c’est que la valve de son pneu a été volontairement sectionnée.
Jusqu’à ce que celui réapparaisse dans une autre affaire. En effet, le prévenu a été condamné en 2014 pour une affaire d’agressions sexuelles et d’exhibitions remontant à 2013, autour de la gare d’Auffay.
Une vieille affaire
À la barre, il n’explique pas ses agissements. Le procureur requiert à son encontre deux ans de prison dont un an avec sursis et une peine de suivi sociojudiciaire durant cinq ans. Il devra se soigner et indemniser sa victime. Il demande l’inscription de son nom au ficher des délinquants sexuels.
Pour l’avocate du prévenu, cette affaire aurait dû être jugée en même temps que les faits de 2013 et non dans un deuxième temps. Elle note que « depuis des mois, il n’est que l’ombre de lui-même car les choses n’avancent pas, au contraire elle recule » .
Finalement le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.