Bientôt des moutons près du Manoir de Briançon
Près du Manoir de Briançon, la mairie de Criel-sur-Mer, une zone humide est en cours de restauration. Le chantier devrait s’achever au mois de mars. Pour entretenir la zone, des moutons devraient y élire domicile.
Zone humide, wetland, Feuchtbiotop. C’est en trois langues que les visiteurs peuvent découvrir le panneau évoquant la restauration de la zone humide. Elle est située aux abords du Manoir de Briançon. Lors de la réunion du conseil municipal du jeudi 26 janvier, le maire de Criel-sur-Mer, Alain Trouessin a détaillé l’avancée du projet.
Ce vaste espace a été acquis par la municipalité en 2014. Il y a quelques années, il était destiné à la construction. Mais la municipalité actuelle a souhaité préserver cette zone. « Elle restera dorénavant préservée et gérée dans un souci de respect de ses fonctions pour l’environnement et de la biodiversité qu’elle accueille » , indique le panneau. Ces terrains auront également un rôle dans la régulation des inondations et des ruissellements.
Le projet est soutenu par l’agence de l’Eau Seine-Normandie, le syndicat du Bassin versant de l’Yères et de la Côté, le Département de Seine-Maritime. Des bancs et des panneaux ont été installés, des mares recréées. « Les aménagements sont toujours en cours » , a expliqué Alain Trouessin. «Nous devons encore mettre en place le platelage » . Le platelage sur pilotis permettra aux visiteurs de cheminer dans la zone.
Des moutons des Landes de Bretagne
En attendant la fin de ces aménagements, la municipalité réfléchit déjà au développement de l’éco-paturage. Ce sont ainsi des animaux qui permettraient d’entretenir la zone. «Nous devons choisir des espèces qui n’abîmeront pas cet espace » , a précisé Nicole Taris, adjointe au maire en charge du tourisme. « Nous avons opté pour les moutons des Landes de Bretagne, une espèce à protéger » . Ces ovins rustiques sont bien adaptés aux pâturages dans les landes ou les marais. Pour cet éco-pâturage, la municipalité peut demander des subventions à l’Agence de l’eau, à hauteur de 40% du projet, et au Département, à hauteur de 20 %. Les 40 % restant seront financés par la commune. « D’autres animaux pourraient être utilisés comme un âne ou des bovins » , a ajouté le maire. «Nous ne fermons pas la porte aux conseils des éleveurs locaux » .
Rémy D’Hierre, conseiller municipal, s’est étonné de la présence du logo «Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport » sur le panneau d’information de la zone humide. Alain Trouessin a expliqué qu’il s’agissait d’une mesure de compensation écologique. «Le consortium a mené des forages dans le cadre des études de sol » , a indiqué le premier magistrat. Ces études techniques ont été menées sur une zone de Criel-sur-Mer, classée Natura 2000.
Une compensation écologique
L’autorisation par les services de l’Etat de cette opération était assortie de la mise en place d’une mesure compensatoire, visant à restaurer une zone humide proche. L’Etat a confié au syndicat du Bassin versant la mise en oeuvre de ce chantier. L’EPTB a donc proposé techniquement des travaux à travers un plan de gestion, et a assuré le suivi. « Mais cela ne remet aucunement en cause notre opposition au projet de parc éolien en mer » , a réaffirmé Alain Trouessin. La municipalité espère pouvoir achever cette restauration au mois de mars.