Extinction de voix
Tout devait rouler sans problème. Porte-parole de Manuel Valls, notre députée avait fait le job avec zèle. Comment pouvait-on snober la candidature de l’ancien Premier ministre lorsqu’on se disait de gauche ? Et la dame de susurrer les encensements convenus comme autant d’éléments de langage usés jusqu’à la corde.
Allons-y donc pour « la capacité à rassembler » , « le parler vrai » , « le porteur de justice sociale » … Et toutes ces pseudo-qualités, comme autant de tartes à la crème que l’on ressort pour faire la promo de politiciens, tous bords confondus. Bref, Manuel Valls sortait blanc comme neige de la lessiveuse Marie Le Vern jusque dans les coins les plus reculés du Pays de Bray.
Les électeurs en ont décidé autrement. L’artisan de la loi Travail et des « 49.3 » à répétition soutenu par la députée a été balayé sans ménagement. Le message était clair, la chanteuse de louanges a dû ravaler ses éloges et revoir les accords de sa lyre devenus soudain dissonants.
Exit le porte-voix, il convenait maintenant de trier parmi les mots doux jadis employés au sujet de Valls, ce qui pouvait être recyclé pour le compte de Hamon. Peu de survivants eurent la chance de flotter dans le potage réchauffé. « Rassemblement » et « famille socialiste » ont fait l’affaire en attendant mieux.
Ce changement résigné de cap interroge quand même sur la sincérité de la dame. Comment peut-on abdiquer le lundi, un bilan que l’on défendait mordicus trois jours auparavant ? Et si c’était moins le bilan que sa place de députée qui devait être sauvée ?
Chez nos Républicains locaux, l’exercice électoral devient scabreux tant l’affaire Pénélope plombe la communication. Alors ces présomptions ? Ces prestations grassement rémunérées ? Fictivement réelles ou réellement fictives ? Entre un Macron qui trouve que les Français sont trop payés, et ces vrais/faux emplois qui fleurissent ici et là au nom de petits arrangements en famille ou entre amis, on se demande où se trouve la vraie valeur du travail.
Le travail qui structure une vie sociale et qui manque tellement à ceux qui en sont privés. Sans doute pas dans le programme de Benoît Hamon qui, avec son revenu universel, donne aux jeunes de bien pauvres perspectives éloignées d’un vrai travail rémunéré avec un vrai salaire.